Chapitre 1

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Ça, c'est moi. Mon prénom, c'est Lou, et j'ai déjà 16 printemps derrière moi. 16 années de vie, et je suis tellement reconnaissante envers le monde de m'avoir donné tout ce dont j'ai besoin. Un foyer, une famille, des amis. Dès ma petite enfance, je me suis rendue compte de la chance que j'ai. Il faut dire qu'avec Internet, la télévision et les journaux, on se rend très vite compte des problèmes que le monde rencontre. La pauvreté, la faim, la guerre... parfois, il m'arrive de penser que j'aurais pu très bien être à leur place, de tous ces petits africains qui meurent de faim chaque jour. Mais non, Dieu en a décidé autrement. Il y a de cela près d'un an, j'ai rejoint une association, afin de lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde. Cela me tient très à cœur, j'y donne énormément de mon énergie. Avec les membres, on organise toutes sortes de petits événements, on cuisine des pâtisseries, pour récolter de l'argent, afin d'envoyer la somme aux pays pauvres pour construire des écoles, et acheter de la nourriture. Nous avions déjà eu projet de partir dans un pays pauvre d'Afrique, mais cela n'a pas été possible, le coût du voyage était trop élevé. C'est vraiment dommage, j'en ai tellement rêvé. Je rêve d'aller voir des mes propres yeux la vie là-bas. C'est notre rêve, à toutes les deux, avec ma meilleure amie, qui se nomme Lauralee. Je la connais depuis mon entrée au collège, et depuis on ne se lâche plus. On a vécu les 400 coups ensemble. Je n'ai pas vraiment d'autres vrais amis. Je traîne avec un petit groupe de trois autres filles sympas au lycée et je m'entends plutôt bien avec la plupart de mes camarades, mais ça ne va pas plus loin. Avec Lauralee, on a décidé de rejoindre l'association ensemble, et je pense que c'est la meilleure expérience que l'on ait pu faire ! Nous ne sommes pas dans le même lycée, mais l'assoc' nous permet de nous voir plus souvent. Il nous arrive de passer une heure au téléphone le soir, et nous perdons toute la notion du temps. Au collège, on ne faisait que parler, où que nous soyons, et depuis que nous avons été séparées au lycée, cela nous a fait un grand vide. Je critique beaucoup la technologie, mais finalement ça a des bons côtés... J'ai un smartphone, mais je n'ai pas de réseaux sociaux. Seulement SnapChat, il me permet d'envoyer des vidéos exclusivement à Lauralee, et parfois pour s'appeler par vidéo. Je n'ai jamais été une grande adepte de ces grandes plateformes, contrairement à ma meilleure amie. Cela a déjà crée de petits conflits, mais rien de grave. Je n'ai jamais compris l'utilité d'en avoir 36000, c'est bien d'être connectée au monde, mais quand on sait tout ce que peut raconter les gens comme âneries, et tous les problèmes que cela peut engendrer... Et puis de toute façon, je n'aurais pas le temps de m'en occuper. Entre le lycée, les devoirs, l'association et parfois les appels avec Lauralee le soir... La communication, ce n'est pas ça qui manque, à notre époque. Je n'ai pas voulu avoir de smartphone, mais ce sont mes parents qui ont insisté. Ils sont très protecteurs envers moi. Ce que je comprends totalement, puisque je suis leur unique enfant. Cela n'a pas toujours été rose avec eux, il y a eu quelques différents, surtout à mon entrée au lycée, mais je les aime. Je ferais tout pour eux, et ils feraient tout pour moi. Je suis en première littéraire au lycée, et je peux dire que cela me plait beaucoup. J'ai toujours aimé les livres, les grands écrivains et le théâtre. La lecture est pour moi le moyen de m'échapper, et de me plonger dans un monde où tout est possible.

Lundi matin. Je n'aimais pas le matin. Quand le réveil sonna, je m'empressai de l'éteindre. Je me levai et descendis prendre mon petit-déjeuner. Ma mère, qui était dans la cuisine, me demanda :
- C'est aujourd'hui que vous allez vendre les tickets de tombola ?
- Oui, c'est aujourd'hui, je répondis avec une voix pas très réveillée. D'ailleurs, je dois rejoindre Lauralee devant son lycée à 17 heures et quart.
- D'accord, tu penses être rentrée vers quelle heure ?
- Hum, je n'en ai aucune idée. 19 heures au plus tard. Mais comme je finis à 16 heures et que Lauralee à 17 heures, j'aurai le temps de travailler un peu en études.
- D'accord, conclut ma mère.

La sonnerie de 17 heures retentit, et je m'empressai de sortir de la salle d'étude. Le lycée de Lauralee n'est pas très loin, il faut environ 10 minutes de marche. Lorsque j'arrivai devant l'entrée, je ne la vis pas tout de suite. J'entendis une voix m'appeller derrière moi, et je me retournai. Je la vis s'approcher de moi.
- Salut, face de pet ! Me lanca-t-elle.
- Yop, trouduc !
C'était une façon à nous de nous dire bonjour, en nous faisait la bise.
- Comment ça va ? Me demanda-t-elle.
- Bah niquel et toi ?
- Tranquille. Bon, on y va ? C'est 17 heures 30, c'est ça ?
- Oui, comme d'habitude, ça ne change pas. Bon, allons-y sinon on va être en retard !
Puis nous prîmes le chemin de l'association, qui n'était pas très loin non plus. Tous les lundis, mercredis soir et samedis après-midi, l'association se réunissait dans une petite salle louée à la mairie pour discuter de projets, ou alors pour mener à bien des actions. Sur le chemin, nous parlions de tout et n'importe quoi. Du lycée, des amis, de la famille, de nos tracas de la vie quotidienne... Évidemment, on ne pouvait pas s'empêcher de rigoler. Comme à notre habitude, on marchait, je souriais, elle souriait. J'aimais tellement ces moments que je passais avec elle. On riait comme des baleines, sans faire attention à notre entourage. Nous traversâmes la route, quand tout d'un coup, j'entendis un coup de frein, il y eu un bang, je fus projetée puis le noir complet.

Wake upWhere stories live. Discover now