Chapitre 25

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Violette

    Les jambes étalées sur son ventre, la tête posée contre le matelas, je poussais un énième soupir de bonheur. Ah c'est qu'il est quand même super confortable cet idiot.

— Putain... grogna subitement cette voix rauque, commençant à bouger.

— C'est quoi ce truc, continua-t-il, tandis que je remettais mes jambes sur lui, mais cette fois-ci plus haut sur son torse.

Je continuais de faire semblant de dormir, l'entendant néanmoins bougonner dans son coin. Visiblement il n'appréciait pas trop ce genre de réveil. Tu m'étonnes ; il préfère un autre genre de réveil avec des jambes qui volent de partout.

— Violette...

— Mmm...

Je me retournais sur le matelas, écrasant de nouveau mes jambes contre son ventre. Aussitôt Ciel poussa un autre juron, les dégageant d'un geste rapide. Je souriais puis me retournais donc pour faire face à ses yeux bleus.

— La prochaine fois tu dors sur le tapis, murmura-t-il d'une voix presque cassée, en tirant la couverture vers lui.

— Non ça va aller, merci. C'était bien la dernière fois que je venais ici ; je vais faire un quintuple de mes clefs, répliquais-je, en tirant déjà la couverture de mon côté.

— Menteuse. Tu vas encore te retrouver bourrée et je vais devoir rejouer le babysitteur. Mais la prochaine fois je te déposerai au coin des enfants perdus ou bien devant l'église ; ça ira plus vite, enchaîna-t-il, en reprenant la couverture.

Je levais les yeux, préférant donc m'emmitoufler dans les draps. Je me rapprochais ensuite de lui pour espérer gagner de la chaleur que de rester frigorifiée.

Il a vraiment un problème avec son chauffage, lui.

— Quoi ? Tu veux un câlin ? se moqua Ciel.

— Tu m'as piqué toute la couverture. J'ai froid.

Ciel me tirait d'un mouvement, mon nez venant se cogner sans grande force contre son torse. Je lâchais cependant une grimace, tandis qu'il écrasait sa jambe contre mes cuisses et rabattait la couette contre nous. Il entreprenait ensuite de me serrer avec un peu trop de force, me faisant toussoter et un peu cracher sur lui, je l'avoue.

— Tu veux un bavoir ou quoi ? Arrête de baver, c'est dégueu, intervenait-il, avant de mettre une main dans mes cheveux.

Moi qui m'attendais à un truc mignon comme une caresse, comme celles que je lui avais procurées hier, j'avais tout faux. Ciel empoignait mes cheveux, les frottant ensuite contre son torse pour essuyer les quelques petites traces de baves.

— Voilà nickel. Je me sens mieux.

— Je vais vraiment te cracher dessus et tu verras ce que ça fait en vrai... murmurais-je, sa cage thoracique bougeant déjà pour signaler son rire.

— Tu es vraiment gracieuse comme nana, toi. J'ai super hâte de rencontrer ton futur mec et de gagner mon pari.

— La femme qui sera avec toi n'est pas encore née. Je serai mariée avant toi, alors arrête de croire le contraire, bougonnais-je, avant d'entendre une porte claquer.

Directement Ciel et moi se lancions un regard, écoutant désormais le son de pas. Enfin. Les pas de qui, exactement ? Sans que je ne puise rien faire, une couverture s'abattait sur moi ainsi qu'un coussin sur ma tête. Je comptais répliquer quelque chose, mais une nouvelle voix grave venait tout gâcher :

— Oh mec ! Tu fous quoi là ! s'exclama donc le fameux Max, débarquant bien à l'improviste.

— Oula ! Mon Dieu ! C'est à qui cette paire de jambe ! s'exclama soudainement une autre voix, celle-ci appartenant à Liberty.

Love ColorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant