UN ECLAT DANS LE NOIR(octobre 844)Livaï

570 62 22
                                    

Le jour se lève

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Le jour se lève. Nous mettons nos montures au galop dans l'espoir de rallier la mine au plus vite. Je me doute qu'on l'atteindra pas tout de suite ; même si les chariots ont été attelés à nos plus puissants chevaux, en escorter trois nous fait avancer au ralenti. Je sens bien qu'on va devoir se battre quand ces lourdauds seront debout.

J'en aperçois déjà sur ma droite qui se lèvent en vacillant. Vu les positions qu'ils adoptent pour dormir, les titans doivent sans doute s'écrouler tous seuls quand le soleil se couche. Y'en a un qui se redresse alors qu'il avait le nez dans le sol et les pieds en l'air... Ces brutes doivent être trop bêtes pour prendre le temps de se mettre à l'aise.

Erwin a dégainé ses lames et je constate que Greta les tient depuis un moment. Ok, je prends mon temps pour faire de même, pas la peine de s'exciter. On a pour ordre d'attaquer à vue ceux qui se dirigeraient vers nous ; pas question de les laisser approcher du chariot. On laisse derrière nous les titans les plus matinaux - l'équipe d'Hanji devra peut-être s'en charger -, prêts à intercepter ceux qui se trouvent devant.

Je ne me sens pas inquiet, je me sais capable de couvrir notre chargement. Et puis le terrain est dégagé, on les voit venir de loin. J'en vois déjà qui gambade joyeusement à environ deux kilomètres. Erwin fait accélérer un peu l'allure et nous atteignons un galop de phase deux encore assez pépère comparé aux capacités de nos montures. Elles vont devoir tracer pendant un petit moment, autant les économiser.

Greta me signale un déviant en approche. Merci, je l'ai vu. On peut guère faire autrement... Il avance, sur ses quatre membres écartés, tel une araignée écoeurante, un rictus sur sa bouche démesurée ; il se délecte à l'avance de son p'tit dèj, celui-là. Ca me fait penser que j'ai pas pris le mien. Bah, cette saleté fera l'affaire. Laissons-là approcher encore un tout petit peu...

Erwin l'a vu aussi. Il se tourne à demi vers nous en tendant le bras et je hoche la tête pour lui montrer qu'on l'a aperçu. Greta s'élance de sa monture en premier vers la cible, et je la suis peu après. On se partage le boulot cette fois. Elle lui sectionne une main tandis que j'évite facilement l'autre grande paluche aux doigts crasseux qui tente de me saisir. Je lance mon câble dessus et tandis que le titan est déséquilibré, je me jette sur sa nuque. Range-moi ce bras, putain ! Il essaie de me chasser en faisant des grands gestes et je n'arrive pas à voir son cou. Ok, tu te la joues ? Je suis d'attaque. Je tire sur mon câble, me fais prendre de la vitesse et le paysage se brouille, se fondant en taches colorées tout autour de moi. Je remonte le long du bras en tourbillonnant, réduisant en charpies son membre trop lent avec mes lames en couperet. Trop occupé à ne pas crever de peur, le titan se rend pas compte que Greta arrive sur son cou comme une tornade. Elle réussit un tour sur elle-même, avant de trancher la nuque et de faire s'effondrer notre ennemi.

Pas mal, tu en feras deux la prochaine fois. Elle me tire la langue pour faire bonne mesure et je peux pas m'empêcher de lever le pouce pour la féliciter. Nos regagnons nos montures et scrutons les alentours avant de revenir vers le chariot. Le convoi a pris de l'avance et on pique des deux pour les rattraper. Mais une autre menace apparait sur notre route ; un autre titan vient de se lever et a surgi presque sous les sabots de ma jument. Calme, ma belle, on en a vu d'autres. Elle se cabre et je profite de sa position pour m'élancer de nouveau. Greta tourne autour de sa tête, guettant une ouverture tandis que je vise déjà sa main. Trop baladeuses à mon goût ; encore quelques mètres et elle s'abattra sur Erwin et le convoi.

Je vois les têtes terrorisées des recrues qui se voient déjà mortes. Pas de panique, continuez de galoper et laissez faire les pros ! Greta accroche l'épaule et rembobine son câble en vitesse tandis que je m'interpose entre les doigts géants et leurs cibles médusées. Je suis là, sale gueule. Au moment où la main se referme sur moi, je taillade quatre fois l'air et le sang jaillit à flot des moignons coupés. Tsss, même si le sang va s'évaporer, je vais sentir le titan pour le reste de la journée. Eh là, où tu comptes aller comme ça ? Je suis là, saloperie, fous-leur la paix.

Je mets les gaz et me propulse, lames en avant, vers ses yeux. Les pieds bien calés sur son nez, les mains couvertes de fluides gélatineux qui me collent la gerbe, je laisse Greta le finir. Je saute sur le dos de ma jument avant que son visage ne s'abatte au sol. Bon boulot. Jetant un oeil de l'autre côté du convoi, je remarque que Mike et Steffen ont aussi leur lot de cibles à descendre. Ils se débrouillent bien apparemment, alors on reprends notre place dans l'escorte avant le prochain assaut.

Il se fait pas attendre. Les voilà qui galopent à notre périphérie, si on stoppe pas ceux-là ils vont percuter le convoi. Il y en a... cinq vus d'ici, ça va être chaud. Enfin surtout pour eux. Ceux-là ont l'air normaux, autrement dit des géants au cerveau riquiqui. Ils vont pas comprendre ce qui leur arrive.

Greta, prends celui qui arrive vers nous, je me charge du groupe. En passant juste à côté d'Erwin, je l'entends me gueuler de faire gaffe, mais je me sens tout à fait à l'aise. Ces quatre là, groupés comme ils sont, je peux me les faire en deux coups de lames s'ils me présentent leur nuque gentiment. Ils avancent en ligne, épaules contre épaules, en marchant quasiment à la même allure ; cas de figure idéal pour une mise à mort groupée. Je les contourne à cheval et ils m'ignorent ; faut dire qu'Erwin et le convoi ont l'air vachement plus appétissants, pas vrai ? Je m'élance dans les airs et plante mon câble dans l'épaule de celui tout à fait à gauche. Je calcule la distance, l'angle, et envoie les gaz appropriés pour atteindre la bonne vitesse. Je touche la nuque du premier et continue ma course en arc de cercle en tournoyant pour trancher les autres dans la foulée.

La sensation me grise, comme si chaque fois était la première. Quand mes poumons se vident, que l'air est aspiré hors de mon corps et que chaque pore de ma peau semble retenir son souffle, le temps paraît toujours suspendu. Seuls mes battements de coeur tambourinent à mes oreilles, et quand ils se mettent à s'emballer, je sais que c'est le moment de reprendre mes esprits. Je me demande ce qui se passerait si je les laissais continuer... Est-ce que mon coeur exploserait vraiment dans ma poitrine ?

Quelle mort stupide... Pas question de finir comme ça. J'en ai encore sous le coude. Des volontaires pour l'abattoir ? Ouuii, j'en vois encore qui se ramènent... Qu'ils sont cons, c'est pas possible ! Vous voyez pas vos potes morts juste devant, bande d'andouilles ?! Non ? Ca me va, j'ai encore les crocs, et assez de gaz pour tous vous massacrer, ramenez-vous !

Regarde-moi bien, chef, je vais vous montrer à tous comment on dresse ces mochetés !

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 2 [+13]Where stories live. Discover now