une faille dans mes pensées

maman

maman,

je viens d'avoir quatre ans.

papa m'a offerte une poupée en porcelaine

comme celle que je voulais.

souvent le mercredi je vais au parc avec lui;

les adultes me disent souvent qu'il faut que

j'en profite car selon eux c'est le «belle âge».

maman,

je viens d'avoir huit ans.

je ne comprends pas tout ce qui m'entoure.

tes yeux commence à se cerner;

tes cheveux commence à succomber.

ton souffle se fatigue peu à peu.

souvent je t'entends pleurer le soir dans ton lit.

dis-moi maman pourquoi tant de chagrin ?

maman,

je viens d'avoir dix ans.

c'est complexe depuis ton départ.

papa commence à trouver du réconfort

dans les bouteilles.

il m'a dit qu'après un long combat

tu avais décidé de te reposer loin d'ici.

dis-moi, c'est quand que je pourrais te

rejoindre ?

maman,

je viens d'avoir quatorze ans.

ma naïveté d'enfant est parti bien loin.

papa essaie de trouver son deuil dans l'alcool;

je ne pourrai te dire la dernière fois qu'il était à jeûn.

souvent je l'entends murmurer ton prénom entre deux gorgées.

quant-à-moi je me laisse submerger peu à peu dans ma tristesse.

je me sens bien seule ici;

mes amis se sont enfuis un par un.

dis-moi que tu as réservé une place pour moi à tes côtés.

maman,

je viens d'avoir seize ans et ça sera sûrement ma dernière année

voilà des années que tu es parti et je ne m'en remet toujours pas.

ne parlons même pas de papa;

sa nouvelle maison est le bistro au coin de la rue ;

et le si peu de fois qu'il rentre, il hurle des atrocités à ton sujet.

quelques bleus sont apparus suite à ces coups mais

il ne pourra pas me détruire plus que je le suis déjà.

je suis désolée maman mais j'ai décidé de te rejoindre ;

après mon long combat j'ai décidé de me reposer,comme toi.

je m'en vais là ou tout semble si parfait.

à bientôt maman.