Airplane ~ Vkookmin

Chapitre 4

 Après s’être envoyés en l’air au sens litéral, l’avion a atterri à Séoul.
Je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il vient de m’arriver. J’ai perdu ma virginité dans les toilettes d’un avion en plein vol avec un homme que je connaissais à peine depuis trois heures.

C’est vrai que malgré mon look au côté mauvais garçon, j’avais une idée bien précise de ma première fois. Je pensais le faire avec celui que j’aime. J’ai évidemment eu des relations ou plutôt des amourettes mais on se limitait à s’embrasser, je n’avais même pas franchi la limite des préliminaires, c’est pour dire mon niveau de total débutant dans le sexe !

Mais je me rends compte que j’avais trop idéalisé la chose, de nos jours, c’est très rare qu’on perde son innocence avec celui ou celle qui partagera nos derniers jours. Pour être honnête je regrette un peu cette époque où on toquait à la porte pour demander à sortir au lieu de faire ça sur Grindr ou Facebook.

Cela ne veut pas dire que je regrette de l’avoir fait avec cet homme aujourd’hui, loin de là. Je suis même heureux, limite fier de m'être faire prendre par un homme ayant autant d'expérience et qui est aussi doué en la matière vu l’infime douleur que je ressens, du moins pour l’instant...

Taehyung a dit qu’il serait préférable que nous n'échangeons pas nos coordonnées. C’était juste un moment, magique. Mais juste un moment. Ce sont ces mots.
Malgré que je sois un peu triste de ne plus jamais le revoir, car c’est un homme vraiment intéressant et qu’il est ma première fois, je comprends sa décision…
C’est un homme actif, dans les deux sens du terme, qui a d’autres priorités que d’entretenir une relation avec un garçon de plus de 20 ans son cadet...

Je le regarde passer la porte principale en tirant sa valise, sa mallette Louis Vuitton à la main. Il quitte l’aéroport en se retourner une seule fois…
Un sourire étire mes lèvres avant que j’attrape ma valise et sors moi aussi de l’aéroport, direction ma nouvelle maison là où habitent la famille pour laquelle je vais travailler…

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 La circulation est très dense dans la capitale coréenne, son ciel est d’un beau océan magnifique et est submergée par une agréable chaleur de fin d’été annonçant la rentrée scolaire...
Ça doit faire environ trois quart d’heure que je suis dans le taxi. Nous avons traversé tout le centre-ville bondé de monde à cette heure-ci de l’après-midi et maintenant nous entrons quand ce qui doit être la banlieue de l’agglomération.

Quand j’ai donné l'adresse de la famille pour laquelle je vais bosser à mon taxi, je ne m’attendais certainement pas à arriver dans ce quartier de Séoul. Ce genre de quartier où les maisons; ou plutôt les villas; sont toutes plus grosses et plus belles que les autres. Visiblement j’ai atterri dans le quartier chic de la ville. Toutes ces demeures à perte de vue défilants sous mes yeux me changent du quartier prioritaire dans lequel je vivais et où ma mère est toujours. C’est comment dire… le dépaysement le plus total pour moi.

Voyant que le chauffeur entreprenant une manoeuvre dans une longue allée, je retire mes écouteurs, les ranges dans la poche de mon sweat puis rapproche mon visage de la vitre pour observer l’extérieur de la maison qui doit être celle dans laquelle je vais habiter.
Et quelle maison ! Je vois d’ici qu’elle doit avoir plusieurs chambres d’ami, ce qui signifie que la femme avec qui j’étais en contact pour mon annonce ne m’a pas menti : je vais avoir ma propre chambre !

Mais ce qui me choque le plus, c’est le design de la villa dépourvu du côté traditionnel coréen, j’ai l’impression d’être devant une maison en Californie !

Après avoir payé mon taxi, je traîne mes différents bagages vers l’entrée brodés de roses longeant les pavés sur le sol. Sur mon chemin, je passe devant une Aston Martin DB11 parfaitement garée devant un immense palmier situé devant l'escalier qui mène à la porte d’entrée.
Mon doigt pressé sur la sonnette faisant le même son que celles d’époque, je me demande si je me serais pas trompé d'adresse, tout semble surdimensionné ici, les maisons, les bagnoles, j’ai l’impression de rêver…