-RÉÉCRITURE-
Addyson Romero. Voici son nom. Une fille sans cœur et renfermée. Complètement détruite par un drame familial, à seulement seize ans, la jeune adolescente essaye de faire face à la vie misérable que sa mère et son frère aîné lui font...
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– Qui est-ce ?
– Un nouveau, il vient à peine d'arriver, je l'ai rencontré cette après-midi pendant que je regardais les garçons s'entraîner.
J'hochais la tête et me tournais vers mon frère.
– Laisse-le partir, il n'a rien fait de mal.
– C'est vrai, il n'a rien fait, mais toi oui. Et je vais tuer toutes les personnes qui passent par là pour te le faire comprendre.
Il le prenait contre lui et pressait son arme sur la tempe du dit Harry.
– D'accord, d'accord, qu'est-ce que tu veux ? demandai-je calmement en mettant mes mains devant moi pour essayer de m'approcher doucement de lui sans qu'il ne me fasse de mal.
Je savais que lorsque mon frère avait ses pulsions agressives il ne fallait surtout pas le contrarier ou se mettre en travers de son chemin, vous risqueriez de vous prendre quelques bons coups. Étant armé, je ne savais pas de quoi il était réellement capable.
– Que tu meurs, je veux que tu meures. J'ai trop longtemps vécu dans ton ombre, dans l'ombre de la petite fille à papa.
Il pleurait ? Mon frère pleurait ? C'était bien la première fois que je voyais ça, et s'il n'avait pas exposé notre vie devant tout le lycée ce soir, je n'aurais jamais pensé qu'il s'était autant sentit délaissé par notre père, je ne m'en rendais pas compte, j'étais trop petite. Puis il n'avait jamais montré un quelconque sentiment de délaissement ou de tristesse à ce niveau. Mon père avait été injuste avec lui et maintenant c'était à moi de le payer.
– Tu as déjà tué quelqu'un ? me questionna-t-il.
Il n'était alors pas au courant que c'était moi qui avais abattu ses "complices" l'autre soir dans la forêt.
– Oui, et c'est de loin la pire chose que je n'ai jamais faite. Avoir du sang sur les mains, Floriant, c'est la pire sensation que l'on puisse avoir. Et je sais que tu ne veux faire de mal à personne, sinon tu l'aurais déjà fait.
A cet instant même j'avais l'impression que c'était moi la plus grande de nous deux.
Je sursautais quand il braquait son arme sur moi et je levais les mains en l'air en signe de capitulation.
– Tu ne sais absolument rien de moi ! Nous n'avons jamais été plus que des étrangers toi et moi.
– Laisse-les partir, lui et les filles. Et on pourra parler calmement, régler les choses en face à face, sans que personne ne soit blessé.
Il reniflait et resserrait Harry contre lui. Le pauvre était effrayé.
– Floriant, lâche-le.
Je posais discrètement ma main sur la ceinture de mon pantalon pour y sortir mon arme si je le devais, parce que, oui, nous avions finalement décidé de prendre une arme sur nous, pour ce soir en tout cas. Nous nous arrangerons pour les jours à venir.
