Un Wayne à l'école ! [Damian]

07. La lettre

La chambre était tout ce qui avait de plus sobre. A l'opposé de la porte d'entrée se trouvait une grande fenêtre, donnant sur le lycée. A gauche, un bureau en bois avec quelques crayons taillés dans un pot ainsi qu'une armoire encastrée dans le mur. A droite, une autre porte donnant sur une salle de bain, celle-ci étant composée d'une douche, d'un évier et d'un WC. Un lit simple trônait au centre. La seule chose qui pouvait donner de la chaleur à cette pièce était le chauffage central, installé dans tout le bâtiment.

Damian souffla en découvrant ses valises le long de son lit. S'en approchant, il s'arrêta brusquement quand il aperçut une enveloppe sur la couverture. Il l'attrapa et s'assis confortablement, les jambes croisées sous lui. Il la déchira et lu tout bas ce qui était écrit.

« J'ai hâte de faire ta connaissance, Damian. »

C'est quoi ça ? C'est même pas signé...

Il retourna le papier dans tous les sens mais ne trouva rien d'autre.

- Sans doute le sous-directeur. Il m'a dit à peu près la même chose à mon arrivée...

Il trouva une corbeille sous le bureau, jeta la lettre et revint vers ses affaires pour les ranger dans l'unique armoire. Il découvrit avec joie la boite de thé qu'avait glissé Pennyworth dans son sac avant son départ et souriant, il la déposa sur le rebord de la fenêtre, comme s'il s'agissait d'une décoration. La séance de rangement terminée, il décida de se reposer un peu et, ses écouteurs dans les oreilles, s'endormit au son de sa mélodie préférée.

==========

Hmm... ?

Il ouvrit un œil, puis deux. Le son résonnait encore à ses oreilles et il essaya de chasser l'écho de son esprit. Il enfonça à nouveau sa tête dans l'oreiller avant de se rendre compte que ce n'était pas son imagination : On avait bel et bien frappé à sa porte.

- Damian Winner ?

- Wayne, corrigea celui-ci, à présent bien réveillé.

Un homme d'une cinquantaine d'année se tenait devant lui. Il avait un tablier blanc et le crane dégarnit. Ses petites lunettes remontaient sur son nez crochu et une moustache couvrait sa lèvre supérieure. Il avait un regard froid comme ceux des ninjas de la ligue des assassins.

- Je t'apporte tes repas. Ils seront servis tous les matins et tous les soirs. Les plateaux seront reprit vers 20h.

- Je ne mange pas de –

« Ouais, j'sais » l'interrompit le cuistot en se penchant vers son caddie.

- Je prépare tous les plats moi-même, selon les besoins de chacun.

Damian le remercia en prenant son plateau et disparu dans la chambre. Il ne toucha pas à son assiette et elle refroidit devant la porte, pendant qu'il prenait une douche. Cela lui faisait du bien car, petit à petit, il fermait les yeux et commença à laisser son esprit vagabonder. Sous le filet d'eau chaude, il se remémora la fois où Pennyworth l'avait traité comme un enfant, peu après son arrivée au Manoir. Frustré, il avait alors répliqué qu'il voulait qu'on le considère comme un adulte. Son majordome avait souri et, amusé, lui avait répondu qu'il lui fallait attendre d'avoir des poils au torse pour pouvoir prétendre à être un homme. Son père, ayant entendu la conversation, ajouta en riant qu'il voudrait une preuve au moment venu. A présent le fils Wayne en riait. Il avait largement prouvé sa valeur à Batman concernant sa maturité et sa détermination. Il avait horreur des adolescents et encore plus des enfants. C'était pour lui des êtres puérils et ignorants. Ici, il était sans cesse comparé à ces ignares et cela l'énervait au plus haut point.

Ce soir-là, il resta longtemps sous l'eau, et pensa encore plus longtemps. A sa mère, à Batman, à Pennyworth et à Titus, son chien. A ce fichu établissement scolaire et à son directeur chiant. A son besoin de se prouver qu'il était capable du meilleur comme du pire. A son envie d'évasion, de justice et de liberté. A ses peurs, ses aspirations et ses souvenirs avec son grand-père. Et au fait qu'un jour, il aurait – enfin – des poils sur le torse.

==========

Le lendemain matin, on vint le réveiller à 6 heures. Furibond, il ouvrit rapidement les tentures et se dirigea vers l'entrée.

- Pas besoin de défoncer la porte, souffla-t-il entre ses dents, je ne suis pas sourd.

- Ravi de l'entendre, grogna le cuistot, donc tu te fous de ma gueule ?

- Hein ?

Damian se souvint du plateau qu'il n'avait pas rapporté hier soir. Il pouffa et rentra avant de le lui rendre avec un sourire complètement bidon.

- Que ça ne se reproduise plus gamin ! J'ai autre chose à faire que la nounou de service ! Mais... !

Le regard ahuri, le vieil homme se raidit en découvrant l'assiette encore remplie.

- Tu n'y a même pas touché ?

- J'avais pas faim. Je peux avoir mon déjeuner ? Mon père l'a payé.

Silence. Le regard noir, le cuistot lui tendit, mais ne le lâcha pas. « Tu sais combien de temps il me faut pour cuisiner ces plats ? »

- Non, lâcha-t-il, et je m'en fiche en fait, rajouta Damian en tirant son plateau et en refermant la porte.

==========

Enfin prêt et le ventre remplit, Damian se dirigea vers le bureau de Monsieur Zakros. Etant donné qu'il n'ouvrait qu'à 8h, il dût patienter quelques instants avant de voir arriver le directeur qui sourit en le voyant.

- Laisse-moi deviner. Soit je ne t'ai pas donné ton horaire de la semaine, soit je te manque déjà énormément.

- A votre avis ?

- Entre donc un instant.

Fouillant dans une farde en carton, il en sortit un papier gris. « Voilà. Tu commences avec ta prof préférée. »

- La greluche ? Grinça Damian.

- S'il te plait, modère ton langage. Je pensais avoir été clair la dernière fois.

Il aperçut que son élève avait un sac à dos noir sur l'épaule. « La première journée est toujours difficile. Mais Emmy et Aloïs sont là pour te guider. N'hésites pas à t'adresser à eux si tu as des questions. »

Damian ne réagit pas. Il contemplait les rangées de documents dans l'étagère, lisant avec attention tous les noms qui t étaient inscrit. Qui lui avait donné cette lettre bizarre ? Allait-il seulement le découvrir un jour ?

Le directeur haussa les épaules et reprit : « As-tu bien dormi ? Que penses-tu de ta chambre ? »

- C'est très petit, dit Damian en sortant de ses pensées, encore heureux que je sois seul.

- Navré.

Après les salutations, le jeune homme sortit de la pièce. Avant de fermer la porte, il glissa dans l'entrebâillement un « Mais on mange bien » qui fit sourire son supérieur.

Seul dans le bureau, Zakros eût un rire nerveux. Après s'être épongé le front avec un mouchoir en tissu, il s'assit et composa un numéro. Une voix grave lui répondit quelques sonneries plus tard. Zakros sentit une goutte de sueur perler de son front jusqu'à son cou pour disparaître dans le col de sa chemise.

- Bonjour Monsieur David, pardon de vous déranger, je... Hum... Je vous appelle pour vous donner des nouvelles du petit de Wayne.

====================

Hello ! Il y a un peu moins pour ce chapitre, désolée !
Que pensez-vous de celui-ci ?

Bisou !

PS : Je vais en camping (SANS WIFI) jusqu'au mois d'août, donc je recommencerai à publier d'ici là. J'espère vous retrouver !