Chapitre 4

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Ciel

Cette jeune timbrée aux cheveux violets, venait de m'offrir une serviette hygiénique. Encore emballée, heureusement, mais elle avait quand même osé.

C'est quel genre de femme, ça ? Déjà qu'elle ose se foutre de la gueule de mon prénom, mais en plus elle m'offre ce vieux truc qui ne sert à rien !

De plus, je venais littéralement de me taper la honte devant tous les gens qui m'entouraient. Ils m'avaient entendu crier. Putain. Ça craint.

Cette femme est ultra chiante.

De toutes les femmes que j'ai connues, celle-là se situait de loin sur l'échelle des plus casses bonbons. Elle m'énerve. Et même si j'ai essayé de faire ce maudit premier pas qu'on m'a dicté de faire, cette fille se jouait encore de moi. Non mais sérieusement. Me donner une serviette hygiénique en guise de pardon ? C'est sérieux ? Je rêve. Oh oui, je rêve.

Je lâchai quelques injures tout bas, avant de sentir une main ferme se poser sur mon épaule. Je me retournai donc pour croiser ce regard sombre et habituel.

— C'est toi le crétin qu'on a entendu crier à propos d'une serviette hygiénique ?

— N'importe quoi. C'était un autre mec pas bien net, là-bas, au loin, bougonnai-je, en le voyant poser son plateau de verres vides.

— Ah oui ? J'avais pourtant cru reconnaître ta voix. Nous ne sommes pas frères pour rien, il me semble.

— Oh tais-toi, grognai-je en reprenant place sur un tabouret, agacé.

— Oh, chaton calme toi. Je sais que c'est toi qui as crié. Regarde, dois-je trouver normal qu'une serviette hygiénique se trouve sur le comptoir, juste devant toi, ou pas ?

Je restais quelques secondes sans bouger, les yeux bloqués sur ce truc. Après réflexion, je décidai de l'attraper et de le jeter en l'air derrière moi.

— Allez, vive les mariés ! Et les gars, le bouquet est pour vous ! s'exclama d'une voix forte mon frangin, avant qu'un groupe de mec ne se jette sur le fameux cadeau.

Trop bêtes ceux-là.

— Mais t'es degueu Max, c'est quoi ce truc ! cria un homme aux cheveux blonds, des éclats de rires se faisant de nouveau entendre derrière nous.

J'échappai un long soupir, puis laissais mon frère continuer ses petits jeux du soir.

— Si t'en retrouves, ramène en moi ! C'est trop drôle ce jeu ! rigola mon stupide frangin à travers la musique, tandis que je levais les yeux au ciel.

Quelques minutes après, je retrouvai la fille aux cheveux étranges, Violette donc, assise sur une banquette. Et comme toujours, elle avait les yeux rivés sur moi. Je repris sans gêne ma place en face d'elle et observais donc son petit sourire malicieux.

— Alors vous avez fait la paix ? nous demanda la jeune rousse, en lançant un regard entre son amie et moi.

— Oui. On s'est même offert des cadeaux de remerciements absolument adorables, compléta Violette.

— Oh c'est vrai ? C'était quoi ? demanda pressement son amie.

— Je lui ai offert une boisson. Elle m'a offert une serviette hygiénique. On est tous d'accord pour dire que c'est pourri.

— C'était donc toi le mec qui a crié comme un débile tout à l'heure !

— Non mais j'espère qu'elle était propre et pas utilisée au moins... reprit Liberty, tandis que je relevais en vitesse les yeux.

La rousse s'était penchée vers Violette, venant donc il y a à peine quelques secondes, de lui chuchoter cette phrase. Non mais je n'y crois pas. Elle est sérieuse ? Elle est complètement folle, celle-là. Immédiatement Violette éclata de rire, quelques larmes venants déjà perler aux coins de ses yeux bleus. En ayant marre de ce foutage de gueule permanent, je décidai de lancer une serviette en tissu sur le visage de l'autre folle.

— Elle était emballée et non utilisée, Liberty, déclara Violette après un long moment de rire.

— Ah tant mieux, tu m'as fait peur...

— Ouais... Super cadeau, maugréai-je, en attrapant son verre pour le boire.

— Eh ! Mon verre !

— Ton cadeau était pourri. Je reprends donc le mien.

— Tu es super pénible comme gars, soupira-t-elle, alors que son amie lui chuchotait des paroles tout bas et à l'oreille.

Je lançai un bref regard à mon pote pour demander ce qu'elles se racontaient, mais il haussa les épaules. Nous continuons donc de regarder les deux commères se raconter leurs potins du soir, avant de les voir se lever en même temps.

— On va danser, déclara la rousse pour ensuite disparaître dans la foule endiablée.

Je poussai un long soupir, puis fermai un court instant les yeux. Je réfléchissais quelques secondes, puis plus tard, je cherchai étrangement du regard la jeune fleuriste. Ouais enfin. Autrement nommé Violette la casse bonbon de service.

— Que se passe-t-il mon ourson ? La jolie demoiselle te fait faire des petites colères ? rigolait mon ami, Pierre, tandis que je le frappais sur le torse.

— Dégage, on va croire que l'on est en couple.

— Allez va la rejoindre et parle lui. Au fond elle est très gentille et amusante. Et même si tu n'arrives pas à entretenir des relations avec des femmes, je te promets qu'elle en vaut la peine.

— J'ai craqué pour la jolie rousse, Liberty, continua-t-il. Je te laisse donc la petite Violette. Après tout vous avez le même caractère de merde, un nom original, et une couleur de cheveux très charmante. Allez, bonne chance.

Pierre disparut vers sa cible et mes yeux se tournaient vers elle. Oh tiens. C'est qu'elle ne perdait pas son temps la petite fleuriste. Collée contre un homme, dansant limite avec trop de sensualité, j'arrivais quand même à distinguer son sourire narquois.

Et tiens... elle me lançait quelques regards.

Immédiatement j'attrapai la première fille qui me venait à moi, une brune avec peu d'habits, me dépêchant donc de danser tout contre elle.

— Waouh, doucement mon chat ! s'exclama-t-elle aussitôt, ne se gênant pas pour m'agripper le fessier.

Et merde. J'ai mal choisi.

Je ne répliquais rien quant à cette phrase, me contentant simplement de bouger mon corps contre le sien. Je repérai de nouveau la petite Violette et lui adressais donc un clin d'œil. Elle m'offrait un autre sourire moqueur, avant de poser sa tête sur l'épaule de son cavalier inconnu. Je grommelais tout bas, puis laissais descendre mes mains vers le fessier de cette fille.

— Eh bien mon beau, c'est que tu es entreprenant dis-moi... me chuchota ma fameuse cavalière, en entreprenant soudainement de rapprocher son visage du mien.

Oula danger. Grand danger.

En un mouvement je me reculai, en voyant donc la demoiselle froncer les sourcils.

— Euh ? Tu ne veux pas aller plus loin, ou quoi ?

Je secouai ma tête de droite à gauche, puis me retournais. Je me dirigeai vers le bar, avant de sentir une main m'agripper. Immédiatement je me retournai, mes yeux étant déjà captivés par ce visage et surtout cette chevelure.

— Allez je suis gentille, je te paye un verre. Ça arrive à tout le monde de se faire rejeter un jour ou l'autre. J'espère quand même que tu ne lui as pas révélé ton prénom... C'est un motif de rupture, dit-t-elle, avant de m'attraper la main et de m'entraîner vers le bar.

Putain. Elle m'a eu.






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(En tout cas, mille merci pour tout encore une fois !) ♥️

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