Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // Terminée

Chapitre 1. Trois ans plus tard

Trois ans plus tard,

Buenos Aires.

  ✯Luna ✯  

« Hoy enfrento mi verdad, eres dueño de tu cuerpo. Y yo sigo siendo el mismo que va en busca de tu amor. Antes no podia ver. Ya que me quite las vendas veo que mueres por él. »

Rah ce n'est pas possible. Saisissant la télécommande à la hâte, j'éteins la télévision au moment où cette chanson commence. Même les ondes ont décidé de se moquer de moi. Je ne veux... non, je ne peux pas entendre sa voix. Beaucoup trop de souvenirs risquent de ressurgir et je ne le veux pas. C'est déjà assez difficile comme ça en ce moment. À croire que le destin a décidé de se foutre de ma gueule. Où que mon regard se pose, je tombe sur les affiches et je ne peux m'empêcher de sentir mon cœur s'alourdir à chaque fois.

Buvant une gorgée de mon café, je scrute l'horizon, accoudée à la rambarde de mon petit balcon. L'air est plutôt frais en ce début de juillet. Mais c'est agréable et puis la vue depuis ma terrasse est grandiose. C'est ce paysage qui m'a fait avoir le coup de cœur pour cet appartement. Deux ans que j'habite ici, et je ne m'en suis toujours pas lassée. Les arbres du parc à côté de l'immeuble ombragent mon appartement. Le matin, quand les rayons du soleil filtrent au travers des branches, ils nimbent d'une couleur rosée chaque pièce de mon appartement. Au loin, et les jours de grand soleil, l'océan se dresse à l'horizon. Parfois, même le bleu du ciel et celui de l'eau ne font qu'un. Comme si l'horizon et le grand large fusionnaient.

Après avoir déposé ma tasse dans l'évier, je file à la salle de bain. Dans mon armoire, mon dévolu se jette sur une robe légère, blanche où quelques fleurs rouges sont brodées au bas. J'enfile une paire de sandales à talons compensés. Une fois mes cheveux relevés en queue de cheval et mon maquillage peaufiné, je suis fin prête. Et tout ça, en un temps record. De retour dans le salon, je rassemble mes affaires, avant de me mettre en route pour le boulot.

Coincée dans les bouchons sur l'avenue principale, je tourne la tête. Merde, merde et remerde. Un bus s'est arrêté à ma hauteur. Leurs tronches y sont placardées en grand format. Malgré la sensation, étrange, qui s'empare de moi, je n'arrive pas à détacher mon regard de lui. Cette putain d'image a le pouvoir de me transmettre quelque chose. Elle me rappelle tout ce que j'ai perdu. Ridicule. Je secoue la tête et reporte mon attention sur la circulation en augmentant le volume de la musique. Les paroles de Bailatome montent dans les haut-parleurs et je me mets à chanter à tue-tête. J'ai l'air d'une folle, mais tant pis, j'assume.

Un quart d'heure plus tard, me voilà dans les locaux du journal. Je salue mes collègues et m'installe à mon poste. J'allume mon ordinateur et ouvre ma boîte mail. Et là, c'est l'invasion. Des dizaines de messages arrivent en un instant. Je suis ensevelie sous les demandes. Toutes ces groupies, je ne les supporte plus. Elles me sortent par les yeux. Tous les messages se suivent et se ressemblent.

Après avoir râlé un bon coup, je les laisse en attente. De toute manière, je sais très bien de quoi il s'agit. Elles veulent absolument savoir si le journal couvrira le fameux concert. Pff... Qu'est-ce qu'elles peuvent bien leur trouver ? Hormis le fait qu'ils soient à peu près potables à regarder.

— Salut, s'enjoue Nina en arrivant dans le bureau.

— Salut ! Tu vas bien ?

— Très bien, merci ! Alors quelles sont les nouvelles ?