Tu regretteras

2.1K 308 41
                                    

Non mais qu'est-ce qui m'a pris de quitter mon poste de la sorte ? D'ordinaire je trouve toujours mes idées formidables. Mais cette fois-ci, c'est une exception, notamment parce que monsieur Vilard a fait ma réputation auprès des autres agences.

Le point positif, c'est que j'ai mon nouvel appartement et qu'il est sublime. Le point négatif c'est que malgré ma réserve financière, si je ne trouve pas rapidement un travail, je serai à sec dans moins d'un mois.

Il est hors de question que j'aille demander de l'aide auprès de mes parents. J'ai mon orgueil moi. Et puis je suis une personne responsable. Je n'ai pas besoin d'eux !

— Tu devrais regarder dans les offres d'emplois autre que pour un poste de banquière en attendant, souffle ma sœur.

Nous nous sommes rejointes au parc Japonais, notre préféré. Et nous discutons désormais de tout et de rien (même si Anaïs s'entête à trouver une solution pour ma situation).

— Enfin tu réfléchis Nana ? J'ai été formée pour ce métier. Je ne vais pas faire éboueuse à la place, roulé-je des yeux.

— Oui je réfléchis Lys. Je réfléchis trop bien souvent et ça me fatigue ! s'emporte-t-elle. Et je ne pensais pas spécialement à ce type de boulot, lance-t-elle en suivant du regard un chien qui passe devant nous. Mais ne critique pas ce dernier, il n'y a pas de sous-métier.

Oh si, il y en a !

— Bon je peux un peu t'aider financièrement si tu as besoin.

Plutôt mourir oui !

— Je n'ai pas besoin que tu m'avances cinq euros que tu as obtenu avec tes bourses.

Ma sœur roule des yeux à son tour et reporte son attention sur les passants. Enfin surtout sur les cabots. Hum, je me demande si cela ne présage pas une boulette à venir ça...

— Clément m'a parlé d'un chien qu'il avait eu quand il était gosse. Il semblerait qu'il eut une place importance et je me demande si...

— Non, la coupé-je. Tu ferais une sacrée grosse connerie.

— Tu ne me laisses même pas le temps de parler ! Je me demande si son départ n'a pas créé un choc psychologique car chaque fois qu'il en voit, il... C'est étrange en fait. Je ne sais pas, il se comporte bizarrement.

— Il a peur des clebs ? rigolé-je.

Anaïs m'envoie un regard noir. Ouh dia, qu'est-ce que j'ai peur ! Mini pouce va me taper.

— C'est bon, j'ai compris. On ne critique pas ton Clément chéri, lancé-je au bout de quelques secondes de regard qui n'effraie personne.

— Ce n'est pas seulement mon copain que je défends. On ne se moque pas et n'enfonce pas les personnes phobiques. Elles ressentent un véritable mal-être psychologique. C'est de la torture mentale pour elles tu sais. On ne peut pas réagir ainsi face à la souffrance psychique, c'est inhumain.

Un ange passe. Puis deux et bientôt toute une troupe. Je n'ai jamais fait partie de ces personnes pleines de compassion pour les autres alors évidemment son discours ne me touche pas.

— Bon, apparemment le directeur recherche du personnel dans la petite supérette où je bosse. Il aurait besoin d'une personne pour faire la mise en rayon.

Oui, d'accord cool la vie du directeur. Je ne vois pas pourquoi elle me dit ça... Bon, si je vois très bien pourquoi et ça ne me plaît pas du tout.

— Hors de question.

— Tu as besoin d'argent Maëlys.

— Je ne suis pas encore une mendiante au point de m'abaisser à ce genre de poste minable.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Where stories live. Discover now