tic tac comme seul battement de cœur

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et dans mes yeux
ont peut lire
"va-t'en"
sur mes lèvres
ont peut lire
"j'ai envie de crever".
pourquoi faire semblant
de ne pas lire ses messages ?
pourquoi persister ?
pourquoi persister pour si peu ?
laissez-moi
fuyez-moi
fuyez l'ouragan qui s'attarde
depuis bien longtemps déjà.
croyez-moi,
croyez-moi quand je vous dis
qu'il faut bien du temps
pour reconstruire
un minimum de soi,
un minimum d'émois.
le temps passera
et tout guérira.
foutaise !
rien ne passe.
le temps nous tue,
mais fait en sorte de nous blesser avant.
mais comprenez-le,
il est immortel.
il a vu le monde tourner,
les joies s'évaporer,
les tristesses s'installer,
le brouhaha inutile s'instaurer
-car on comble le silence comme on peut-,
la violence devenir une banalité
-car on évacue notre haine comme on peut-,
et la mort des gens comme banalité.
il est bloqué
dans une boucle intemporelle.
les tics tacs comme
battements de cœur.
rêvant secrètement qu'ils s'arrêtent,
que tout stoppe.
voir le monde rester de marbre
face à une ribambelle de gens au cœur de pierre.
et un jour,
tout ceci se finirait,
car au fond on ne sait pas
si le temps a une vie
lui aussi.

j'espère pour lui
qu'il y a bien une fin
à tout ce bordel.

une faille dans mes penséesWhere stories live. Discover now