If You Don't Know | Muke

27

LUKE

Michael n'a pas encore parlé une seule fois, hormis un bonsoir adressé à mes parents, pour ma part j'ai eu droit à un simple regard noir. Nous prenons l'apéro avec comme seule fond la télé ainsi que la discussion parentale. Je reste assis observant la maison des Clifford ainsi que Michael, qui parait extrêmement réjouis à l'idée de cette soirée. J'essaie de m'intéresser un minimum à la discussion lorsque quelque chose à la télé attire mon attention.

Un concert plus particulièrement. Je me maudit intérieurement de ne pas être chez moi à cet instant même pour pouvoir augmenter le son de la télé, je fixe l'écran lorsque le son augmente d'un coup, je tourne ma tête vers la personne tenant la télécommande qui n'est autre que Michael. Je lui sourit et pour une fois il ne me regarde pas avec un de ses regard haineux. J'écoute attentivement lorsque la mère de Michael interviens.

- Aah les jeunes. Michael tu n'as qu'a aller dans ta chambre avec Lucas, on ne s'entend plus parler avec ce vacarme.

Michael roule des yeux et ce lève, je fait donc de même. Nous arrivons dans sa chambre et il s'échoue sur son lit tandis que je ferme sa porte en m'appuyant contre cette dernière.

- Je ne savais pas que tu étais fan de Green Day.
- T'ignores tellement de choses sur moi.
- C'est exact. Alors dit m'en plus ? Dis-je en m'asseyant à même le sol au pied de son lit
- Et pourquoi donc ?

C'est une bonne question. Au fond je ne sais même pas moi non plus, quelque chose me donne juste envie de le connaître, une attirance vers l'inconnu ? le mystère ? Si je lui dit ça je passerais pour un fou. Il coupe court à mes pensées et me pose une seconde question.

- Pour m'humilier devant tes amis ? ou connaître ma vie pour pouvoir la raconter à un nombre de personnes que je n'imagine même pas.
- Je ne suis pas comme ça.
- Tu veux que je te rappel avec qui tu traines peut-être Hemmings ?
- Non merci Clifford. Dis-je avec un sourire ironique
- Et si je ne veux pas te raconter ma vie ?
- Eh bien tu raterais l'ami de ta vie.
- Sans aucun doute. Dit-il en rigolant
- C'était ironique ? Dis-je en me tournant vers lui
- Évidemment ! Dit-il en fessant de gros yeux

Je me lève est m'autorise moi même à regarder sa chambre comme un trésor, pensant y trouver des réponses à ce mystérieux spécimen qu'est Michael.

- J'ai un marché à te proposer.
- Quoi donc ? Dit-il la tête à l'envers au pied de son lit
- Je t'invite au concert de Green Day et en échange, tu me parle de toi ? et tu apprends à me connaître.
- A te connaître ?
Hein hein. Dis-je en hochant la tête avant d'attraper une peluche pingouin
- Et pourquoi donc ? Dit-il en rigolant bêtement
- Ça t'éviteras de me juger sans me connaître. Dis-je en lui jetant la peluche en pleine face le fessant tomber alors qu'il tenter d'attraper son portable plus loin

Il me regarde incrédule sans comprendre ce qu'il vient de ce passer. Il regarde la peluche à quelques centimètres de lui et je comprends dans son regard son intention. Je bondis alors en même temps que lui tentant d'attraper la peluche avant lui, mais c'est un échec total, alors je me rabats le plus loin possible, jurant intérieurement d'avoir fait cette connerie. Ce dernier ce met debout et rigole face à la tête que je tire, ce n'est qu'une simple peluche, mais je n'ai aucun doute face à sa force. Je sais, je suis minable, pire qu'une fille face à une araignée tard le soir.

Il me lance la peluche que j'arrive à esquiver lorsque cette dernière rebondis au centre de la pièce. Nous nous lançons un ultime regard avant d'accourir comme deux gosses. Michael est plus rapide mais je ne baisse pas les bras et saute sur son dos, surtout quand il m'annonce avoir mon portable en main.

- Michael putain de Clifford ! Dis-je en tentant de faire quelque chose
- Ooh mais quel beau prénom. Dit-il amusé par la situation

Nous finissons par nous écroulé sur son lit après un croche pied de ma part et s'être cogné la tête comme deux abrutis. Même si je suis énervé je souris parce que ce qui ce passe en ce moment même est totalement puérile.

- Bon, j'accepte ton marché pourrie Hemmings, mais qu'est ce que tu as à y gagner toi ? Dit-il en me regardant les sourcils froncés
- Toi. Dis-je sans réfléchir. Enfin je- je veux dire ton amitié, te connaître. Dis-je en me relevant gêné les joue rouges par ma maladresse

Il rigole et ce met à ma hauteur.

- Ça va j'avais compris, mais je ne peux pas accepté.
- Pourquoi ça ?
- Pour quel raison j'aurais envie que tu me connaisses ? C'est quand même ma vie privée.
- C'est vrai, mais c'est comme ça que les gens deviennent amis non ? et puis un concert de Green Day ça ne ce refuse pas ?
- Ça veut dire que si j'accepte tu recommencerais tes questions incessantes ? Ainsi que de me suivre partout ?
- Pourquoi pas oui. Dis-je en fessant mine de réfléchir
- C'est comme vendre son âme au Diable ! Dit-il en levant les bras en l'air
- Peut-être bien. Dis-je en le regardant dans les yeux
- Pourquoi ma vie t'intéresse t'elle autant ? Dit-il alors que nous sommes seulement à quelques centimètres l'un de l'autre
- Si je te le disait tu me prendrais pour un fou.
- C'est déjà ce que je pense ! Dit-il en reculant

*

Nous sommes désormais en plein repas, l'ambiance est plus posée qu'au départ, et je peu enfin discuter comme une personne normal avec Michael.

- Que veut-tu faire plus tard Lucas ? Dit la mère de Michael alors que nous prenons le dessert
- Eh bien je ne sais pas, beaucoup de choses m'attire mais rien ne me certifie que j'y arriverais. Dis-je en regardant mes parents
- Tu as une idée en particulier ? Une fac ?
- Il ira dans une des meilleures facs de Sydney ! Dit ma mère déterminée

j'acquiese en baissant les yeux sur ma part

- Ooh c'est une brillante idée. Rétorque la femme

Je n'aime pas cette question. L'Avenir. C'est un simple mot, mais si compliqué. Chaque adulte que je croise ne cesse de me poser toujours et encore la même question. Alors que moi même je cherche encore la réponse... Alors je laisse mes parents le faire à ma place, ils s'en donnent à cœur joie et moi j'acquiese seulement, tout ça est beaucoup trop confus dans mon esprit. Comment peut-on choisir à seulement 17 ans ce que notre vie sera ? Si le choix que l'on fait est le bon ? Si ce qu'on veut faire nous plait ou si au contraire on s'est trompés ? Comment être sûr de prendre le bon chemin ?

- Et toi Michael ? Dit ma mère

Aïe.