L'aventure d'Herenui (version réécrite/en cours)

Chapitre 5: Pillage au passage

Fernando avait donné l'ordre d'attaquer au moment où le soleil disparaissait à l'horizon. Cette fois le but n'était pas tant de ramener des esclaves mais de récupérer un maximum de ressources: les Hokoris avaient apporté avec eux de nombreuses céréales très faciles à stocker et le climat favorable de la presqu'ile leur avait permis de produire des quantités de nourriture assez importantes. Fernando voulait donc amasser un maximum de victuailles pour les stocker à son camp de base.

Le village qu'il avait pris pour cible était un port de la côte est de la presqu'île, appartenant cependant à l'empire Ebenenien car Fernando était originaire du royaume Maenien et piller une ville de son monarque aurait donc été une idée stupide, tandis que mettre à feu et à sang une de son ancien ennemi serait au pire passé sous silence, au mieux récompensé par quelques compliments ou présents discrets.

Le marchand comptait repartir avant demain midi et ses soldats savaient être efficaces lors de tels raids. Le va et vient des barques remplies de sacs de marchandises était déjà en cours. De temps en temps, quelques prisonniers étaient amenés à bord, triés et enfermés dans les cales où se trouvaient déjà les Démons.

Fernando savait qu'il n'en tirerait pas le même prix que ses premiers captifs mais avoir différents profils d'esclaves ne pouvait pas nuire à ses affaires: il pourrait ainsi inclure une clientèle plus modeste dans ses transactions.

Les meilleures pièces étaient achetées par de hauts dignitaires, locaux ou étrangers, le reste servait de main d'œuvre dans les villes, aux champs ou dans certaines guildes et autres compagnies. Confiant, il allait partir se coucher lorsque des cris et des bruits sourds dans la cale où se trouvaient les captives l'obligèrent à descendre voir ce qu'il se passait.

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Herenui fut tirée de son sommeil par l'agitation qui régnait sur le pont. Elle ne savait pas exactement ce qu'il se passait mais elle était sûre que rien n'était venu troubler la monotonie des troisièmes et quatrièmes soirs comme c'était le cas ce soir. Elle ne savait pas ce qu'il se tramait mais la mercenaire sentait qu'elle allait bientôt avoir les réponses à ses questions.

Son intuition s'avéra rapidement correcte lorsque, quelques instants plus tard, plusieurs prisonnières firent leur entrée, escortées par des soldats. Elles étaient une quinzaine, de tout âge. Herenui remarqua tout de suite qu'elles étaient différentes des continentaux et qu'ils s'agissait d'hokories. Ces dernières descendirent l'escalier et commencèrent à rejoindre les démones. Elles étaient hagardes, abasourdies par la soudaineté de l'attaque et ne réalisaient pas ce qui leur arrivait.

D'un coup, la cadette des nouvelles venues se retourna et tenta de remonter par l'escalier. Un homme l'agrippa par le bras mais elle le mordit violemment. De surprise, il lâcha la fillette et poussa un juron.

Malheureusement pour elle, un autre soldat arriva par en haut et lui administra une claque qui la fit tomber des escaliers. La hokorie s'écrasa à côté d'Herenui dans cri de douleur. Elle semblait avoir du mal à reprendre ses esprits et le premier gardien qu'elle avait semé se rapprochait à grands pas, son visage déformé par la douleur et la rage, le bras gauche sanguinolent. Il assena un coup de pied qui fit s'envoler l'enfant. La hokorie lacha un hoquet de surprise avant de retomber lourdement sur les planches. Le gardien s'avança vers sa victime, dégaina son épée et se prépara à frapper.

C'est le moment que choisit Herenui pour bondir. Elle se jeta de toutes ses forces sur l'homme, pour le propulser vers les escaliers. Malgré sa blessure a la cuisse et les chaines, elle parvint à déséquilibrer sa cible, dont la tête cogna violemment le côté des marches. Le soldat s'effondra et resta inanimé. La jeune guerrière se saisit prestement de l'arme qu'il venait de lâcher et se prépara à affronter les autres gardes.