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Tic Tac.

Le jeu a commencé.

Tic Tac.

5 H 27

Tic Tac.

L'heure de tous les débuts de notre aventure.






Ses yeux sont fermés, son souffle est saccadé et nous voilà, avançant dans l'obscurité, tandis que les autres nous suivent du regard, la curiosité leur crevant les yeux. Je la tire à ma suite, un bâillement m'échappe puis le silence nous entoure de nouveau. Notre démarche est légère et l'aisance qu'ont nos doigts pour s'entrecroiser semble naturelle. Je sens les méandres de l'ivresse et de la fatigue me porter doucement vers un autre monde, le délicieux et imaginaire monde des rêves. Tout s'éteint autour de moi, et je presse le pas inconsciemment. Mes sens ne sont plus alertes depuis il me semble, une infinité de temps. Je pousse une porte, sans même avoir à un quelconque moment pris conscience d'être entré dans la maison. Je remarque également que ma douce somnole dans mes bras. Quand l'ai-je prise ? Quand s'est-elle endormie ? Mon esprit embrumé ne veut pas me donner de réponses.

 La lune diffuse sa lumière argentée dans la pièce si bien que je n'ai pas besoin d'allumer la lumière artificielle, celle qui brûle les yeux d'un feu incandescent. Mes yeux se ferment mais mes gestes ne cessent pas. Je suis comme contrôlé par mes deux souhaits. Quand je recouvre la vue, c'est pour la voir, un éclat laiteux de lune soulignant ses traits fins, et le drap posé sur elle, s'harmonisant parfaitement avec ses courbes, la transformant en véritable divinité de la beauté, comme toujours.  Cette image d'elle, profondément endormie ainsi dans ce lit, m'apaise. Le soulagement qu'un de mes souhaits soit enfin réalisé achève de me déconnecter du monde. Mon corps s'affale lourdement à ses côtés et mes paupières s'abaissent enfin, donnant à mon esprit son calme tant réclamé. La flopée de mots poétiques qui me traversaient l'esprit disparaît, laissant place au calme et au sommeil.

Elle et moi, endormis, en sécurité. Elle va bien. Mes souhaits sont exaucés. Alors je m'endors.

NON

Attendez. Laissez-moi juste jeter un œil à l'heure. Voilà. Je m'endors.










Bordel. Je crois qu'un idiot est en train de jouer des claquettes sur mon crâne. Des bruits étouffés de casserole m'ont tiré de mon sommeil. Je prends ma tête entre mes mains, en grognant de douleur, toujours allongé dans mon lit. Une minute, ce n'est pas mon lit. Je sens une présence à côté de moi. J'ouvre alors grand les yeux en même temps que l'autre personne. La lumière me brûle les rétines et je les referme violemment, en lâchant un juron. Qu'ai-je encore fais la nuit dernière ? Je suis presque sûr que, comme à chaque fois, j'ai dû boire comme un trou, me retrouver pété comme un coing et succomber au charme d'une inconnue. On est peut-être même chez elle. A moins que la fête n'ait eu lieu dans une maison, auquel cas nous avons dû accaparer une chambre sans demander l'avis du propriétaire. 

Je ne réfléchis pas plus et me rallonge en soupirant, las de tout cela. Je m'étais promis de ne plus recommencer de telles soirées, et ça doit bien faire quatre mois facile que je n'ai ni touché une fille, ni touché un verre ( si on oubli les bières ), ni couché à l'improviste dans un lit qui n'est pas mien. Et voilà que je viens de fiche en l'air tous mes efforts. 

Ferme les yeux #RuggarolTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon