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je voulais vous prévenir, si vous êtes un peu jeune, que Rugge s'exprime comme un gars de nos jours ( cette expression de vieux xD ) , c'est à dire un peu vulgairement. Rien de très choquant évidemment mais je tenais à le dire maintenant, car sur tout le reste de la fiction, je ne m'excuserai pas pour les gros mots ou autre. Voilà, bonne lecture ! 

Le jeu avait commencé depuis 20 minutes environ. Je ne m'amusais pas du tout, les questions et actions demandées étaient toutes plus stupides les unes que les autres. J'en avais clairement marre, j'étais crevé et je ne rêvais que d'une chose : mon lit. La raison qui me fait rester ici, est que Valentina sera vexée si je pars avant la fin. Grâce à l'alcool, j'arrive à tenir debout. De toute façon, je ne m'intéresse pas vraiment au jeu. Toute mon attention est sur Karol. Je la fixe sans m'en lasser, tentant de graver chaque courbe de son visage dans mon esprit. Pour une fois que je peux l'observer sans gêne, j'en profite ! Bon, en vrai, ce sont plutôt les liquides colorés qui me donnent apparemment confiance en moi. 

Enfin, voilà, en gros j'attendais juste que toute cette putain de mascarade se termine en passant le temps à regarder Karol. Et ce fut donc au bout de ces vingt minutes que mon ami Maxi demanda quelque chose à une des trois personnes qui ne font normalement pas parti de notre groupe de populaires. Je reconnus la meuf aux cheveux roses. Je l'aime pas c'te fille, c'est juste une fouteuse d'embrouilles. Elle passe son temps à créer des rumeurs.  Enfin, bref, il la désigne, lui demandant de faire une roue au-dessus de trois personnes qui dorment, complètement affalées à même la pelouse. Elle échoue lamentablement, et s'étale de tout son long sur les gens, les réveillant au passage. Je me mets à rire avec les autres : elle a clairement bouffé de la terre ! Elle revient donc s'asseoir dans le  cercle et attend que Maxi lui donne son gage ou lui demande de boire un verre au milieu. Il décide de lui donner un gage. << T'as ton tél' ? >>Elle répond positivement et il poursuit << Bien. Alors, prend une photo-dossier de .. hum .. Karol ! >> La concernée relève subitement la tête, comme si elle venait de réaliser ou elle était. 

Evidemment, fidèle à elle-même, elle n'avait rien suivi du tout. Elle doit être en train de chercher ce qu'on lui veut. Une lueur de lucidité sembla passer dans son regard, et elle comprit qu'elle allait être la nouvelle victime de la fille aux cheveux roses. Je la connais par cœur, chacune de ses mimiques et expressions, même un peu changées par l'alcool, signifient des choses pour moi. Je vois en elle comme dans un livre ouvert et c'est donc sans grand mal que je déchiffre une immense angoisse s'emparer petit à petit de son esprit. Elle réfléchit à toutes vitesses et semble plus perdue que jamais. Quand la fouteuse de merde commence à se rapprocher, elle se lève en un bond, et dit d'une voix tremblante << heu.. mais nan ! J'veux pas moi ! Nan ! >> mais tout le monde se met à rire. Il ne suffit pas de dire une phrase pour que tout ça s'arrête. Le problème est qu'elle n'en a sûrement aucune idée.

J'en viens même à avoir mal pour elle, elle semble si vulnérable comme ça ! On dirait un animal blessé qui recule devant un chasseur. Elle jette un regard suppliant à Val' qui l'ignore, ne voulant pas manquer une occasion de rendre sa fête marquée dans les esprits. Merde ! Je comptais sur Valu pour la sortir de là ! Putain, c'est horrible, je peux pas la laisser comme ça ! Elle est totalement effrayée quand elle murmure << je ne veux pas ... s'il vous plaît.. >> , ce qui fut vite couvert par l'agitation et les cris des autres. Faut que je me reprenne, je dois la laisser se démerder. Mais c'est plus fort que moi, j'ai une irrépressible envie de l'aider ! Se déroule alors en moi un vrai combat intérieur : ma raison qui me crie de me foutre d'elle avec mes potes, contre ma conscience et mon cœur qui me soufflent de lui venir en aide. Je ferme les yeux car j'en ai presque une migraine, ajoutez à ça l'alcool et la fatigue, je suis à bout mentalement, physiquement et émotionnellement. Et c'est quand je relève la tête puis que je croise ses beaux yeux brillants de larmes que j'explose. Ils n'ont aucun droit de la faire pleurer bordel ! Je beugle brusquement << STOP ! ARRÊTEZ ! >> Tout le monde, y compris Karol, tourna alors la tête vers moi.

Ferme les yeux #RuggarolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant