L'homme du bus ✅

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Je reculai instinctivement en reconnaissant la voix de Julien. Mais je butai malheureusement contre le mur, tandis que lui ne cessait d'avancer. J'essayai désespérément de me recroqueviller, de disparaître dans le mur, mais je n'y arrivais pas. Et Julien finit par coller son corps contre le mien, un sourire terrifiant aux lèvres.

Il se pencha pour que nos lèvres se frôlent, ce qui m'arracha un frisson de dégoût. Il me dégoûtait à agir ainsi, et je me dégoûtais à ne pas avoir la force de le repousser. J'avais peur qu'il prenne le moindre de mes gestes pour une invitation, alors je restai immobile.

Son regard noir détailla mon visage avec un plaisir malsain, et il murmura :

« - Tu fais moins le malin, sans ton copain...

- Arrête... »

Mais ma voix était tremblante. Et je sentis brusquement ses mains se poser sur moi. L'une d'elle agrippa mon cou, me tirant dans ce qui était une salle de bain, tandis que l'autre passait sous mon pull. Terrifié, je me débattis pour lui échapper, mais Julien resserra sa prise sur mon cou en me plaquant contre le mur, m'arrachant un couinement de douleur. Il glissa l'une de ses jambes entre les miennes pour m'immobiliser. Et il me sourit :

« - Si tu pouvais éviter de faire du bruit, ça m'arrangerait. »

J'essayai de le faire lâcher prise pour pouvoir mieux respirer, mais il était bien trop fort pour moi. Quand on était encore ensemble, il faisait de la boxe. Alors je n'allais pas réussir, avec mon physique de crevette, à le repousser. Des larmes roulèrent sur mes joues alors qu'il déboutonnait mon pantalon. J'avais beau prier pour que quelqu'un ait subitement envie d'aller se recoiffer, personne ne venait dans cette pièce.

Julien se pencha pour mordiller mon lobe d'oreille, ce qui me fit sangloter, et me murmura à l'oreille :

« - Tu sais bien que ça m'excite, quand tu pleures... »

A ces mots, toutes les fois où je l'avais supplié de me laisser mais où il m'avait pris de force me revinrent en mémoire. Et je me sentis sali, souillé. Je ne méritais pas Gaétan, je n'étais qu'un corps sali.

Julien mit sa main dans mon caleçon avec un sourire terrifiant :

« - Si tu savais à quel point tu m'as manqué... Aucun de mes autres plans-culs n'était aussi soumis que toi. »

Il agrippa mon membre en resserrant sa main sur mon cou. Et je reconnus avec terreur le regard qu'il avait. C'était celui qu'il abordait lorsqu'il me violait. Oui, je pouvais appeler ça des viols.

J'éclatai en sanglots en fermant les yeux de toutes mes forces. Je ne voulais plus le voir, je voulais qu'il arrête. Il me salissait, j'avais l'impression de tout revivre en bien plus violent.

Il sortit sa main de mon caleçon pour s'agiter, mais sans lâcher mon cou. Je murmurai en pleurant, terrifié à l'idée qu'il ne recommence à disposer de mon corps comme il le voulait :

« - Arrête...

- Oh non, tu sais très bien ce qui va se passer. »

Oui, je le savais, mais je ne voulais pas.

Alors qu'il baissait brutalement mon caleçon, j'entendis la porte s'ouvrir avec fracas. Et la prise de Julien sur mon cou disparut. Aussitôt, je me laissai glisser le long du mur en me recroquevillant sur moi-même, secoué par les sanglots.

Des bruits de coups me parvinrent, et j'entendis une voix crier :

« - Je t'interdis de le toucher, sale connard ! Tu mérites de mourir pour ce que tu lui as fait ! »

Gaétan. Je ne le méritais pas. Mes pleurs redoublèrent alors que j'entendais de l'agitation autour de moi. Les coups semblèrent s'arrêter, et je sentis quelqu'un agripper mon caleçon. Aussitôt, je me débattis en pleurant :

« ­- Non, arrête ! Je t'en prie, arrête ! »

Mais mon caleçon fut remonté sur mes hanches, tout comme mon pantalon. Et je me fis soulever dans des bras. L'odeur si rassurante de Gaétan envahit mes narines. Alors, seulement, j'ouvris les yeux. Et la dernière chose que je vis avant d'être emmené hors de l'appartement fut le corps roué de coups de Julien.

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Hey !

Gaétan le sauveur !