Chapitre 2 : Mathilda

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"Parlez moi de ceux qui osent
Et qui incarent la différence"

Et Alors, Shy'm


Accompagnée par son amie Lucie, Mathilda se rendait à l'ascenseur.

- Contente d'être en vacances Math ?

- Oh oui ! Je n'en peux plus d'être dévisagée dès que je franchis un couloir. C'est insupportable !

- Je comprends !

- Sans compter les profs qui font tout pour m'avantager. Je ne suis pas débile mentale parce que je roule.

- J'avais cru remarquer en effet.

- Et toi Lulu ? Contente ?

- Bien sûr ! A moi la farniente et la piscine !

- Chanceuse va !

- Tu vas toujours à ton club de théâtre ?

- Oui ! J'ai convaincu ma mère de me laisser y aller, tu sais comment elle est avec cette histoire de fauteuil et de handicap. Je crois qu'elle a bassiné l'animateur du club pendant plus d'une heure pour des recommandations.

- Le pauvre, je me souviens l'interrogatoire qu'elle avait fait à ma mère quand tu es venue dormir une nuit.

- Après je ne lui en veux pas. Elle est protectrice, après ce qui s'est passé, c'est normal, déclara Mathilda avec la voix cassée par les sanglots montants.

- Tu veux qu'on change de sujet ? demanda Lucie

- Oui ! S'il te plaît ! répondit Mathilda au bord des larmes.

La conversation reprit son cours sur le bac à venir pour les deux jeunes filles. Lucie raccompagna son amie jusqu'à la voiture de Mme Martin, la mère de Mathilda.

- Bonjour Mme Martin ! salua Lucie.

- Bonjour Lucie !

- Salut Maman !

- Salut ma puce ! Comment vas-tu ?

- Bien !

- Je vais vous laisser ! Révise bien Math ! lança Lucie en faisant la bise à son amie.

Avec l'aide de sa mère, Mathilda s'installa dans la voiture. Chaque jour était rodée par la même routine et son lot de difficultés liées à son handicap. Vivre assise dans un fauteuil était un calvaire qu'elle allait probablement devoir supporter toute sa vie. Le mot "probablement" ne signifiait rien pour Mathilda, les médecins l'ajoutaient pour la rassurer mais elle savait très bien que c'était définitif. Elle ne pourrait plus jamais ni marcher ni courir comme avant.

La mort avait voulu récupérer sa vie en coupant le fil l'y reliant mais n'avait réussi qu'à faucher ses jambes.

Le silence était lourd dans la voiture. Sa mère roulait lentement pour ne pas trop secouer la jeune fille.

Leur relation était devenue compliquée, leur lien pouvait être très fort certains jours et d'autres totalement distendu. Mathilda n'en voulait pas à sa mère, elle comprenait mieux que personne la douleur que sa mère ressentait. Et il était dur d'y faire face.

Une fois dans sa chambre, Mathilda lança toutes ses affaires de cours dans la pièce. Les cahiers s'éparpillèrent dans une danse rapide et fluide. Les feuilles s'envolèrent telles des comètes traversant le ciel. Les stylos tournèrent sur eux-mêmes comme des danseuses, des ballerines. Les classeurs s'ouvrirent pour se déposer le plus délicatement possible sur le sol.

Elle avait décidé de profiter de son week-end pour lire sur la terrasse et puis elle réviserait la semaine suivante. De toute façon, cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle révisait un peu tous les jours pour être prête. Elle pouvait bien s'accorder une pause de deux jours.

🌟🌟🌟

Le samedi matin se leva. Le soleil pénétrait doucement entre les volets pour ensuite traverser les rideaux. Mathilda ouvrit les yeux et la réalité lui revint en pleine figure. Dans ses rêves, il lui arrivait de pouvoir marcher voire de courir et lorsqu'elle se réveillait, elle prenait une grande claque, un seau d'eau glacé dans le visage.

Avec le temps, elle espérait s'y faire. En attendant, elle comptait bien profiter du beau temps.

Une fois habillée, elle s'installa dans son jardin avec sa nouvelle lecture : Afterworlds de Scott Westerfeld. C'est son père qui lui avait offert. Le résumé était plutôt tentant et la jeune fille avait hâte de se lancer dans la lecture.

Celui-ci disait : L'une l'écrit, l'autre le vit.
Darcy Patel, dix-huit ans, a mis l'université entre parenthèses. Elle vient de signer un contrat pour publier son premier roman, Afterworlds. L'histoire de Lizzie, une ado qui échappe de justesse à une attaque terroriste en simulant la mort.
Tandis que Darcy écrit et plonge dans l'effervescence de la scène littéraire new-yorkaise, Lizzie passe de notre monde à un monde intermédiaire, un lieu entre la vie et la mort, où elle va dénouer les secrets de son passé... et rencontrer le garçon de ses rêves.

L'histoire avait franchement l'air sympathique et promettait deux récits pour le prix d'un.

Mathilda se prépara une tisane à la fraise, framboise et rhubarbe, au joli nom de "Rhubarbe à papa". Elle n'aimait pas le thé ni le café, du coup elle carburait à la tisane.

Elle plongea enfin de son roman et partit vers un autre monde le temps d'une journée. Juste pour oublier la vie et profiter des mots.

Bientôt elle serait en vacances, elle ferait du théâtre pour se reconstruire comme elle l'a vendu à sa mère et rencontrerait de nouvelles personnes. Ça allait lui faire du bien de prendre l'air.

Deuxième chapitre, deuxième personnage. Encore féminin mais les deux suivants seront des garçons.

Mathilda vous plait-elle ?

Ce chapitre, votre avis ?

Le livre "Afterworlds" existe réellement et possède une magnifique couverture et une histoire que j'ai adoré (rien que de relire le résumé m'a donné envie de m'y replonger). Quant à la tisane, elle existe aussi. L'avez-vous déjà goûté ?

A bientôt pour le prochain chapitre.

Les étoiles d'un été  Tome 1Where stories live. Discover now