Chapitre 4

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Je sentais ses mains trembler. Mais malheureusement, je ne pouvais rien faire, même pas chuchoter.
- Je t'interdis de mourir, tu n'as pas le droit, éclata-t-elle. Tu es tout pour moi.
Je la sentais proche de moi, complétement dépourvue. Je m'en voulais de ne pas pouvoir lui parler, et la rassurer. Je ne voulais pas mourir non plus, je ne voulais pas la perdre. Je voulais simplement me réveiller et comprendre tout ce qu'il se passait.
- Bon, je vais te laisser. C'est vraiment dur pour moi de te voir comme ça. Moi, ils m'ont autorisée à partir, mais si tu savais comme ça va être difficile de reprendre la vie sans toi. Je sais que tu m'entends, et je veux que tu saches que je viendrai te voir le plus souvent possible.
Après, j'entendis la porte s'ouvrir, puis se fermer doucement. 
Je me souvenais de tout, mais pourtant tout me paraissait encore flou. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi cette voiture, là-bas et à ce moment-là ? Y a-t-il eu d'autres blessés ? Ou des morts ? Qui était au courant de ma disparition ? À qui vais-je manquer ? Oh, et comment vais-je rattraper mes cours, et toutes les actions avec l'association ? Est-ce que je pourrai un jour revoir mes parents, mes amis ? Pouvoir envoyer des vidéos à Lauralee, et l'appeler chaque soir ? Penser à tout cela me faisait extrêmement de mal, et je me rendis compte à quel point toutes ces choses peut-être futiles (ou pas !) de la vie m'étaient importantes. 

Aaaah, ce jour-là. Je me souviendrai toujours de ce premier jour dans lequel j'ai rencontré l'association. J'y pensais depuis un petit moment, et lorsque j'ai appris qu'un groupe qui allait réalisé des œuvres de charité pour cette cause s'était formé, j'avais tout de suite foncé. Je m'étais présentée, j'avais exprimé toutes mes motivations et ils m'avaient tout de suite acceptée. J'avais proposé à Lauralee de venir avec moi, mais elle n'avait pas l'air très emballée. C'était seulement 1 mois après, qu'elle avait finalement décidé de me rejoindre. Bref, le jour où nous avons organisé notre premier petit repas, fut un merveilleux jour. J'ai rencontré de merveilleuses et bien vaillantes personnes, et depuis, chaque semaine, nous nous réunissions pour parler de beaucoup de choses, mais surtout principalement de nos prochaines actions, des actualités de la famine et la pauvreté dans le monde ect...

Quelqu'un frappa à la porte. Qui était-ce encore ?
- Mais pourquoi tu frappes ? Commença une voix. Tu vois pas qu'elle peut pas te répondre ?
- Oh c'est bon on sait jamais... s'exclama une autre voix.
J'eus du mal à replacer ces voix mais je me souvenus après un petit instant de recherche. C'était ce fameux petit groupe de filles au lycée. Allie, Mona et Lola.
- Mais rentrez, roooh, personne va vous bouffer ! Dit Lola, qui n'avait encore rien dit. Puis dépêchez-vous sinon on va se faire chopper !
Je laissai à supposer qu'elles eurent une petite hésitation avant de m'approcher.
- Effectivement, elle est dans un sale état, fit doucement Lola. Vous pensez qu'elle nous entend ?
- Je ne sais pas. Moi j'espère juste qu'elle va s'en sortir, répondit Mona.
- On reste pas longtemps, les filles, hein... s'inquiéta Allie.
- Oh, mais t'es pénible, toi ! S'écria Lola. Qu'est-ce qu'ils vont faire s'ils nous voient ? Nous tuer parce que nous sommes venues voir notre amie qui est à l'hôpital ?
- Ouais, mais bon... se désola Allie.
- En tout cas, si tu nous entends, Lou, reprit Mona, sache que tu fais un grand vide dans la classe et dans le groupe. On est jeudi, donc ça fait que 4 jours que tu es ici, mais tout le monde a remarqué ton absence. Je sais pas comment ça se passe avec tes parents, mais nous, ça nous fait bizarre...
- On est pas censées être ici, la coupa Allie, mais on avait besoin de te voir. Tu nous manques.
J'étais vraiment émue par leur présence. Je continuais de les écouter attentivement, en les imaginant devant moi. J'étais plutôt contente d'avoir la réponse à quelques unes de mes questions. Quand tout d'un coup, je commençai à suffoquer, et je me rendis compte que je ne sentais plus ce masque qui m'aidait à respirer (depuis quand me l'avait-on enlever?). Je suffoquais, et les battements de mon cœur s'accélèrent.
- MERDE !!! Crièrent-elles. 
- Putain les filles on fait quoi ? S'affola Lola.
- On a pas le choix, faut prévenir quelqu'un ! S'affola à son tour Mona.
Je sentais ma tension baisser, et les battements s'accélérer sans rien pouvoir contrôler...
- Bougez-vous, merde ! 
Je vis ma vie défiler, puis, je ne sentis plus rien, je crois que je m'endormis.

Wake upWhere stories live. Discover now