Chapitre 7

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Ciel

    Immédiatement je la tirais et l'amenais donc vers le succulent vendeur de crêpes et de gaufres en tout genre. Ça va lui plaire. Les enfants adorent les sucreries, après tout.

— Mais lâche-moi, bon sang ! l'entendis-je grommeler, toujours sa main dans la mienne.

— Sois contente, je vais te payer une gaufre. C'est sûr que tu vas aimer ; elles sont super bonnes ici, répliquai-je avec sourire, amusé de me retrouver ici avec elle, en ce beau milieu de journée.

Je n'aurai jamais cru qu'on se reverrait si vite. Et je ne pensais vraiment pas qu'elle aurait osé aller voir cette fameuse boucherie dans lequel je prétendais être boucher. J'avoue avoir voulu me jouer d'elle une nouvelle fois ; cela était juste ma petite vengeance quant à la sienne. Et j'avoue avoir été d'autant plus été étonné quand j'avais reçu ce message, avec cette photo ci-jointe dessus. Ma superbe affiche où je posais comme un Dieu. Hélas, Violette n'avait pas trop apprécié la petite blagounette.

Dommage pour elle, mais cette histoire avait au moins amusé quelqu'un : moi. Et dès que j'avais reçu ce message -non attendu-, je m'étais empressé de la rejoindre au centre commercial, abandonnant par la même occasion une interview. J'avoue qu'entre faire une interview où j'allais me faire chier et décider de la rejoindre pour l'embêter, j'avais vite choisi. Mais bon, ça valait quand même le coup. Cette fille me faisait rire et au fond, elle me plaisait bien. Elle a un caractère de merde, c'est clair, mais elle possède un peu d'humour qui titille ma curiosité. Et si j'avais prévu de lui envoyer un message après notre soirée, j'étais quand même assez content de voir qu'elle l'avait fait en première. Bon un message pas très sympathique et pour me traiter de sale menteur, mais bon. C'était toujours ça de gagné.

Plus tard, je commandais donc deux gaufres, la voyant toujours avec cette mine boudeuse. Je payais rapidement nos sucreries, puis me dirigeais vers elle, lui tendant déjà sa petite collation bien méritée. Après tout c'était déjà l'heure du goûter pour les enfants. On enchaînera ensuite sur l'heure de la sieste, bien entendu.

— C'était une blague. Il y a pire dans la vie, tu sais. Comme donner une serviette hygiénique à un mec, par exemple... déclarai-je, alors qu'elle attrapait sa gaufre d'un geste brusque et se posait sur le banc derrière elle.

— Non. Je me suis tapé la honte et en plus de cela, je me suis fait avoir. Et le problème est que je déteste me faire avoir... grommela-t-elle, alors que je prenais naturellement place à ses côtés.

Violette se déplaça vers la droite, ne voulant visiblement pas qu'un quelconque contact physique ait lieu. Je ne disais rien quant à cela, préférant simplement la regarder tout en attaquant ma gaufre.

— Je me suis bien fait avoir avec ta serviette aussi. Alors arrête de chialer ; c'est donnant donnant.

— Tu ne sais vraiment pas parler aux femmes, toi.

— Bah si, justement. Je t'offre à manger, sois heureuse. C'est juste pour que tu arrêtes de chouiner comme un gosse et que tu comprennes que c'était juste une blague.

— Oui c'est bon, j'ai compris. Tu n'arrêtes pas de répéter ce mot : blague. Ça va aller maintenant.

— On cesse enfin de faire la guerre, alors ? questionnai-je, ses yeux bleus me regardant de nouveau avec intérêt.

— C'est étrange. J'ai la forte impression d'avoir déjà entendu cela avant.

— Maintenant je ne rigole plus. Allez accepte.

Finalement, après quelques bonnes minutes de réflexion, elle hocha sa tête, acceptant donc que cette fâcheuse guerre se termine entre nous deux. M'enfin. Je suis sûr que c'est un petit mensonge. Au fond, c'est certain qu'elle risque de se venger. Elle est maligne et rancunière.

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