Amoureux mais atteint.

Présence.

Je pleurais toujours autant, en le regardant dans les yeux.

Et il me regardait aussi, en pleurant silencieusement. Ses yeux se remplissent, puis les larmes coulent le long de ses joues, pour au final atterrir sur nos mains. Sa bouche est légèrement entrouverte. Seuls mes pleurs se font entendre.

Ça me tue de savoir que je ne vais pas pouvoir vivre de si belles choses.

Tout ce qu'il m'a dit précédemment, j'y crois, je le crois lui. Il me propose en quelque sorte ce que je n'aurais jamais, et la seule chose que je puisse faire, c'est d'imaginer tout ce qu'on aurait pu vivre.

Certes, ma mort n'est pas immédiate, mais peut-être assez proche, ou peut-être pas, c'est incertain. Tout est incertain. Comme ce qu'il se passe dans la tête d'Harry en ce moment même.

Et sa réaction confirme assez bien ses propos.

Et moi, en même temps que j'essaye d'étouffer mes pleurs qui décrivent la prise de conscience de la dure réalité de la vie, j'analyse la situation d'Harry, mais je me sens incapable de faire quoi que ce soit.

Je ne fais que serrer ses mains autant qu'il serre les miennes.

J'ai peut-être été trop direct.

Il va sûrement m'ignorer à partir de demain. Ou j'en sais rien en fait. Mais il ne voudra sûrement pas être impliqué là dedans.

La fréquence des larmes qui s'échappent de ses yeux diminue. J'attends qu'il dise quelque chose. Je ne sais pas depuis combien de temps nous sommes comme ça, le temps s'est évaporé. Mais j'attends.

Sa bouche s'est maintenant fermée. J'aimerais vraiment être dans sa tête, savoir ce qu'il pense.

Je suis surpris quand ses mains lâchent les miennes, mais il les pose sur mes joues et je retrouve leur chaleur.

- Louis...

Sa voix semble tellement faible et fragile, comme si il avait peur de parler, il hésite. Je n'arrive pas à lui répondre.

- Pourquoi cela va t'il arriver ?

Ne voulant pas me perdre dans des explications avec des termes médicaux complexes et incompréhensibles, je choisis de faire simple.

- Mon cœur... il est malade.

D'autres larmes se montrent désormais, et en même temps, sa main se déplace de ma joue jusque sur mon cœur, et ses yeux toujours ancrés dans les miens.

- Combien de temps reste-t'il ?

C'est tellement horrible de parler de ma mort avec lui.

- Demain, un mois, un an. Je n'en sais rien. Mais la certitude est que l'on ne pourra pas vieillir ensemble.

Ces mots me tranchent injustement la gorge.

Il ne pleure plus mais ses yeux restent humides.

- Louis, j'ai besoin de toi dans ce monde. Comment je vais faire ?

- Peut être comme tu faisais avant de me connaître ?

Je me rends compte que je le crois vraiment à 100% dans ses propos, mais je ne pense pas qu'il puisse jouer.

- Avant de te connaître ? J'étais perdu, j'errais parmi toutes ces ombres sur Terre, sans réel but, sans réelle raison d'être sur cette Terre. Et puis je t'ai vu, j'ai vu ta lumière, une lumière que j'ai voulu suivre. Est-ce que je crois à l'amour ? Qu'est-ce que l'amour réellement ? Qui peut se permettre d'en donner une définition ? Je ne sais pas si je peux dire que j'y crois ou non, mais j'ai tout misé sur toi. J'étais prêt à tout. Alors Louis Tomlinson, avant que tu partes, je te donnerais la lune pour m'avoir permis de trouver la véritable raison de mon existence.