La malchance est ma meilleure amie

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Évidemment l'incident de la discothèque entraîne quelques petites modifications d'emploi du temps. Ma mère sort les griffes et me promet que cette Mégane Chastier (qui a fait un petit séjour en garde à vue car madame était ivre) sera convoquée au tribunal de grande instance.

Quant à moi, après une visite à l'hôpital où l'on m'a donné de quoi calmer la douleur, on m'a fait des points de suture (six). Au final, je me suis retrouvée avec un arrêt maladie d'une semaine et du paracétamol en réserve.

Il y a eu plus de peur que de mal (enfin...) car la flûte n'a fait que se briser sur ma tête. J'aurais pu avoir un traumatisme crânien (ou pire) si la folle avait cogné plus fort ou bien si le verre avait été plus épais.

Autrement dit, je l'ai échappé belle, même si toute cette histoire m'a remuée.

Le plus dur pour moi (en plus de devoir endurer une douleur de crâne affreuse) ? L'interdiction de me laver pendant 24 heures.

Ma sœur a passé son temps libre chez moi (au lieu de réviser pour ses partiels) pour être à mes petits soins et j'ai presque eu de la peine pour Clément qu'elle a délaissé. Enfin, je dis bien « presque » hein.

Céline De Fonta (qui m'a demandé de l'appeler seulement Céline) m'a rendu visite à deux reprises durant la semaine, comme si c'était ma meilleure amie ou je ne sais quoi. Cela s'explique par le fait qu'elle m'ait accompagnée dans l'ambulance le soir de l'accident. D'après ce qu'Anaïs m'a dit, elle est restée jusqu'à ce que miss bouclettes arrive. Ma sœur ne m'a d'ailleurs dit que du bien sur la brune. « Elle est formidable », sont les mots exacts qu'elle a employé pour la qualifier.

Mon premier jour de boulot (le 2 mai) se fait sans brusquerie. Même si je n'ai jamais bossé dans une supérette, mon travail n'est pas très compliqué. Il est pénible cependant. Surtout quand on est supervisé par le chef de rayon un peu...ronchon.

Voir Anaïs (qui débute prochainement ses examens mais travaille en attendant) à la caisse me fait réaliser que j'aurais peut-être été mieux en ayant un poste d'hôtesse. Mais son sourire et son « Bonjour madame Gargia, comment allez-vous ? Toujours en crise hémorroïdaire ? » me fait revenir sur mes paroles. Tout compte fait, je préfère ne pas avoir à retenir les noms de tout le monde et surtout leurs histoires dégoûtantes.

Le soupir agacé d'Antonin Pascal (mon supérieur) me fait comprendre qu'il vaut mieux que je me concentre sur ma tâche.

— Tout se passe bien ? demande ma sœur, une fois que nous sommes confortablement installées (notez le ton ironique dans cette phrase) à Mcdo.

Je hoche la tête, silencieuse.

— Té au fait, comment va ton crâne ?

— Hormis le fait que j'ai sans cesse envie de me gratter, ça va.

Anaïs compatit. Je le vois à sa petite grimace. Chaque fois qu'elle ne sait pas quoi dire, c'est ce qu'elle fait.

— Dis-moi Lys, souffle-t-elle, Céline m'a dit que tu connaissais son frère, Bastien. Ce ne serait pas le mec dont tu as prévu de te venger par hasard ?

Même si ces frites sont mes ennemies du jour, je leur trouve plus d'intérêt qu'à ma sœur.

— Maëlys ! s'écrie miss bouclettes en tapant de la main sur la table. Tu n'as pas encore ce plan pourri en tête tout de même ?

Ignorer la personne, faire comme si elle n'avait pas parlé...

— Lys, est-ce que tu prévois encore de l'envoyer en hôpital psychiatrique pour avoir renversé une paille sur ta robe ?

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Where stories live. Discover now