Dernier chapitre

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Cette vie. Cette vie qui m'avait tant donné, cette vie à qui je serai redevable pour toujours. J'avais toujours été reconnaissante envers mes parents et le monde de m'avoir accueillie. Je n'ai pas toujours été heureuse, je n'étais pas parfaite mais cette vie me convenait. J'avais des amis adorables et une famille aimante. Je me souvenais encore de ce jour, je devais alors avoir 5 ou 6 ans, j'avais demandé à mes parents pourquoi on naissait et on vivait. Mes parents n'avaient alors aucune réponse à cela, la seule chose qu'ils m'avaient répondu était : "on vit, comme on meurt, c'est l'univers qui en a décidé ainsi". À cette époque, je n'avais pas bien compris, et quelques années plus tard j'ai demandé si les gens heureux mourraient, et alors là mes parents ne m'avaient pas répondu. Je n'avais jamais eu de réponse vraiment précise, mais ce que j'avais appris ce qu'il valait mieux mourir heureux que mourir plein de regrets et de remords. J'avais toujours eu beaucoup de questions par rapport à la vie et la mort. D'où cette fameuse question : pourquoi la vie ? Après tout, pourquoi vivre si un jour on meurt ?

Je me souvenais également de toutes ces rencontres que j'ai pu réaliser. Mes amis, mes camarades de classe, l'association. Des personnes que j'aimais, ou que j'aimais moins. Toutes ces choses que j'aimais faire, ou d'autres que j'aimais moins. Au final, qu'est-ce que c'est une vie ? Ce n'est pas même pas un atome d'une poussière par rapport à l'univers. Oui, c'est ça, je n'étais rien, mais je vivais pour tout.

Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans Lauralee et mes parents. Après toutes les périphéries que nous avions vécues, je ne me voyais pas sans eux. Je ne pouvais pas mourir en les laissant là, sans moi. Je ne pouvais pas les abandonner. Je ne pouvais pas abandonner tous ces souvenirs d'une vie si courte, toutes ces questions que je me posais et auxquelles je n'avais pas encore eu de réponses. Je ne pouvais partir sans avoir vécu tout ce que j'avais à vivre.

Je reprenais peu à peu conscience. J'avais que très peu de souvenirs de ce qu'il s'était passé, mais une chose était sûre, c'était j'avais perdu tout contrôle de mon esprit pendant beaucoup de temps, sûrement plusieurs semaines voire mois. Je me sentais tout drôle, comme si j'étais la Belle au bois dormant et que je venais de me réveiller après 100 ans de sommeil. J'entendais de faibles voix pas très loin de moi, mais elles étaient à peine audibles. Je sentis quelqu'un se rapprocher de moi. Une main se posa dans la mienne, et je reconnus directement que c'était Lauralee. Étonnement, sa voix me parut tout d'un coup plus claire.
- Lou. Putain, ça fait un mois que je ne t'ai pas vu. Je sais pas si tu es consciente, mais si tu l'es écoute-moi. Ça a été les pires moments de ma vie. J'en ai marre, je ne peux pas vivre sans toi. Tu es ma meilleure amie, tu es ma sœur, tu es mon tout. Tu me manques tellement, bordel. Ne pas te voir et te parler a été horrible pour moi. Les fois où je suis venue te voir avant qu'on m'interdise de rentrer parce que tu as failli mourir, je jouais bien mon rôle. Au fond, j'étais brisée, et je l'ai été encore plus quand je n'avais plus de tes nouvelles. J'avais tellement peur que tu me quittes. Je n'aurais jamais supporté te perdre. J'ai failli faire une tentative de suicide, mais tu sais ce qui m'a retenue ? C'est le fait de te savoir toujours là, et de savoir que peut-être qu'un jour tu reviendrais. C'est cet espoir qui m'a nourrie pendant ces quelques semaines. Mais maintenant j'ai une grande nouvelle à t'annoncer.
Je l'entendais renifler. Elle pleurait à chaudes larmes.
- C'est bon, c'est officiel. On a récolté assez d'argent pour partir en Afrique, on peut tous partir. Notre destination sera le Niger, et on partira pendant un mois durant les vacances d'été. On fera construire des écoles et on aidera les habitants. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que ça puisse se faire, tu sais que c'est notre plus grand rêve depuis que nous faisons parties de cette association. On en parlé un nombre inimaginable de fois et on s'imaginait toutes les deux réaliser ce rêve. Malheureusement, je dois refuser. Je peux pas partir sans toi, ce serait trop dur.
Et c'est là, que, sans prévenir, mes paupières commencèrent à s'ouvrir. J'avais les yeux grands ouverts. Je la vis devant moi, les yeux rougis par les larmes et je dis :
- Tu n'iras pas seule.

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FIN !!! Alors ? Était-ce que vraiment une surprise, cette fin ? Non ? Bon, d'accord, on s'y attendait un peu beaucoup... N'empêche, je laisse le mot de la fin pour le prochain post. J'ai hâte de vous faire parvenir tout mon ressenti à propos de tout ça. Des bisous ! :D

Wake upWhere stories live. Discover now