« Va le rejoindre et botte-lui les fesses »

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Je passe mon dimanche à râler à propos de tout et n'importe quoi. Je pète même un câble face à une vieille qui me regarde de la tête aux pieds tandis que je vais chercher du lait à l'épicerie du coin. Ma tenue, dit-elle, est si minime que l'on voit tout.

Sale sainte-nitouche de merde !

Mon retour au boulot me fait penser à monsieur Minot. D'ailleurs, celui-ci me contacte vers les douze heures, comme s'il avait lu dans mes pensées. Si lui parler au téléphone après le petit cinéma que j'ai fait devant lui, est étrange, je n'ose pas imaginer comment je me sentirai une fois dans son bureau pour l'entretien qu'il m'a fixé pour mercredi matin.

Au moins, parmi toutes ces emmerdes, il y a un point positif : j'ai peut-être retrouvé un boulot qui soit à la hauteur de mes attentes.

Étant en pleine période de partiels, Anaïs ne travaille pratiquement pas de la semaine et c'est aussi bien, car je ne me sens pas d'attaque à répondre à ses copies doubles de questionnements du type : « Comment te sens-tu désormais ? Es-tu en phase avec toi-même ? As-tu ressenti de la sérénité à dire toutes ces horreurs à Bastien ? N'es-tu pas en train d'exploser en remarquant que ce dernier ne te rappelle pas (chose que tu lui as demandé après tout) ? » Tu parles de bienveillance et de non-jugement oui ! Dia, rien que d'y penser, je me sens agacée.

Sauf que la Anaïs de mon imagination a raison : j'ai l'impression que je vais péter un câble, chaque fois que je réalise que je n'ai pas de nouvelle du châtain. Plus les jours passent et plus une bombe nucléaire menace d'exploser (moi dans le rôle de la bombe, si toute fois vous n'aviez pas compris). C'est dingue ! Comment peut-il rester aussi silencieux après notre engueulade (qui a mis un sacré froid aux trois quarts d'heure de route que l'on s'est tapé pour rentrer à Toulouse). Pourquoi n'est-il pas venu toquer à ma porte pour me dire que je suis une petite garce avant de m'embrasser et me faire l'amour comme jamais personne ne me l'a fait ?

— Mais merde quoi ! Quel abruti celui-là ! soupiré-je en m'engageant dans mon couloir.

— Laisse-moi deviner, lance Céline qui est adossée à ma porte, tu penses à un grand châtain aux yeux clairs. Il a un charme fou, du répondant qui nous donne parfois des envies de meurtre mais peut se montrer aussi agréablement attentionné, si on fait abstraction de ses poussées d'honnêtetés sans filtre.

Non mais ce n'est pas vrai ! Elle n'avait qu'à camper sur mon paillasson aussi tant qu'elle y est.

— Maman, la maîtresse elle a dit que ce n'était pas bien de parler de meurtre, lance une voix enfantine.

Mes yeux se posent sur un petit garçon, à moitié caché derrière les rondeurs de la brune. Si je ne savais pas que Bastien est le frère de Céline, je soupçonnerai celui-ci d'avoir un fils caché car le petit Sam (si je me souviens bien) est son portrait craché.

— Maëlys, je te présente mon fils : Sam. Sammy, voici ta tata, Maëlys, finit les présentations la brune.

Et son « tata » manque de me faire mourir sur place.

— Je t'ai noté son adresse, m'informe-t-elle en me tendant un petit bout de papier. Il se morfond de toi tel un idiot de première classe depuis le début de la semaine. Va le rejoindre et botte-lui les fesses.

Je hausse un sourcil et regarde la feuille. Il n'habite pas loin de chez moi en plus. Mais cela ne résout pas le problème. Je lui ai demandé qu'il me foute la paix et bien que ce soit étonnant, il semblerait qu'il respecte mon choix.

Non mais quel con, je vous jure !

— Merci Céline, souris-je avant de grattouiller la chevelure dense de Sam. Elle est géniale ta maman tu le sais ça ?

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Where stories live. Discover now