-RÉÉCRITURE-
Addyson Romero. Voici son nom. Une fille sans cœur et renfermée. Complètement détruite par un drame familial, à seulement seize ans, la jeune adolescente essaye de faire face à la vie misérable que sa mère et son frère aîné lui font...
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-ADDYSON-
– Joder Addyson, ven aqui ! Hurla mon frère. (Putain Addyson vient là !)
Je soufflais, coupais la musique et descendais voir ce qu'il me voulait, encore. Il était dans le salon, les bras croisés contre sa poitrine, l'air agacé. Debout sur la dernière marche des escaliers en bois, je le regardais en haussant un sourcil.
– Qu'est-ce que tu veux ? Soufflai-je sans même prendre la peine de le regarder, j'étais plus occupée à observer la voisine qui peinait à sortir ses courses de la voiture.
– Ce que je veux ? Mierda ! Tu sais parfaitement bien que maman ne tient pas à l'alcool et toi tu laisses une bouteille à sa portée ! C'est quoi ton problème ? Tu veux quoi au juste ? Qu'elle se tue elle aussi ? Cracha-t-il, son timbre de voix me fit quitter la voisine des yeux pour tomber sur un regard bien trop noir pour que je puisse répondre quelque chose.
Je me contentais de secouer légèrement la tête de droite à gauche et rangeais, sous ordres de mon frère, tout ce que ma mère avait laissé en plan dans la pièce : mégots par dizaines et bouteilles d'alcool vides, puis remontais dans ma chambre en ne faisant pas attention aux « menaces » que me criait Floriant. Il passait son temps à me faire des reproches.
Je n'avais qu'une hâte, me rendre chez Heather pour rejoindre mes amis, ceux qui ne me criaient pas dessus tout le temps. Là-bas je pourrai décompresser, me détendre et ne penser à rien qui puisse me démoraliser. Je décidais d'y aller maintenant, ne pouvant plus supporter les engueulades de mon frère ainsi que de ma mère, complètement saoul, qui était de retour à la maison après deux jours d'absence. Il y avait des moments où elle disparaissait sans donner de nouvelles et réapparaissait deux ou trois jours plus tard comme s'il ne s'était rien passé. Floriant, lui, passait son temps dehors avec ses potes et rentrait rarement à la maison, ou seulement lorsqu'il avait besoin d'argent. Argent qu'il demandait à ma mère ou même quelques fois à moi. Je refusais de lui donner alors il partait dans une grande colère sans fin et finissait par s'engueuler avec notre mère ou alors se défouler sur moi, me laissant, sur le corps, des tâches de la couleur du ciel plus ou moins foncées.
Dans un sac, je lançais quelques affaires qui me seraient utiles pendant deux jours et enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles. Je jetais mon sac sur mon épaule, descendais et sortais en claquant la porte assez fort derrière moi pour que l'on se rende compte que je n'étais pas de très bonne humeur. Cependant je ne pensais pas que cela allait faire quelque chose, ils se foutaient royalement de moi et de mon état d'esprit, je n'étais qu'un poids lourd de plus à supporter dans leur vie déjà misérable.
Je me rendais lentement chez Heather en regardant le sol quand je marchais. J'allais probablement finir sourde à force d'écouter la musique aussi fortement. Je traversais sans prendre la précaution de regarder si des voitures arrivaient et manquais de me faire renverser par l'une d'elles. La bonne femme au volant de la voiture me faisait des grands signes que j'ignorais et continuais mon chemin.
