9• Every breathe you take

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PDV Johnny

Le réveil est dur. Aussi dur que mon bureau en bois, sur lequel je me suis assoupit. Le seul point positif est que j'ai terminé mon travail à temps. Je me frotte les yeux et pose mes lunettes sur mon nez afin d'y voir plus clair. Je regroupe toutes les feuilles éparpillées et les range dans une pochette plastifiée. Je me baisse pour ramasser un des document qui jonche sur le sol, c'est une photocopie du poème "Le serpent qui danse" de Baudelaire. Mon devoir porte sur les écrits de ce poète et j'ai imprimé celui-ci sans faire attention mais ne l'ai pas utilisé, car il m'est tout simplement impossible de le lire tant je le déteste.

5 mois plus tôt

Je suis tranquillement installé sur mon canapé devant la télévision quand Iris revient une guitare à la main.

"Tu peux jouer un morceau ?"

"Je suis fatigué, demain"

"Non, maintenant"

Elle pose la guitare, s'approche de moi, me mord le lobe de l'oreille et chuchote:

"Joue moi quelque chose Johnny"

J'hésite, la regarde et voit sa moue boudeuse. Elle me tend la guitare et je ne réussis pas à lui résister.

Je commence à gratter les accords de "Every breathe you take" de The police et la voir me regarder attentivement me donne envie de passer ma vie entière à jouer pour elle.

"Chantes s'il te plait"

"Tu sais bien que je ne sais pas chanter"

"Je suis sûre que si"

J'arrêtes de jouer et pose la guitare.

"Pourquoi tu ne chantes pas toi?"

"Je préfères t'observer"

Je souris mais ,elle, garde son air détaché, traçant ma mâchoire de son index en dérivant jusqu'à ma bouche.

"Tu peux réciter un poème alors ?"

"J'en connais pas"

Elle me fixe de ses grands yeux bleus sans sourire.

"Je sais que tu mens"

"Comment tu peux savoir ?"

"Tu es en fac de lettres"

"Ça ne veut rien dire"

"J'ai vu des tas de recueils de poésie dans ta chambre"

Elle est maligne. Je ne peux plus nier et reste un moment silencieux, hésitant.

"Que j'aime voir, chère indolente"

Je vois son visage s'illuminer et un sourire s'y dessiner.

"De ton corps si beau, comme une étoffe vacillante, miroiter la peau "

"Sur ta chevelure profonde, aux âcres parfums"

Elle se rapproche de moi, allonge ses jambes sur mes genoux.

"Mer odorante et vagabonde aux flots bleus et bruns"

"Comme un navire qui s'éveille au vent du matin"

"Mon âme rêveuse appareille pour un ciel lointain."

Elle enroule son bras autour de mon cou et tourne mon visage vers elle pour que je la regarde dans les yeux:

"Continue"

"Tes yeux où rien ne se révèle de doux ni d'amer"
"Sont deux bijoux froids où se mêlent l'or avec le fer."

Elle se met à caresser mes cheveux tout en observant mes lèvres se mouvoir pendant que je récite.

"A te voir marcher en cadence, belle d'abandon, on dirait un serpent qui danse au bout d'un bâton."

A ce moment, elle regarde mes yeux puis mes lèvres et y dépose un baiser.

"Assez parlé"

Elle me tire par le T-shirt et je me retrouve allongé sur elle. Je dépose mes lèvres sur chaque parcelle de son cou, elle sent la vanille et cela me semble être la meilleure odeur que j'aie jamais sentie.

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