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J'ouvris doucement les yeux, clignant des paupières pour stabiliser ma vision. Je roulai sur le dos pour m'étirer avec un soupir heureux. Je m'ébouriffai les cheveux, avant que ma main ne se pose sur la place libre à côté de moi. Elle était tiède.

Aussitôt, je me redressai pour m'apercevoir que j'étais seul dans l'appartement. Gaétan n'était pas là. Ses affaires n'étaient plus là. Un horrible sentiment d'abandon prit place dans mon cœur. Alors il était parti ? Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais les refoulai avec énervement. Comme un imbécile, j'y avais cru. J'étais finalement toujours le même Etienne stupide qui croyait au premier venu qui lui manifestait un tant soit peu d'attention.

Avec un grognement de rage, je me levai, et entrepris de me doucher. L'eau chaude m'aida à me détendre, mais dès que je sortis, tout sembla me revenir en pleine figure. Alors comme ça, il était parti, sans rien dire, sans me réveiller ? Il était... Horriblement beau.

Je soupirai devant le tour que prenaient mes pensées, et me frottai vigoureusement le visage pour effacer toutes ses pensées. J'étais en colère contre lui. Oui. En colère. Je grommelai pour entretenir cet état d'esprit, et retournai dans mon salon/chambre/cuisine pour enfiler un caleçon. Gaétan ne se rendait pas compte de ce qu'il venait de perdre. Oui, j'étais une personne exceptionnelle que l'on ne rencontrait qu'une fois dans sa vie. Voilà.

Alors que je furetais dans mon armoire pour trouver de quoi m'habiller, un bruit de serrure me fit sursauter. On déverrouillait ma porte. Que... Quoi ?! On déverrouillait ma porte ! Paniqué, je cherchai du regard de quoi me défendre, mais le seul objet qui me semblait valide était ma poêle. Et elle était trop loin. Le seul objet à portée de main était ma couette.

La porte s'ouvrit soudain, et je reculai dans un mouvement paniqué. Mais ce n'était que Gaétan, les mains chargées de sacs. Sous mes yeux stupéfaits, il referma tranquillement la porte, avant de s'avancer dans le salon. Et son regard tomba sur moi. Aussitôt, il fronça les sourcils :

« - Eh, ma crevette ? Ça va ? »

Désorienté, je l'observai poser les sacs en plastique sur le comptoir, et ensuite revenir vers moi. Il prit mon visage entre ses mains pour m'observer, et je me sentis rougir. Sa proximité me troublait au plus haut point. Même si nous avions dormi ensemble. Il me secoua doucement le visage :

« - Eh, tu m'entends ?

- Je pensais que... Que tu étais parti... »

Il soupira, avant de poser ses lèvres sur mon front pour un baiser tendre :

« - Tu dormais encore, et je savais qu'il n'y avait rien dans tes placards, alors je me suis permis d'aller faire les courses. Je pensais revenir avant que tu ne sois réveillé.

- Oh... »

Je clignai des paupières, honteux de m'être monté la tête pour rien. Me tirant de mes pensées, Gaétan me lâcha pour me donner une pichenette sur le nez :

« - Allez, habille-toi, je vais faire à manger. »

Il m'ébouriffa les cheveux avant de retourner près de la cuisine. Je restai immobile un instant, avant de me souvenir que j'étais en caleçon. Et que mon corps était tout, sauf beau. Alors je m'empressai de m'habiller, remerciant intérieurement Gaétan de ne pas me reluquer.

Puis je le rejoignis tandis qu'il terminait de déballer ses achats. Et j'aperçus un tube de teinture verte pour cheveux. Je m'en emparai, les sourcils froncés, mais Gaétan me la prit aussitôt des mains pour la déposer à part :

« - C'est pour moi, il faut que je refasse ma couleur.

- Je pourrais te le faire ? »

Il haussa un sourcil en me regardant :

« - Toi ? La crevette ?

- Oui, j'ai déjà fait celles de Christian, quand il était dans sa période de cheveux colorés, alors je me suis habitué en quelque sorte. »

Gaétan me jaugea du regard, avant de hausser les épaules en souriant :

« - Si tu veux, ça sera sûrement plus réussi que si je me la faisais moi-même. »


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Hey !

Eh non, Gaétan n'est pas parti ! ^^

L'homme du bus ✅Where stories live. Discover now