Feu.

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Toujours plongé dans un sommeil paisible, je perçois de la musique provenant de mon rêve.

« Should I stay or should I go ? »

Mais après m'être concentré pour reconnaître le titre de la chanson, j'ai compris que ce n'était pas mon rêve. J'ouvre difficilement les yeux, Louis n'est plus à mes côtés, j'ai donc compris d'où venait la musique. Je ne suis pas contre de la musique le matin, seulement pas si fort. Je m'extirpe du lit pour aller arranger ça.

- Lou ! C'est quoi ton problème ?

Il s'aperçoit que je suis là et s'en moque complètement.

- SHOULD I STAY OR SHOULD I GO NOW ?

- LOUIS !

- Tais-toi j'entends plus la musique !

J'attrape ses deux poignets dans une de mes mains et coupe la musique d'une autre, puis j'embrasse ses mains.

- Je préfère me réveiller en ta présence que par ce boucan infernale que tu fais de bon matin.

- Il est midi.

Il me fixe toujours de son regard bleu, qui montre son désaccord sur la situation.

- Embrasse-moi maintenant.

J'essaye d'atteindre ses lèvres mais il m'évite volontairement.

- Louis.

Je retente le coup mais il persiste, alors je le colle contre moi et le soulève jusqu'à la chambre, je le bloque sur le lit, assis sur ses jambes et emprisonnant ses poignets des deux côtés de sa tête.

- Tu te rends ou j'utilise la force ?

- Tu crois vraiment que tu me fais peur ?

Je sais qu'il me teste, car c'est aussi une manière pour me faire lutter mais au fond, on sait tout deux que je réussirais d'une manière ou d'une autre.

Je n'ai bien sûr eu aucune peine à parvenir à mes fins et je comprends que ce n'est pas pour lui déplaire non plus, puisque ça dure quand même plusieurs minutes.

Étrangement, aujourd'hui il ne fait pas si froid que ça, bon quand même un peu, mais Louis a eu l'idée de faire un feu de camp.

Jamais j'aurais pensé faire un feu de camp devant chez nous, mais pourquoi pas après tout ? Autant finir les 400 coups.

On organise tout bien, on prépare le foyer tous les deux, on ordonne le bois et on attend qu'il fasse totalement nuit pour l'allumer. J'ai ramené le plus de couverture possible pour qu'on s'installe confortablement autour, sans oublier un paquet de marshmallows.

J'avais oublié ce que procurait la chaleur et la clarté d'un feu de camp. En ce moment, j'ai envie d'être à aucun autre endroit.

Je capte du regard les différents flammes qui dansent au-dessus du foyer, je sais que Louis aussi les regarde.

Je fais le point sur à peu près tout ce qu'on a vécu avec Louis, tout ça en si peu de temps, je réalise ce que j'ai en partie fait de ma vie et j'en suis plutôt fier. Je place ma main sur sa poitrine, toujours tourné vers les flammes, comme si j'avais le pouvoir de le garder avec moi toujours un peu plus longtemps.

Il n'arrête pas de me regarder avec insistance, de me jeter quelques regards furtifs qui forcément, insinuent quelque chose.

- Tu as quelque chose à me dire ?

- Non.

- Je crois que si.

- Ça doit être sympa de faire l'amour autour d'un feu.

Je pouffe de rire m'attendant à tout sauf à ça.

- Avec ce froid ? Certainement pas.

Il se contente d'hausses les épaules et vient coller son dos à moi en s'allongeant à moitié. Ce n'est peut-être pas ce qu'il espérait, mais ce soir je vois les choses plutôt posées et romantiques.

Il est juste assez allongé pour que je puisse voir ses prunelles.

Je comprends alors à quel point c'est important de se sentir bien avec quelqu'un. Il est au plus près de moi, il m'aime autant que je l'aime, on construit un avenir avec l'autre principalement. Moi seul peut l'avoir contre moi, moi seul peut sentir son odeur, sa chaleur contre mon corps, moi seul peut deviner son émotion dans son regard, le comprendre. On partage ce périple de la vie ensemble parce qu'on la choisit.

- Je t'aime Harry.

- Je t'aime aussi.

Je penche durement pour l'embrasser. Sa tête est levée vers moi, et je vois le feu dans ses yeux : le reflet du feu extérieur et celui que je fais naître en lui. Ses yeux sont plus sombres que d'habitude mais tout aussi magnifique. Je caresse ses cheveux, je sais qu'il finira par s'endormir, peut-être qu'on pourrait alors rester là jusqu'à l'aube.

Ses yeux laissent transparaître tellement de choses, il n'a pas besoin de me dire s'il est heureux pour que je le comprenne. Je ferais toujours tout pour lui. Il a encore tellement à m'apporter, même si je suis déjà un être complet grâce à lui.

J'ai passé la nuit à rester focalisé sur le feu, je n'avais pas sommeil, et à jouer avec ses cheveux. J'admire les couleurs rosées du ciel, je trouve ça magnifique. J'aime ce que je vois autour de moi, nous dans ce cadre magnifique.

Je lui chatouille alors le bout du nez pour lui montrer ça.

Amoureux mais atteint.Where stories live. Discover now