Chapitre 6

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L'enveloppe blanche entre les mains, j'étais assise sur ce fameux matelas de la salle sur demande. J'avais pris mes précautions en arrivant dans cette pièce, il était hors de question que quelqu'un, y compris Draco, ne vienne me voir quand j'ouvrirais cette fichue lettre: un sort de dissimulation me cachait de tous.

Jamais mon père ne m'avait envoyé de courrier. Ma mère non plus d'ailleurs. Elle était bien trop occupée à tenter de contacter mon paternel pour ça et plus les vacances se faisaient proches, plus je craignais mon retour dans cette horrible maison. Pas seulement pour la folie de ma mère ou le fait de revoir mon abruti de psy mais également par peur d'être enfin moi-même. J'avais hérité d'une curiosité incroyable de ma grand-mère maternelle. Cette dernière était passionnée des moldus et de leur monde et cette passion c'était  comme enclenchée après sa mort. En particulier pour leur musique.
Je vous laisse imaginer la colère de ma mère quand elle l'a découvert.
"Comment oses-tu polluer l'air de cette maison avec ses mélodies crasseuses de moldus! J'ai honte d'être ta mère et ton père! Ton père te tuerait sur le champs s'il venait à l'apprendre!"

C'est à peu près la seule fois où elle a laissé la folie de côté. La seule fois où elle a réellement fait attention à sa fille Si honteuse.

Il m'est arrivé de penser qu'elle avait peut-être tué grand-maman pour être débarrassée du côté "humain" de sa famille. À croire qu'une malédiction tournait autour de moi Bien avant ma naissance.
Après tout cela ne m'étonnerait pas.

La porte de la salle sur demande se mit à grincer. Je ne le voyais pas d'ici Mais je savais que Draco était sortit de table afin de venir me chercher. J'étais prête à parier que ma fuite subite de la grande salle avait fait s'élever les voix et que les rumeurs sur la fille de celui-dont-il-ne-Faut-Pas-prononcer-le-nom était à nouveau lancées.

Draco- Astéria !

Je me levais, toujours dissimulée derrière ce sort que j'avais utilisé tellement de fois.

Draco- Je sais que tu es la!

Je fermais les yeux et m'empêchais d'ouvrir la bouche. Un seul mot et il m'entendrait.

Draco- Qu'est-ce que tu as ? C'est à propos de ta bague ?

Chevalière....

Draco- Si c'est à cause de Pansy tout à l'heure, je...

Pansy- Draco ?

J'ouvris les yeux. La jeune fille brune venait de le rejoindre. Je ne les voyais pas Mais je pouvais les entendre très clairement.

Pansy- Draco qu'est-ce que tu fais ici ?

Draco- Toi qu'est-ce que tu fais ici ?

Pansy- La porte était ouverte et je te cherchais... Le vieux balourd d'Hagrid va commencer son cours... Tu viens ?

Je les entendais marcher dans ma direction. Plus Ils approchaient et plus je reculais de la limite du sort.
Draco s'arrêta juste devant et me fixa sans le savoir. Ou peut-être le savait-il ?
Ses yeux bleus me transperçaient et j'étais incapable de bouger jusqu'à ce que Parkinson pose sa main sur l'épaule gauche du blond. Ce dernier ce tourna vers elle tout en lançant un dernier regard vers moi.

Draco- J'arrive.

Les deux s'en allèrent. Pansy en papotant et Draco en faisant mine de l'écouter. J'attendais que la porte se referme avant de me rasseoir sur mon matelas, l'enveloppe entre les mains.
J'inspirais un bon coup et déchirais le dessus.

À l'intérieur se trouvait une chaîne ainsi qu'un petit bout de papier où étaient inscrits trois petits mots simples et pourtant pétrifiant: À bientôt, Papa.

Je plongeais ma main dans l'enveloppe et en sortis la chaîne.
Au bout, un pendentif pouvant s'ouvrir. J'écartais les deux parties du pendentif et découvris une photo que j'avais du voir un millier de fois chez moi.
Cette dernière représentait mes parents avant que mon père ne devient officiellement Lord Voldemort. En tenue de soirée et étrangement heureux. Cette photo m'avait toujours fais froid dans le dos. Là où d'autres voyaient un couple heureux, j'y voyais les ténèbres et la mort.
C'était tout ce que cette fichue photo m'inspirait. Du moins aujourd'hui.

Autrefois, j'avais cette photo avec moi absolument tout le temps. J'ignorais qui était l'homme sur la photo je savais seulement qu'il était mon père inconnu. C'était mon seul lien avec lui. Pour rien au monde je n'aurais abandonné cette photo. Mais aujourd'hui, je n'avais qu'une seule envie: la brûler et la jeter par la fenêtre avec tous mes espoirs d'enfance concernant mon père.

JedusorWo Geschichten leben. Entdecke jetzt