Chapitre 2 - PDV Ellie Samuel -

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Chapitre 2

- Ellie Samuel -

Lorsque j'ai ouvert les yeux, l'aube venait à peine d'apparaître à la fenêtre. J'ai écarté les rideaux pour entrevoir le ciel de couleur rose, qui s'éclairait a vu d'œil, je suis restée un petit moment, là, à ne rien faire mis à part contempler cette voûte colorée avec admiration.

Une voix intelligible s'est élevée dans le couloir, je suis sortie de ma transe et j'ai entrouvert la porte, Dana et Tori attendaient sur le seuil.

– Coucou Ellie, m'a dit Dana, bien dormi ? On allait prendre notre douche, tu veux venir ? Il n'y a personne à cette heure-ci, tout le monde dort encore.

J'ai haussé les épaules, de toute façon, que pouvais-je faire d'autre ? J'ai attrapé la serviette de toilette et le shampooing rangés dans mon armoire avant de sortir dans le couloir et de suivre mes deux amies jusqu'aux douches. Il s'agissait d'une pièce spacieuse couverte de carrelage gris.

Nous nous sommes séparées, chacune dans un box, d'autres filles se parlaient à travers les parois. Je suis entrée prudemment dans une douche et j'ai vérifié à deux fois si j'avais correctement verrouillé la porte.

La nudité n'était pas un réel complexe pour moi, seulement, je ne voulais pas me retrouver devant des inconnues... Sans tatouage. C'était ce fameux symbole tribal qui me permettait d'être comme tous ceux qui étudiaient ici, c'était la vie que mes parents ont choisi pour moi et je devais m'en contenter. Je ne savais pas pourquoi j'étais déjà inscrite dans cette école à ma naissance ou même si je possédais le gêne tant convoité, je n'en savais rien. Ma vie était devenue bancale depuis leur disparition, quelque chose me manquait, une présence, une famille. Alors oui, il y avait bien cette tante au visage froid ; Anthéa Foster, mais elle m'était totalement étrangère. Depuis que j'avais quitté New York et mon ancienne vie, j'avais l'impression tenace d'avoir perdu une partie de moi, une partie intégrale de mon existence. Tous mes vieux amis, tout ce qui m'était familier, l'essence même de ma présence sur Terre... Envolée, poignardée à la minute où j'étais montée dans cet avion. Et j'avais beau tenter de me convaincre que cela n'avait plus d'importance, je me mentais depuis mon arrivée à Paris, c'était une façade. Ce sourire sur mes lèvres lorsque j'étais en présence de mes nouveaux camarades, de ces nouvelles personnes qui ont accepté de faire partie de ma vie...

L'eau a glissé sur ma peau nue, elle dégageait une vapeur opaque, je me suis mise à pleurer. C'était toujours le même constat, au final, je me retrouvais seule dans un appartement vide. À chaque fois, quoi que je fasse pour y remédier.

La voix de Tori m'a fait sortir de mes pensées obscures :

– Ellie, tu as bientôt terminé ? On va aller manger.

– J'arrive, mais partez devant, je vous rejoindrai !

Je me suis séchée et j'ai enfilé mon uniforme rapidement. Lorsque j'ai ouvert la porte, une dizaine de filles attendaient en file indienne devant les portes closes, tous les regards ont convergé vers moi alors que je traversais la salle. Je tentais de ne pas leur prêter d'attention, leurs tatouages me fixaient et me rappelaient que je n'étais pas comme elles. J'ai pressé le pas pour sortir sans un mot. Je suis retournée dans ma chambre pour y déposer mon pyjama et récupérer mon manuel de cours.

J'ai croisé Ash en descendant l'escalier principal qui rejoignait le dortoir des filles et celui des garçons. Il m'a fait un sourire rayonnant :

– Salut Ellie ! Tu as passé une bonne nuit ?

– Oui et toi ? Tu vas déjeuner ? Tes problèmes de transformations sont-ils réglés ?

Il a hoché la tête et m'a accompagné jusqu'à la cantine, toute la bande d'hier était là, sauf Aiden, mais personne ne semblait s'en inquiéter. Au bout d'un petit moment, Vincent s'est écrié :

Âme d'Argent : L'Orpheline Where stories live. Discover now