Chapitre 4 : Une fête des plus agréables...

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Il est difficile de vraiment décrire une fête. C'est assez abstrait. Il s'agit simplement d'un assemblage de plusieurs corps, tous serrés les uns contre les autres, qui se remuent dans tous les sens sans application, derrière une musique qui se contente de tonitruants « boum boum » sans cœur ni personnalité. Je le voyais toujours de cette façon, et la fête de Tony ne modifiait aucunement ma vision des choses.

Cela faisait une demi-heure que nous étions arrivés. Lorsque nous avons pénétré dans la maison de Tony, une bonne vingtaine d'invités faisait déjà acte de présence, et tout le monde dansait déjà. Aussi charmant que cela puisse paraître, ce n'était même pas le maître des lieux qui nous avait ouvert la porte, mais simplement un jeune convive qui se croyait visiblement chez lui. La famille de Tony avait laissé la maison au jeune garçon, l'abandonnant pour une séance au cinéma de Thirst Game 4. Il n'était donc pas étonnant de ne pas les croiser, mais même l'organisateur de la fête semblait totalement perdu parmi ses invités. Lorsque moi, Agathe et Bert avons fait notre entrée, le jeune garçon ne s'est pas précipité dans l'entrée pour nous offrir sa présence. J'avais rapidement perdu ma sœur de vue, cette dernière s'étant précipitée en direction de ses amis. Et avant même que moi et Bert pûmes prendre le temps de nous habituer à notre environnement et nous plonger dans l'ambiance, de nombreux autres invités s'étaient ajoutés. Rapidement, la maison n'était plus rien d'autre qu'un immense fouillis de personnes. Tout le monde buvait, tout le monde criait, tout le monde débitait des phrases obscènes, tout le monde s'insultait en rigolant, et une poignée de gens dansait. Rien d'étonnant donc à ce que personne ne prête attention ni à moi, ni même à mon ami.

Je me tenais assise sur un pouf, dans un coin du salon. Bert était assis à côté de moi. Il ne semblait ni dérangé ni ennuyé, et sirotait tranquillement un verre de Coca-Collé, sans rien dire. En ce qui me concernait, je me tenais la tête baissée, les coudes posés sur les genoux, mes doigts massant mes tempes. Je ne comprenais plus du tout ce que j'étais venue faire ici. La musique m'épuisait et les invités semblaient tous parfaitement inintéressants. J'avais toujours détesté danser et ne ressentais aucune envie à discuter avec personne, ce soir plus que jamais. Je n'avais donc absolument aucun moyen de me divertir.

J'observais Agathe du coin de l'œil. Comme d'habitude, elle était habillée de façon très chic. Il en allait de même pour toutes ses fréquentations. Moi, je m'étais vêtue comme à mon ordinaire, avec tout ce qui s'était présenté en premier dans mon armoire. Ma sœur n'avait bien entendu pas approuvé, et avait passé tout son temps à vouloir me faire changer d'avis. Malheureusement pour elle, je ne m'étais pas laissée faire, et avais même décidé d'emporter mon bonnet gris, qu'elle a en horreur. Agathe m'avait tellement agacée que j'étais décidée à la contrarier. Elle m'avait répondue « Bon et bien, fais ce que tu veux. De toute façon, tu crèveras tellement de chaud que tu seras obligée de l'enlever. » Il était bien vexant de constater qu'elle avait eu raison sur ce point.

Depuis que ma jumelle m'avait faussée compagnie pour ses connaissances amicales, elle n'avait plus accordée la moindre importance à ma personne. Elle ne me regardait plus, ne m'adressait même plus la parole, ne s'assurait pas si j'allais bien. Je ne voulais pas non plus qu'elle se comporte de façon pot de colle, mais c'était ma sœur, et qu'elle prouve qu'elle me connaissait n'était sans doute pas demander la lune. Peut-être que ma tenue lui faisait honte. Si je lui avais obéie, et m'étais adaptée à une ambiance festive, peut-être aurait-elle été fière de m'emmener voir ses camarades. Mais bon, il aurait fallu faire comprendre la même leçon à Bert, qui s'était amené avec un de ses habituels pulls qui grattent.

« Je me demande d'ailleurs quel genre de tenue Tony porte aux fêtes... Tiens, mais d'ailleurs, je ne l'ai toujours pas vu, moi. » pensais-je.

J'avais cru comprendre qu'il avait été avec la seconde moitié des invités dans le salon juste à côté. Il y avait tellement de monde que tous les convives ne pouvaient avoir parlé avec tout le monde, pas même avec l'inviteur. Je n'étais pas surprise de ne pas l'avoir vu, ce qui m'étonnant vraiment, c'était que je n'avais pas quitté ma frangine des yeux, et qu'elle n'avait pas été une seule foie en compagnie de son petit ami. Je m'étais attendue à les voir plaisanter ensemble, voire même à se faire une petite danse en duo. Mais depuis le début de la soirée, le petit couple n'avait pas eu le moindre semblant de contact. Je ne savais pas dire ce qui était le plus étrange : le fait que Tony n'ait pas voulu rapidement accueillir sa petite copine, ou le fait que cette dernière n'en semblait pas si affectée. Elle bavardait avec les mêmes personnes depuis une demi-heure, et paraissait véritablement s'amuser.

Je suis ma jumelleWhere stories live. Discover now