Chapitre 7

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Deux semaines passèrent. J'avais régulièrement des visites de mes parents et de Lauralee. Je n'avais pas le droit aux visites de mes amies, à l'exception de Lauralee puisqu'elle avait été impliquée dans l'accident. Ils me racontaient chacun leurs petits soucis, la vie au lycée, au boulot, à la maison. Ils me disaient chaque fois à quel point je leur manquais. Je commençais réellement à m'impatienter. Je ne savais que faire de mes journées. Parce que oui, j'avais appris à reconnaître les heures de la journée. Premièrement, je savais quand nous étions la nuit : on n'entendait pas ou peu de bruit, et la journée c'était inversement. J'avais deviné les heures de repas, c'est-à-dire 8 heures, 12 heures puis 18 heures, car à ces heures-ci, on venait me brancher à une sonde pour m'alimenter afin que je ne sois pas en dénutrition. On m'avait enlevé le masque pour respirer depuis seulement 3 jours. Au début, j'avais eu du mal, mais j'ai réussi à m'y faire. J'avais souvent des douleurs dans mon corps, et ça, je ne pouvais rien y faire. Plusieurs fois, des infirmières ou le docteur étaient rentrés pour parler à mes parents de mon état. Apparemment, mon état s'améliorait, à l'exception de mes fractures aux jambes et des lésions dans mon cerveau, c'était ce qui m'empêchait de bouger. Personnellement, je ne sentais aucune différence, sauf le masque que l'on m'avait enlevé et la sonde que l'on m'infligeait pour les repas. Mon plus grand rêve, c'était de pouvoir manger un vrai repas. Je rêvais d'une bonne grosse part de pizza...

D'après mes parents, j'aurai bientôt le droit aux visites de mes amies. Il me tardait de les revoir. Enfin, de les entendre, plutôt. J'avais hâte d'entendre toutes les petites choses qui se passaient au lycée, ainsi que les nouveaux cours. Je n'étais pas une super élève à l'école, mais je savais me débrouiller dans les matières littéraires ainsi que le sport. En revanche, les sciences n'étaient pas ma tasse de thé. Je me ramassais régulièrement de mauvaises notes en physique-chimie et en mathématiques. Souvent, on me raccrochait à l'image de la petite fille parfaite, mais moi je ne le pensais pas. Je n'avais pas 18 de moyenne générale, je n'avais pas énormément d'amis, je ne suivais pas trop la mode, et j'avais eu plus d'une engueulade avec mes parents. Je ne croyais tout simplement pas en la perfection. 

C'était le premier jour de lycée. J'étais totalement perdue, je n'avais que très peu de repères et je ne voulais pas adresser la parole à mes anciens camarades de collège. Je pensais que j'étais plutôt perturbée du fait de ne pas me trouver aux côtés de Lauralee. J'étais toute timide et je regardais le sol. Quand j'ai entendu mon nom à l'appel pour former les classes, je me suis toute suite précipitée. Une fois rentrée dans la salle, tout le monde s'était assis en groupe, sûrement d'anciens amis du collège qui se connaissaient déjà. Moi, je ne connaissais personne, toutes les filles et tous les garçons de troisième de mon collège s'étaient retrouvés dans d'autres classes. Je me suis assise à côté de trois autres filles qui semblaient être également seules et timides mais ce n'est que vers le début de l'après-midi que l'on a commencé à se parler. C'était Allie, Lola et Mona. Aucune de nous ne se connaissait, nous venions toutes d'un collège différent mais nous avions fini par nouer des liens. Depuis, on a beaucoup trainé ensemble durant notre année de seconde et on s'est retrouvées dans la même l'année suivante. Bien évidemment, jamais elles ne remplaceront Lauralee, mais je tenais tout de même beaucoup à elles.

- Coucou ! 
- Pourquoi tu dis coucou ? Elle va pas te répondre, débile ! 
- Oh ça va, ne commencez pas vous deux.
Je ne pouvais que reconnaître ces voix de filles. C'était mes trois amies de lycée : Lola, Mona et Allie. Toujours à se taquiner.
On avait enfin autorisée la visite des amis car mon cas s'améliorait. J'étais plutôt émue de les entendre de nouveau au bout de deux grosses semaines, et je vais admettre que ça m'avait manqué.
- Juste pour dire, la dernière fois qu'on est venues, elle a failli mourir ! Reprit Lola d'un ton autoritaire. 
- N'empêche que ça fait drôle de la revoir sans son truc qu'elle avait à la bouche, dit Mona.
- J'espère qu'elle va se réveiller un jour... s'inquiéta Allie.
- Roooooh, mais oui ! La rassura Lola. Mais du coup elle nous entend toujours ?
- Bah oui, t'as pas écouté ce que la meuf nous a dit avant de rentrer ? 
- Ah, peut-être, répondit Lola. Oh, au fait !!! Il faut vraiment qu'on te raconte des trucs, Lou, il se passe trop des trucs pendant que tu n'es pas là.
Et ce fut parti pour un long moment de discussion... sans réponse de ma part.

Wake upWhere stories live. Discover now