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Rugge

Mon réveil sonne. Une nuit blanche de plus. Je n'ai dormi qu'une heure et demie. Ne me demandez pas comment j'arrive à tenir debout, moi-même je n'en sais rien.

Après ma routine matinale, je prends ma moto dans mon garage et je pars au Lycée. Le lycée Morena, là où je perds de nombreuses heures de mon temps. Et même si je trouve tout ça profondément ridicule, je me force à bosser comme un dingue. Enfin, pas non plus comme un dingue, parce que j'ai quelques facilités.

Et ça me permet de ne pas être obligé d'être à 100% plongé dans mes cours. Au moins un peu de temps de libéré.

Pendant mon temps libre, je ne m'occupe pas de ma moto si c'est ce que vous pensiez. Si elle a besoin de quelque chose, je la confie à mon pote Mike, lui, ça le passionne les motos. Parfois, il est à la limite de lui inventer des problèmes pour pouvoir la prendre et lui faire des bricoles ! Mais bon, je la lui laisse, si ça le rend heureux, car je sais que moi aussi j'aimerais qu'on me laisse m'occuper de ce qui me rend heureux. Bref.

J'arrive en même temps qu'Agus. On attend Valu et Mike, toujours à la ramasse, qui arrivent après tout le monde. Enfin, on rentre, je commençais à cailler dehors moi ! Une matinée de cours passe. Puis le repas. Puis l'après-midi. Et enfin, la dernière sonnerie, le moment de libération !

Je dis à peine au revoir à tout le monde, et je me précipite chez moi sur ma bécane. Je vis encore chez mes parents. Dès que je passe la porte, mon frère de 14 ans déboule pour m'emmerder. Et après lui avoir hurlé dessus un million de fois, il me laisse enfin tranquille.

La porte claque. Je fais le tour de la maison : personne à l'horizon. Mes parents ne sont pas rentrés, et mon frère a dû sortir rejoindre ses amis au parc d'à côté. Ça y est, je peux respirer.

Je retourne dans ma chambre, passe le bras sous mon lit, et décolle doucement le lourd étui qui y est accroché en dessous. Un sourire se dessine naturellement sur mon visage car je sais ce qui va se passer. Et je suis déjà plus qu'heureux de pouvoir au moins la tenir. Elle est à moi, et quatre mois après, je n'y crois toujours pas.

Il y a quatre mois, pour mon anniversaire, alors qu'on ne roule pas sur l'or, ma mère a déverser beaucoup d'argent pour m'acheter une guitare. Elle savait que j'en rêvais depuis toujours. La musique, ça me passionne. Nan, c'est beaucoup plus qu'une simple passion. C'est... c'est.... c'est une partie de moi ! Mais ça ne plaît pas du tout à mon père qui voulait que je partage sa passion pour la moto. Ça le met en rogne de voir que je donne corps et âme à la musique. Un jour, il l'a trouvé sur mon lit, et il a failli la briser en deux. Ma mère l'en a dissuadé, en lui promettant qu'elle la revendrait, et que c'est mieux de s'en débarrasser en se faisant de l'argent au passage.

J'étais à deux doigts de la haïr pour le restant de ma vie, mais quand mon père est sorti de ma chambre, et que ma mère m'a dit de rapidement la cacher à un endroit où il ne la trouverait jamais et de ne parler à personne de tout ça, j'ai presque eu envie de l'épouser sur le champ !

Je ne rembourserai jamais la dette que j'ai envers elle : elle m'a aidé à réaliser une partie de mon rêve. Je veux devenir artiste, je commence déjà à composer quelques airs, mais rien d'abouti pour l'instant. Et puis, le chant, ça n'est pas trop mon fort. Pas le fait que j'ai une mauvaise voix, non, c'est juste que je ne sais pas vraiment comment l'utiliser. Pour l'instant, mon truc, c'est plutôt jouer que chanter.

Donc, j'ai sorti ma guitare de son étui comme si c'était l'objet le plus fragile du monde, je l'ai positionné correctement, et j'ai délicatement jouer avec ses cordes. Je ferma les yeux, savourant l'instant de pur bonheur que j'étais en train de vivre. Je crois que je ne serais jamais aussi heureux que quand je joue de ma guitare. Rien que de me dire, même dans ma tête, ma guitare, ça me gonfle de bonheur.

Et maintenant, à part ça, je ne souris pas vraiment. Je ne suis pas trop le genre de mec qui respire la joie de vivre. Je préfère garder mes secrets et ma vie privée pour moi, je parle très peu. Je ne veux que personne ne soit au courant de ma passion musicale, à part ma mère et Cande, ma meilleure amie qui est une fille absolument géniale. Et pourtant, je n'ai aucune idée de pourquoi, tous les élèves m'adorent. Je suis avec les populaires. Moi, j'en ai rien à faire de ces histoires de popularité. En fait, à part Cande, Agus et Maxi, on en a tous rien à faire. On est juste nous, c'est cool. D'ailleurs, ce soir, on va à une soirée chez Valentina. Elle a invité pas mal de monde. Normal, cette fille sait se faire des amis, tout le lycée est probablement pote avec elle. 

Et merde ! Il est 21h, on avait rendez-vous là-bas à 20h ! Je me suis même pas préparé ! Bon, je m'habille mieux vite fait puis j'y vais ! La prochaine fois, je ferais mieux d'éviter de jouer quand je dois aller quelque part, je perds toujours toutes notions du temps..

En tout cas, Cande est décidée à me rendre de bonne humeur ce soir ! Elle, elle respire la joie, et ça la déprime de me voir toujours aussi renfermé. Sauf qu'à chaque fois, elle essaye tout plein de trucs bizarres pour tenter de me faire rire, même si elle sait que je ne rigole que quand nous sommes entre nous. Je sens que je vais m'ennuyer à mourir.

Le point de vue changera à chaque chapitre, les chapitres impairs auront le pdv de Karol, les chapitres pairs auront le pdv de Rugge

~FlochocoYTB~


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