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Je refermai la porte, et me laissai glisser le long du bois en sanglotant. A tâtons, je m'emparai de mon téléphone et appelai Christian. Mais au bout du fil, les sonneries s'égrenaient sans qu'il ne réponde. Désespéré, je me recroquevillai sur moi-même en pleurant. Mais soudain, j'entendis la voix encore endormie de mon ami :

« - Etienne ? Qu'est-ce que tu veux ? »

Un sanglot soulagé m'échappa, et aussitôt, il eut l'air inquiet :

« - Etienne ? Ça va pas ?

- Je... »

Je ne pouvais rien dire d'autre, et sanglotais encore plus. J'entendis du mouvement du côté de chez Christian, une porte se referma, et sa voix me parvint de nouveau :

« - Dis-moi ce qu'il y a !

- C'est Gaétan, il... Il m'a emmené en boite, et... Je voulais pas au début, mais... Mais j'ai fini par boire, et... Et je ne sais pas ce qui m'a pris, je... Je me suis rapproché de lui, et il m'a embrassé ! »

Je plaquai ma main sur ma bouche pour retenir mes sanglots. Et la voix de Christian se fit stupéfaite :

« - Mais... Pourquoi tu pleures ? Tu ne voulais pas qu'il t'embrasse ?

- Je... C'est pas la question ! »

J'avais conscience d'esquiver sa question, mais c'était plus fort que moi. J'étais perdu dans tout ce que je ressentais, et je détestais ça. J'était faible. Je bredouillai :

« - Il... Il m'avait dit qu'il n'avait jamais eu de relation sérieuse, et... Je ne veux pas souffrir encore une fois ! Tu sais très bien comment j'étais après ma rupture avec Julien, et... Je ne veux pas revivre ça !

- Je sais, Etienne. Je sais. »

Je laissai ma tête reposer contre la porte, écoutant la voix apaisante de Christian :

« - Eh, Etienne, écoute-moi. Tu lui as parlé après ?

- Non, je... Je me suis enfui...

- Ah... »

Je déglutis pour ravaler mes sanglots, écoutant la respiration de Christian. Même silencieux, il parvenait à m'apaiser. C'était cela que j'aimais chez lui. Entre autres.

Je fermai les yeux, ne les rouvrant pas lorsque mon ami soupira :

« - Bon... Tu sais quoi... Lundi matin, je te retrouve en bas de chez toi. J'irai lui parler.

- Lui parler ? Mais quand ?

- Mais dans le bus. »

Cela semblait si évident... Je passai une main sur mon visage pour en essuyer les larmes, et murmurai :

« - Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

- Ca, mon chou, c'est un secret. Mais tu vas me promettre une chose. »

Je soupirai, avant de marmonner :

« - Quoi ?

- Tu vas aller te coucher, et tu vas dormir. A ton réveil, tu ne vas pas te prendre la tête, et tu vivras tranquillement jusqu'à lundi matin. Ok ? »

Encore une fois, je soupirai, mais je n'avais pas le choix. Si je refusais, il allait insister jusqu'à ce que je cède. Alors je finis par grogner :

« - C'est bon, je te le promets.

- Bien ! C'est parfait ! Alors maintenant, Etienne, au lit ! Bonne nuit, à lundi, et ne te torture pas trop l'esprit ! »

Sur ces paroles, il raccrocha.

***************

Hey !

Encore une fois, Super-Christian à la rescousse !

L'homme du bus ✅Where stories live. Discover now