La dernière expérience

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Petite réflexion à partager sur le vif.

A Tatiana et Lucie :

A Louis, mon cœur qui me la tant répété et Pierre qui ne verra sûrement jamais cepapier :


Citation qui à commencé à nourrir mes interrogations, puisse-t-elle vousaussi vous nourrir :

« Maxime Chattam, Edgecombe, le 2 mai 2007, préface de Autre Monde :

Il existe des endroits sur Terre où le monde n'est plus celui que nousconnaissons. Des endroits où tout devient possible.

Même l'impensable.

Des boutiques obscures pleines de livres ou de bibelots étranges, [...] des ruelles étroites où personnes n'ose s'aventurer, parfois même dans une forêt, un lieu entre deux buissons. Il suffit de savoir regarder. Et de laisser agir la magie.

[...] Il vous faudra une baguette magique : votre âme de rêveur. Celle que bien des gens perdent en devenant adultes. La possédez-vous encore ?

Alors, ensemble,poussons la porte de ce monde . . . nouveau. »


Ma vie est insignifiante aux yeux d'un monde qui en comporte presque 9 milliards, aux yeux d'un univers qui en comporte une infinité. Mais ma vie quoique insignifiante et aussi petite que je sois je reste moi et à mes yeux je suis un univers, une globalité de choses qui font que je suis la première chose à laquelle je pense chaque matin.

Mais aussi nonobstant le fait que cela puisse être égoïste je suis le centre de mon monde. Je vois, je ressens, interprète et appréhende par mon prisme et au prix de cette déformation du monde que nous opérons tous consciemment ou non nous sommes tous notre centre.

Pourquoi parle-je de ça ?

Ce matin en me réveillant je me suis posée des questions et j'ai commencé à voir le monde différemment. J'ai d'abord remarqué mon corps, celui là qui m'appartient, non ! C'est moi. Mon incarnation corporelle. Ce corps ne m'appartient pas, je suis mon corps. Et dans celui là, un univers à lui seul. Je suis un univers ou cohabite des cellules, des atomes, des micro organismes, des particules toutes plus petites que moi qui me voit comme leur univers là ou je ne vois que l'amas d'un système totalement parfait dans son agencement. En ce moment j'ai une angine, alors j'imagine ce virus vivant en moi, parcelle de vie pour qui je suis sa planète, voir son système solaire quant mon appartement devient son univers spatiale, l'infiniment grand. Tout ça pour dire que tout n'est qu'une question de point de vue et d'échelle. Mais ça ne fut pas que ma seule réflexion sur la vie.

Cela fait bientôt 1 mois que mes cours de fac sont annulés pour cause d'un blocage que je soutiens. Mais mon avis politique n'a rien à voir. Là je me demande pourquoi suis-je stressée par mes partiels, par mes résultats, mes chiffres . . . mon avenir ? Au final pourquoi je fais tout ça ?J'ai déjà tant donné de mon stress, mes nuits et ma santé mentale à ma réussite dans un système qui ne me correspond pas et ne se donnera jamais la peine de m'entendre. Dans ce système dont je vois déjà la fin prochaine arriver à grands pas. Pourquoi des études,un travail, une vie sociale correcte alors que je n'en comprend pas  la finalité. La finalité sera certes collective et sociétale mais ne m'aidera en rien à savoir ou concrétiser mon chemin personnel d'évolution dans ma vie. Métro, boulot, dodo qu'ils disaient. Eh bien ça y est j'y suis déjà. A qui dois je des comptes ? Pour qui fais-je tout ça ? Moi ? En ai-je envie ou eu un jour l'envie de suivre un beau schéma, patron prêt découpé dans lequel on s'efforce de correspondre ? Ma vie, une suite de choses banales qui correspondent à maternelle, primaire, collège, lycée,toujours entant que bonne élève suiveuse de cette autoroute de la réussite sociale et économique, dieu sait j' y ai laissé des parts de moi que je ne récupérerai jamais. Seulement je me pose des questions. Et maintenant . . . des études qu'il faut réussir pourquoi à la fin ? Un travail qui donnera une famille et ensuite mon futur ? Un travail ¾ de ma vie pour après profiter d'un corps se désagrégeant le reste de mes années comme bon service rendu à la société. En ai-je envie ? Ai-je une alternative ? Est-ce moi qui est eu envie de ça ou serait ce un choix imposé que j'aurais docilement accepté faute de pouvoir voir plus loin ? Ai-je les réponses ? Je m'efforce de les trouver par tout les moyens et je n'aurai jamais cru pouvoir enfin mettre des mots en face des trous. En une toute petite année j'ai aujourd'hui fait bien plus de chemin qu'en 19ans d'existence sur cette terre. Alors je commence enfin à m'éveiller au monde et à l'interpréter pour me l'approprier. Pourquoi maintenant ? Parce que je me rends compte qu'après tout ce temps je n'ai jamais rien eu vraiment à perdre et que je ne peux que acquérir d'avantage d'expérience. Tout est bon à prendre même la prison ou la rue. Et car au final si nous devons tous mourir un jour au l'autre alors le temps reste compté et la mort sera une sortie. Aujourd'hui depuis ma sortie de dépression je n'ai plus peur de la mort, elle m'accompagne et m'offre l'audace dont j'ai besoin pour avancer.Attention je ne dis que je veux mourir loin de là je veux vivre mais seulement je sais que le jour où j'en aurais marre ou que je saurais que j'ai tout fait pour cette vie je serais en paix et me laisserai doucement partir. De ce constat je n'ai plus peur, je ne veux plus stresser, j'accueille chaque expérience à bras ouvert et la précarité comme. Et plus encore le danger qui me rappelle autant ma vitalité que ma mortalité. Je ne pourrais me défaire de toutes mes chaînes mais je peux en retirer un maximum pour me développer comme je l'entends. Désormais je m'autorise à croire, rêver et imaginer plus loin que je ne l'aurais cru. Certains pourraient y voir un refus de devenir adulte et de prendre ses responsabilités. Il y aurait tant à dire là dessus. Seulement à tous agir dans la même direction on finit par s'étriquer nous mêmes, on ne nous coupe alors plus les ailes mais nous y renonçons nous mêmes de peur du jugement de nos classes d'âges et de nos aînés. Par conséquent on réduit les possibilités de choix de vies par conformisme et jugeons du doigts ceux qui on décidait de déroger à la règle sociale pour amoindrir notre douleur. Et après peut être fuis-je mes responsabilités ? Seulement ces mêmes responsabilités que nous avons tous les avons nous choisis, nous les a-t-on imposé ou les avons-nous acceptez docilement ?

Au final ayons l'audace de se poser les questions, d'entreprendre, de se réaliser même au delà de ce que l'on ne connaît pas. Aucune expérience n'est mauvaise, elles nous forgent et nous font grandir, voyons au delà de ce que l'on nous donne à voir et appréhendons de nous même. Tout est possible tant que l'on veut se donner les moyens d'y arriver.Arrêter d'avoir peur et surtout voir sa vie comme jeux, un jeu à une vie mais un jeu car au final nous ne savons pas plus que d'autres qui nous sommes, ce que nous faisons là ni à quoi sert la vie.Alors autant tester ce qu'elle nous offre sans restrictions et se pousser au delà de ce que l'on nous a pré installé et mâché.

Pour ma part je vais enfin vivre comme je l'entends et au jour le jour. Car je sais qu'un autre jour proche j'irai à la rencontre de la plus palpitante et peut être la plus attendue mais aussi la plus étrange des expériences : la dernière expérience. J'irai dans une ville de papier, Tatiana dans ma main droite, « by your side » dans les oreilles et là bas je me dirais que j'ai toujours su que j'étais une Alaska, une Margo et que vivant comme telle le sourire aux lèvres une fois là bas face à l'ultime expérience

. . . je ne reviendrai pas.


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⏰ Last updated: Apr 02, 2018 ⏰

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