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Lieu Inconnu.

Alya Newton.

Un bourdonnement incessant me fait ouvrir les yeux. Avec une grande inspiration je me redresse du sol froid où je suis. Ma tête me lance et je porte ma main à mon front dans la vaine tentative de calmer la douleur.
Mes yeux papillonent et j'observe où je me trouve.
Des tables, des chaises, des box. Un bar.

Pourquoi est ce que je suis dans un foutu bar ?

Mes mains se posent à plat sur le sol et avec le peu d'énergie qu'il me reste, je me pousse pour me retrouver sur les pieds.
Ma tête tourne quelques secondes avant de se calmer, je cligne des yeux plusieurs fois pour retrouver une vue correcte. Mon regard se stoppe sur un homme, la trentaine, qui semble me fixer depuis quelques minutes.

«–Bonjour.»

L'homme parle, me sortant ainsi de ma torpeur et de ma sensation d'être dans un rêve. Sa voix est comme un retour à la réalité.

Un cri qui précède une douleur cuisante, l'odeur intenable du sang, la sensation du métal froid qui transperce ma chair. La peur quand je me rend compte que la vie me quitte en même temps que je chute. Ma tête heurte le sol. J'ai froid, j'ai mal, et par dessus tout : j'ai peur.

Je secoue la tête avant de planter mon regard sur le sol, essayant d'accepter la réalité qui me saute aux yeux.
Je suis morte.
Mes mains tremblent et je relève des yeux bordés de larmes vers l'homme, incapable de parler.
Il fronce les sourcils.

«–Vous allez bien ? Vous êtes toute pâle.»

J'ouvre la bouche dans l'optique de lui répondre mais aucun mot n'arrive à sortir de ma bouche.
Je suis morte.
Je porte une main à mon ventre où la blessure devrait se trouver, mais aucun trou béant ni de sang ne vient rencontrer ma main. Je finis pas secouer la tête, me laissant tomber sur le banc en face de l'homme. Celui-ci se lève, se dirige derrière le bar où je le vois s'acheminer quelques minutes avant de revenir avec une tasse fumante entre les mains. Dans un geste lent et appliqué il la pose devant moi avant de me sourire. Je l'en remercie d'un hochement de tête et je porte la tasse à mes lèvres.
Le liquide chaud coule dans ma gorge et je ferme les yeux en découvrant que la boisson se trouve être du chocolat. Un instant passe où simplement le son d'une radio vient briser le silence installé.
Finalement je décide de me  concentrer sur mon interlocuteur après avoir posé le récipient en face de moi.
L'homme est un gringalet aux cheveux bruns bouclés et aux yeux d'un bleu délavé. Un type au physique banal ; pourtant une certaine aura autour de lui me fait penser qu'il n'est pas celui qu'il prétend être.

«–Merci.»

Ma voix me semble lointaine, et encore faible. L'homme ne semble pas sans préoccuper et me sourit pour toute réponse. Son attention retourne à l'ordinateur en face de lui que je viens seulement de remarquer.
Alors que celui-ci semble plutôt serein et en symbiose avec le lieu, de mon côté ma tête est un bordel sans nom.
Des questions me viennent sans cesse pendant que j'essaye de comprendre ma situation. Si je suis morte alors pourquoi suis-je dans un bar ?
Et que fait cet homme ? Est-il mort lui aussi ? Mon agitation doit être flagrante, puisque le brun lève les yeux vers moi et il hausse un sourcil comme une invitation à me confier, ou au moins à parler. Je tapote des doigts sur la tasse alors que j'hésite à prendre la parole, enfin je soupire ayant décidée d'ouvrir ma bouche.

«– Où est ce qu'on est ? Et vous êtes qui ?»

L'homme me regarde un instant, la lueur bleuté de l'ordinateur se reflétant sur son visage.

«–Nous sommes dans un bar. (Il observe une pause avant de continuer, un petit sourire sur les lèvres) Pour ce qui est de savoir qui je suis, tu peux m'appeler Chuck.»

La Gardienne TEEN WOLF/SUPERNATURALWhere stories live. Discover now