CHAPITRE IX : AMBULANCE

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Des ombres voletaient au dessus de sa tête. Ces sortes d'enveloppes fantomatiques aimaient à se frotter contre sa chair. Indélicates, leurs dents pointues essayaient de la dévorer, malgré son corps frappé d'immobilisme. Une vive lumière vint précipitamment. Elle se déposa autour de Cellia et réussi à repousser ces ombres malveillantes. Automatiquement, ses yeux s'ouvrirent d'eux-mêmes mais ne virent pas distinctement. Il n'y avait que des points rouges, noirs et bleus qui clignotaient dans tout les sens. L'égrotante essayait de parler, mais ses lèvres demeuraient scellées. Sa tête se faisait l'amplificateur des centaines de voix qu'elle entendait. Ces voix alimentaient des préoccupations à son sujet qui dans leur cacophonie l'empêchaient véritablement de penser. Néanmoins, parmi elles une de par sa pureté et sincérité évinça toutes les autres. Elle était entrecoupée de sanglots. Pourtant, Cellia l'a reconnue. Il s'agissait de Dean. Elle se concentra et réussit à voir son visage crispé. Elle tenta de lui sourire mais ne réussit qu'à grimacer de douleur. A son tour, la voix chevrotante, ce dernier lui interdit de bouger, en lui assurant que tout irait bien. Lorsque son corps entra en contact avec le métal froid du brancard, Cellia laissa échapper un cri. Comme prisonnière d'un brouillard de gaz toxique, elle se mit à suffoquer, la réalité se dégradant semblablement à une toile inachevée emplies de couleurs inutiles.

Centre hospitalier, GloryChild.

La peur faisait trembler Dean. Il se retrouvait dans cette situation malencontreuse parce qu'il n'avait pas pu s'empêcher d'être impatient. Abruti, il n'était qu'un d'abruti ! La mort dans l'âme, il avait dû se résoudre à les laisser l'emmener. Cellia allait si mal, si mal qu'il ne pouvait s'empêcher de penser au pire. Le doute s'insinuait depuis tellement longtemps dans ses pensées qu'il finit par influencer sa réponse. Bordel de merde ! Dean contracta furieusement la mâchoire, la main gauche repliée sur sa tête. Il devrait être optimiste, non pas pessimiste ! Rien n'était encore perdu quand bien même ces foutus docteurs ne semblaient pas disposer à répondre à ses questions.

Cellia n'avait rien de casser. Cette seule information suffisait à quelque peu atténuer son angoisse. Dean ne pouvait pas la perdre, il en mourrait. Qu'est-ce qui n'allait pas avec son corps ? Pendant tout le trajet en ambulance, elle n'arrêtait pas de se plaindre de douleur que même la morphine n'arrivait pas à soulager. Tantôt elle avait extrêmement froid, tantôt extrêmement chaud. La situation le dépassait tellement. Il aurait dû la protéger de ces types. Il aurait dû.

— Dean ?

Une seule voix déformée par l'inquiétude mais prolongée par l'écho du couloir. Bien vite, Dean devine à qui elle appartenait. Les tremblements de ses membres reprirent. Sa vue se brouilla et son cœur explosa en un milliard de morceaux, lorsqu'il perçut la douleur dans le regard de son interlocuteur. Le père de Cellia se rapprocha précautionneusement. Malgré lui, Dean fut projeté dans ses bras. Les larmes affluèrent en masse sans qu'il ne soit capable de rendre l'étreinte. Il voulait lui parler, essayer de lui expliquer, de le rassurer, mais les mots lui manquait. Tout était de sa faute. Cellia se retrouvait aux urgences à demie morte par sa faute.

— Dean, tu n'y es pour rien. Elle va s'en sortir, tu m'entends, elle va s'en sortir.

— Tout est de ma faute, renchérit-il pour se persuader du sentiment de culpabilité que ce dernier essayait de lui faire retirer, j'aurai dû la protéger. Je n'aurai jamais dû permettre à ces types de nous approcher.

Crawfield remonta ses bras sur ces épaules et le secoua légèrement.

— Dean, regarde moi, elle va s'en sortir. Arrête de chialer comme un môme. Qu'aurais-tu pu faire alors que deux de ces imbéciles te retenait ?

— J'aurai dû faire quelque chose.

Son beau-père disposa cette fois-ci ses mains de part et d'autres de son visage et le regarda droit dans les yeux.

— Dean tu as fait ce que tu pouvais. Arrête de t'autoflageller. Personne ne t'en veux. Fourre toi ça bien dans ton putain de crâne ! Est-ce clair ?

Dean hocha timidement la tête, puis s'assit. Depuis son arrivée, il n'avait vu aucune infirmière sortir de cette fichue salle. Pourquoi cela prenait-il autant de temps ? Il se frotta brutalement le visage en essayant de ne pas laisser éclater son angoisse. Son beau-père lui serra le genou et ce signe d'affection lui fit bien plus de bien qu'il ne l'aurait imaginé. Il en était terriblement reconnaissant.

— Dean ?

Tout deux tournèrent leurs regards sur le nouvel arrivant.

— Ty, fit Dean étonné ? qu'est-ce que tu fiches ici ?

— Du nouveau la concernant ? Je vous ai apporté du café.

Le père de Cellia fut le premier à prendre un gobelet de café. Dean fut le second et essaya de maîtriser sa voix en présentant Alec à son beau-père.

— Ty, avoua Dean la voix mal assurée, fait parti des types qui nous ont sauvés de ces dégénérés.

Le père de Cellia hocha délicatement la tête après avoir jeté un bref coup d'œil à Ty. Ce dernier prit place en avalant une gorgée de son café. Il était brun avec de grands yeux noirs tachetés de vert. Sa coupe rebelle lui donnait un air si sévère qu'on n'arrivait presque à rien deviner de lui. Ce soir, Dean l'avait vu se battre aux côtés de l'un de ses amis et il n'y avait pas à dire, c'était un sacré combattant. 

— Dites-moi, fit Crawfield au bout d'un moment en secouant légèrement son gobelet de café, que s'est-il passé au juste ?

— Je... Bredouilla Dean, avant de refermer la bouche.

                   

Évidemment, ce genre de de requiem ne pouvait  qu'arrivait qu'à lui, rumina Ty en pressant légèrement le bras de son pseudo ami d'enfance. Il poussa plus loin la comédie en imitant le regard fraternel que Dean dardait sur lui. Il se lança ensuite dans une explication qu'il espérait brève et sensée. Dean baissa la tête, ses doigts demeuraient resserrées autour de son gobelet de café, pendant que dura l'instant des révélations. D'après ces pensées que Ty lisait, ce dernier continuait de s'autoflageller. Parfait, il n'allait rien faire pour soulager sa conscience. S'il pensait ne plus mériter sa copine et qu'il attendait que son beau-père le vire de l'hôpital, c'était son problème. A ce moment précis, une infirmière fit son entrée. Les trois hommes se relevèrent maladroitement lorsqu'elle se dirigea vers eux.

— Infirmière, comment va ma fille ?

— Son état est stationnaire. Nous faisons tout notre possible pour contrôler les fluctuations de son corps.

— Qu'entendez-vous par fluctuations, questionna-t-il, complètement désarçonné ?

— Le docteur Patrice Burk viendra vous donner d'amples explications. Veuillez m'excuser.

— Attendez ! Hurla Dean en se précipitant sur l'infirmière, est-ce qu'elle va bien ? Dîtes moi qu'elle va bien.

— Oui, tout ses organes vitaux sont intacts. Ne vous en faîtes pas, elle est entre de bonnes mains.

Note de l'auteure
Qu'en pensez-vous ? Chapitre à moitié long pour moi que j'espère vous aura séduit. Nous avons une description de Ty que j'espère sera en adéquation avec vos attentes. Pauvre Dean qui se retrouve dans une situation assez délicate par ma faute mais faut bien secouer les personnages de temps en temps.
Sinon, Cellia va t'elle s'en sortir ? Le prochain chapitre est tout dans cet esprit.

N'hésitez pas à voter si je le mérite et à commenter pour donner vos appréciations.

Bonne lecture !

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