La vie est belle. N'est-ce pas? (texte)

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La vie est belle. N'est-ce pas ? La vie vaut la peine d'être vécue. La vie est trop courte pour être gâchée. La vie est un cadeau. La vie a tellement à offrir si on lui laisse une chance. N'est-ce pas ? C'est ce que beaucoup de gens disent. Mais comment est-on censé laisser une chance à la vie quand c'est elle qui nous renie ? Comment peut-on penser qu'elle vaut la peine quand chaque jour elle nous persuade qu'on ne devrait pas exister ? Quand elle-même regrette de nous habiter ?

L'illusion n'est qu'éphémère. Un jour il faut bien se réveiller. Un jour il faut voir la réalité en face. L'illusion m'a fait repousser l'inévitable. Longtemps je me suis accrochée à la vie, comme on s'accroche à une bouée dans un océan en pleine tempête. J'ai essayé de garder la tête hors de l'eau. J'ai essayé de repousser les vagues ayant pour unique but de m'abandonner aux ténèbres. Le battement effréné de l'orage rythmait ma vie. Et je pensais comme tous ces gens qui vivent dans l'illusion. J'avais une idée utopique de la vie. Pour moi, elle représentait la lumière. Une lumière qui devait me guider, me sauver des eaux déchaînées dans lesquelles j'étais plongée.

Mais je me suis trompée. Le voile de l'illusion emprisonnait mes yeux, faisant de moi l'héroïne d'une farce sadique. La vie, traître, s'est jouée de moi, tel le renard se jouant du corbeau. Mais tout voile fini par s'évaporer lorsque la tempête fait rage. Et ma tempête à moi, s'est montrée enragée. Elle a réduit ce voile en cendres et a tout décimé sur son passage. Elle m'a libéré sans ménagement, m'offrant cette réalité que beaucoup d'entre vous ignorent. Une réalité brutale. Dure. Insupportable.

Alors j'ai arrêté de m'accrocher. J'ai arrêté d'essayer. J'ai arrêté de garder la tête hors de l'eau. Les vagues m'ont fracassée, brisant chaque os, chaque barrière, chaque cellule, chaque sentiment. Et je n'ai pas résisté. Je les ai laissé m'engloutir dans les ténèbres, celles-ci léchant ma peau frigorifiée. Le battement de l'orage, lui, luttait... Irrégulier... Faible... Quémandant de la chaleur. Les ténèbres l'envahirent lui aussi, accueillantes... Terrifiantes... Reposantes... Et le battement cessa de lutter. La tempête était passée.


écrit par Mad-Phoenix

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