On line (réflexions non organisées)

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Ce texte change des autres textes que je peux écrire, il présente des pistes de réflexions qui ne sont pas pour autant bien organisées. Il découle d'une simple retranscription d'un fil de pensée qui met venu entre deux devoirs pour la fac. Il n'a pas valeur à être un essai philosophique ou sociologique mais simplement de réfléchir aux questions qu'il pose et de trouver nos réponses pour se rendre compte de l'utilisation que nous faisons des identités crées sur  internet. Des utilisations parfois inconscientes et qui en révèlent beaucoup sur nous et la société dans laquelle on évolue tous en commun. Le tout étant de se confronter à nos introspections et de s'encourager et prendre le temps de se questionner sur le pourquoi. Même si cela peut être taxé de branlette intellectuelle, c'est des fois dans des détails de discussion de bobos hipsters bien pensants que l'on retrouve un miroir de nos actions et de leur significations. 

_Préparation système . . .

_ouverture windows . . .

_mot de passe session utilisateur/administrateur système . . . 1234567,entrer ;

_bienvenue Anne Martin.

_préparation bureau. . .

_connexion internet en attente de réponse . . . récupération

_ouverture Firefox en attente de réponse . . . transfert de données ;rechercher,

_Laink- Twitch

_en attente de réponse de Twitch.com . . . transfert de données . . .about blancks. . . connecté Alaskauxpommes,

_online.


Simple question entre nous ; qui es-tu ? Elle s'est Maya Liver.Enfin elle, je devrais dire moi. Moi, je suis Maya Liver, née le 17Février 1997 dans l'Indre. Ou peut être à Nice qui c'est ?D'ailleurs JE suis qui déjà ici ? Je c'est moi, mais moi qui est il ou elle ? Maya Liver, oui elle a une identité, regarde bien c'est des 1 et des 0 à la suite. Je crée chaque jour un peu plus sa vie, notre vie. Ma vie ? Suis-je Maya, parce que j'existe numériquement sous son nom. Je crée une vie publique, lavie de Maya. Et pour tous Maya existe, elle a une page wattpad, un compte youtube, une adresse email. Elle est capable d'écrire et de créer des histoires, cette personnalité est douée d'intellect.Autrement savez-vous que je suis June Alliwelle ? Non je suis Agathe Lancaster. Attendez, ça c'était il y a 2ans. Mais alors qui est cette Maya ? Ce n'est qu'un autre pseudonyme après tout.Une vie fictive parmi tant d'autre. Qui oserait se dévoiler sur Internet. Ce serait fou. Nous aimons notre anonymat de plus. Sous couvert d'anonymat nous devenons autre ou nous nous permettons de nous dévoiler enfin pleinement. Oui mais alors qui suis-je ?Une réponse simple ; une adresse IP. Seulement ?

Eux tous ce soir ont un point commun ; lui, Laink, un streamer parmi tant d'autre mais qu'ils ont tous choisi de suivre pour quelques heures dans une ambiance de partage autour d'un jeu. Enfin de partage, plutôt lui partageant quelques heures de sa vie avec eux autres, la masse. Telle est le but du streamer, divertir via ce qu'il s'est faire de mieux, le jeu vidéo, une foule de personnes plus inconnues les unes que les autres pour espérer un retour positif de celle-ci et si le cœur y est une compensation financière. En fait il y a bien quelques modérateurs qu'il se doit de connaître plus ou moins. Et cette personne sortie de la masse avide et grouillante sur laquelle il peut mettre un visage, Ero g, David, un modo, plus, un collègue streamer, encore plus osons l'espérer, un ami. Anonymat nous cachant des regards, nous le pensons tous. Nous nous devons dele penser si nous voulons croire en notre vie privée.

Un viewer est bien souvent un numéro parmi les 5513 qui seront présents ce soir ; au plus il sera un numéro parmi les followers au mieux parmi les subscribers. A ce moment il pourra avoir la chance d'être un nom, ou voyons franchement seulement un pseudonyme.

Parlons de la relation entre un streamer, Laink, et un viewer mais de derrière son interface de lumière bleu, celle avec laquelle nous touchons au monde, celle avec laquelle nous nous fondons en lui devenant une suite de 0 et de 1, une adresse IP ou pourquoi pas quelqu'un d'autre.

Beaucoup de choses peuvent se passer durant un live que ce soit du côtés treamer que du côté viewers. Ils sont tous à l'abri derrière leur écran mais, une chose le streamer lui aussi l'est. Laink, notre Laink restera bien derrière son écran ne sachant jamais ce qui peut se passer du côté des viewers. Pas du chat mais bien de l'autre côté de la surface à LED, là où les chiffres laissent place aux atomes. Du coté de @Tartineaubeurre qui se met du vernis en écoutant le live d'une oreille. De celui de Max23salti qui est collé au chat pour être prêt à intervenir. Ou bien de Mayastonebass qui se plonge le plus profondément dans le live pour oublier ses parents se jappant dessus. Mais Yuna, cette fille voit en se live un échappatoire doré, plus un réconfort, mieux une procuration.

Yuna a développé au fil du temps, au fil des heures de live, de vidéos youtube et de tweets une affection particulière en la personne de Thomas Itturalde. Une affection, un respect, une idéalisation auquel elle ne peut plus se résigner à simplement le considérer comme un streamer ou un pseudonyme mais bien comme un être de chair et de sang. Mieux un homme de 25 ans, Thomas Itturalde vivant à Tournant en Brie. Chaque mot sortant d'entre ses lèvres ne sont pas juste des paroles pour amuser un live mais bien des phrases réfléchis et conscientes.

Ouvre une fenêtre, un live, plus de données, toi, Thomas, livre une partie supplémentaire de ta vie, laisse la compléter le personnage,laisse nous rêver. Passion morbide pour but du stalk, sans méchantes arrière pensées, juste elle de continuer derrière les bits à t'admirer. Pardonne la, pardonne nous. Si encore demain sa vie se projette sur une fanfic à ton nom. Pardonne nos simples vies par procuration dans cet univers crée d'illusions.

Et demain . . . un don ou un resub, là où nous voyons l'argent d'un soutien se tient les espoirs vains d'une jeune femme qui ne rêve que d'un sourire, un mot, un signe lui signifiant sa singularité à ses yeux dans une masse d'anonymes. Toi, moi, nous, eux, elle sommes des anonymes attendant de Laink sa redevance, notre divertissement. Pâte à modelé malléable, en fonction de nos envies. Nous sommes les exploiteurs d'un système, d'une personne ou mieux de ce personnage. Laink devient Thomas et apparaît Thomas Itturalde pour sauvegarder quoi ou qui. Qui sommes nous devant l'écran ?Qui suis-je pour lui ? Qui est-il pour moi ? Qui est Thomas ou qui suis-je moi. Catherine Poulain, Mélanie Dilo, Anaelle Limberger, Jade Pierre, Sonia Dupont, Maya Liver. Et derrière tout ça qui y-a-t-il de vrai ?

Nous sommes tous plus ou moins atteint de ce sombre syndrome de personnalité multiple, où dés le début de la connexion nous endossons une nouvelle identité que nous choisissons de créer selon nos propres critères. Une identité libératrice pour la plupart,déliant les langues et les envies. Sous couvert d'anonymat, sous couvert de l'écran, même avec notre visage fiché sur le net nous pouvons nous réinventer tant qu'on le désire. Internet, là ou même sans le vouloir nous devenons tous acteurs et mythomanes, là où nos règles sociales explosent pour faire place aux lois de la nature. Et pourtant c'est ici que l'on découvre l'importance dans notre vie du regard d'autrui.

Au final nous nous accrochons à des réalités que nous savons illusoires mais qui au fond nous font du bien face aux dures vérités de notre quotidien. Un semblant de relation que nous pensons maîtriser, une fictive qui nous appartient de concevoir comme de détruire. Un échappatoire à nos propres contradictions ou aux règles que l'on nous imposent quand toute la journée déjà nous nous restreignons. Si facile de rentrer des noms à la pèle et des adresses toutes plus inutilisées les unes que les autres quand aujourd'hui s'accepter sans être abattue, brimé ou restreint devient rare. Faire et recréer un compte quand l'ancien est délaissé ou bloqué. Seulement quelles sont les conséquences d'un tel jeu sur nous-mêmes et autrui ? Et sous sont les limites avant notre propre diffraction ou notre enfermement dans les illusions. A moins que nous ne soyons déjà à la déréalisation.


Once upon a time : a short storyWhere stories live. Discover now