6•Anything was a shame

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PDV Iris:

Je cours dans le salon et je saute sur le canapé.

"Fais gaffe Iris, les pop-corns"

Je rigole et je met une poignée dans ma bouche. Je me cale contre son torse et je regarde la télévision.

"On est vraiment obligé de regarder la télé?"

"Oui"

"Pourquoi tu sais très bien que à"

"chaque fois tu t'endors, oui. J'aime bien te regarder dormir pendant des heures, avec les voix du film en arrière plan et la faible lumière qui éclaire ton visage. C'est tellement relaxant"

Je sourie et me contente de poser délicatement mes lèvres sur les siennes. Je regarde une bande d'adolescents qui essayent de retrouver qui a tué un certain Jason.
Très vite mes paupières se ferment et je m'endors.

Je suis réveillée par une porte de voiture qui claque. J'ouvre mes yeux et je me rend compte sans grand étonnement que on est plus dans le canapé mais bien dans le lit.
Je me relève et je vois Johnny endormi, un livre sur lui.
Je me lève et je lui retire ses lunettes que je pose sur mon bureau.
Je m'approche et j'attrape le livre sans le réveiller.
Je suis agréablement surprise quand je vois qu'il s'agit des liaisons dangereuses.
Décidément ce livre nous suivra partout.
Je m'assieds au bord du lit et je le regarde. Je pourrais rester comme ça des minutes, des heures voir des jours. Je passe ma main dans ses cheveux, ceux-ci sont assez longs, ils lui retombent sur le front quand ils ne sont pas coiffés.
Ses lèvres sont à peine entrouvertes. Sa faible respiration casse le silence pesant de la pièce.

Je ne peux pas rester toute ma vie avec la même personne.
Surtout pas à 21 ans. J'ai encore tant d'années devant moi.
Mais il reste tellement beau. Il est une tentation.
Je prend mon cahier ainsi que mes crayons. Je reviens sur le lit et je commence le premier coup de crayon.
Je trace les contours passant par sa mâchoire taillée, ses cheveux en bataille. Je dessine ses yeux en amande, sa bouche pulpeuse, son nez fin. Je prend un crayon plus épais et je commence à dessiner les ombres, la lune s'écrase sur son visage lui donnant un air enfantin.
Fini.
Je regarde ma montre, 02:07. Je referme le cahier, et je le range.
J'ai commencé à dessiner quand j'avais 8 ans. Dessiner, c'est une libération. À travers mes dessins, j'exprime mes sentiments et ici c'est la joie. Je suis heureuse d'être à ses côtés même si je sais que c'est éphémère. Ce moment de bonheur va finir par s'arrêter. Et plus vite ce sera fait mieux ce sera.

Je suis réveillée par les rayons du soleil. Je me suis endormie sur le canapé, le volet ouvert.
Je me lève d'un pas déterminé vers mon bureau et j'ouvre le tiroir. Je fouille et je finis par le retrouver. La couverture marron ornée d'autocollants et de citations, je ne l'ai pas ouvert depuis un long moment maintenant.
Les premières pages sont des dessins qui datent de mes vacances en Australie. Les plus belles que j'ai jamais passées. Il n'y avait aucun problème dans ma vie. La moitié du cahier est concentrée sur des dessins plus sombres, causés par ma famille et plus particulièrement par ma mère.
Je lui en ai longtemps voulu d'avoir semé le chaos dans ma vie. Mais maintenant je ne ressens plus rien vis à vis d'elle.
Elle n'existe plus pour moi.
Je tombe enfin sur le dessin qui m'intéresse, celui de Johnny. Je l'arrache et je jette la boule de papier dans la poubelle.

AFTERTASTE-Johnny DeppWhere stories live. Discover now