Chapitre 56 : Mathilda

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"Nobody said it was easy
It's such a shame for us to part
Nobody said it was easy
No one ever said it would be so hard
Oh take me back to start"

The Scientist, Glee version (Coldplay cover)

Il y avait sept chaises alignées devant la scène. Mathilda regarda la pièce avec un soupçon de nostalgie : ils avaient passé tellement de temps entre ces quatre murs. Tant d'événements liés à ce groupe restaient accrochés à la couleur blanche de ces murs.

- Vous arrivez à vous dire que c'est déjà la fin ? demanda Sofia.

- Non, répondirent les autres d'une seule voix en soupirant.

- Je crois que le moment est venu de se dire au revoir, dit Thomas. Quelqu'un veut commencer ?

- Moi, je veux bien, déclara Léo à la surprise de tout le monde.

- La scène est à toi ! lui dit Mathilda.

- C'est un moment difficile et plein d'émotions qui se produit en moi. Je suppose que je ne suis pas la seule à avoir ce nœud coincé dans le ventre. Je le disais à Marine tout à l'heure : je vous dois beaucoup. Grâce à vous je me suis ouverte un peu plus aux autres et au monde. J'ai pris confiance en moi, regardez juste ma tenue, c'est un énorme changement pour moi. Et je ne l'admettrai jamais mais c'est Guillaume qui m'a le plus appris.

- Moi ? s'étonna le concerné.

- Étonnamment oui. Car que je le veuille ou non, on se ressemble un peu, surtout dans le côté têtu de nos caractères. Je pense que m'amuser à te remballer va me manquer. Vous allez tous me manquer, chacun pour vos petits défauts et vos manies comme Sofia et sa musique ou Pauline et ses bruits de crayon. Bref, je vous aime les gens !

Léo laissa sa place à Guillaume.

- Moi aussi je vous aime les gens ! Non sérieusement je ne sais pas quoi vous dire car il n'y a pas de mots pour parler de ce qui s'est passé cet été. Je crois que je suis devenu plus sympa avec les autres. Du moins, j'ai l'impression d'être moins un connard qu'avant.

- C'est pas faux, commenta Léo.

- Je sais que je n'ai pas été le mec le plus cool du monde mais j'espère que j'ai réussi à faire des efforts qui ont porté leurs fruits. Je voulais vous remercier car vous m'avez ouvert les yeux sur ma stupidité. Je m'en veux énormément de t'avoir jugé Léo la première fois que l'on s'est parlé. Je ne pensais pas toutes les choses horribles que j'ai dites à propos de ta mère. Et merci Pauline, tu m'as grandement aidé à y voir clair. Avant de sortir avec toi, j'aimais changer de copines comme des chaussettes alors que personne ne mérite d'être manipulé. J'espère que tu trouveras quelqu'un qui te respectera et t'aimera pour ta gentillesse.

Anthony prit le relais.

- Je n'ai pas l'impression d'avoir été d'une grande importance dans cette aventure mais je sais que j'ai apprécié chaque instant à vos côtés.

- Si tu as été important ! rétorqua Jean. Tu as aidé tout le monde à ta manière quand on s'écroulait. Tu es le seul à ne pas avoir lâché prise quand on était au plus bas.

- Merci Jean ! Je n'ai pas grand chose à vous dire si ce n'est que vous m'avez aidé à réaliser qu'une rupture, ce n'est pas la fin du monde et qu'on s'en remet. Merci !

- Je peux y aller ? demanda Sofia.

- Vas-y, lui dit Anthony. La place est à toi.

- Je sais bien que me supporter n'a pas été de tout repos parfois de part mon habitude de danser et chanter tout le temps et parce que j'étais la plus jeune, mais sachez que j'ai aimé passer cet été en votre compagnie. Rien qu'en disant ça, je sens que je vais pleurer, rit-elle en ayant les larmes aux yeux. Vous rencontrer a été la plus belle expérience de ma vie. Vous m'avez aidé à grandir et conseillé quand j'en avais besoin alors je vous dis merci !

Sofia inspira un grand coup pour calmer ses larmes. Elle n'y parvint pas vraiment alors elle laissa Thomas prendre la parole.

- L'été a été mouvementé. Je ne dirai pas le contraire. Vous souvenez vous de nos soirées ? Et du spectacle avec les enfants ? Ce sont des souvenirs que je ne pourrais jamais partager avec d'autres personnes que vous. Alors j'espère bien que l'on restera en contact pour se faire des piqûres de rappel de temps à autres, surtout que maintenant, j'ai une raison de revenir ici. J'espère qu'on s'y reverra. Je vous dis au revoir et à bientôt car cela signifie que je compte vous revoir.

Jean prit la suite.

- Je crois que tout a été dit. Je n'ai pas envie de répéter ce que vous avez dit alors je vais m'adresser à Mathilda. Mathilda, tu as rendu mon été lumineux, plein de joie et d'amour. Je t'en suis reconnaissant. Je ne me vois pas continuer mon chemin sans te compter dedans alors si tu veux bien, j'aimerais pouvoir t'appeler et te considérer comme ma petite amie encore un certain temps.

- Bien sûr que je suis d'accord.

- Dans ce cas, j'ai fini ce que j'avais à dire. Merci à vous pour cet été formidable.

Pauline monta sur les planches sans une once de crainte.

- Personne ne le sait ici mais avant de venir j'avais fait un pacte avec ma mère. Elle m'avait fait promettre de tester une semaine et de partir si je n'aimais pas à terme.

- Sérieux ? demanda Guillaume, surpris.

- Eh oui ! J'étais persuadée que je partirais après une semaine et puis, je vous ai rencontrés. Vous m'avez convaincue de rester inconsciemment malgré ma timidité et ma peur du regard des autres. Je vous en suis à jamais reconnaissante car vous m'avez permis de surmonter mes craintes et mes doutes.

Pauline pleurait de joie et chacun des théâtreux commençait aussi a verser des larmes. Enfin, vint le tour de Mathilda.

- Ces murs blancs sont tellement impersonnels qu'en général on les oublie très vite. Pourtant, ils sont attachés à tant de souvenirs : on y a tous gravé des morceaux de nous et de nos aventures estivales. Jamais je ne vous oublierai. (Elle s'arrêta pour reprendre le contrôle de ses sanglots) Vous m'avez offert le plus bel été de ma vie. Grâce à vous, j'ai retrouvé un certain plaisir dans la vie sans devoir m'en sentir coupable. Peut-être que mon père est mort mais ce n'était rien comparé à l'immensité des souvenirs que vous avez forgé avec moi. Je sais que le sept août sera la date la plus difficile de mon été et que je n'en garderai pas des bons souvenirs mais le reste était incroyable. J'ai adoré passer ce temps en votre compagnie. Alors comme Thomas, j'espère sincèrement qu'on restera en contact. Vous êtes devenus des amis et les amis entretiennent leurs liens d'amitié.

Tous s'étaient mis à pleurer et ils rejoignirent Mathilda sur scène pour faire un câlin de groupe une dernière.

- C'est pour ça que moi aussi, je vous dis au revoir.

🌟🌟🌟

Les séparations furent difficiles le lendemain matin. Il y eut encore des larmes, des câlins et des "au revoir". Des gestes de mains se faisaient de tous les côtés et l'heure du départ sonna.
Mathilda ferma la portière tandis que sa mère rangeait sa valise et son fauteuil dans le coffre. Jean apparut derrière la vitre alors la jeune fille l'abaissa.
Jean l'embrassa une dernière fois avant longtemps. Elle eut un pincement au cœur.

- Je t'aime, murmura-t-elle.

- Je t'aime aussi.

Sa mère monta dans la voiture et démarra. Mathilda lâcha la main de Jean à contre-cœur et referma la fenêtre. Le paysage défila et la vie normale reprit son cours.

Aie, c'était douloureux !

La fin est arrivée. Et le retour à la normale est programmé.

Demain, il y aura normalement les 4 derniers chapitres.

Je vous dis à demain.

Les étoiles d'un été  Tome 1Where stories live. Discover now