Chapitre 22: Maria

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Je regarde mon réveil pour voir qu'il est 7 heures 45. Ça va faire vingt minutes que j'essaie de me dégager des bras de Benjamin mais sans grand succès. En plus d'avoir un sommeil lourd, il garde sa force en dormant. Je soupire et essaie de me libérer de son étreinte et finalement, je réussie sans le réveiller.

Je vais dans la salle de bain pour me doucher et je repense à la soirée passée avec les parents de Benjamin. Il a de la chance d'avoir des parents aussi compréhensifs que les siens, ils ont dû sacrifier beaucoup de chose pour que leur fils puisse réaliser son rêve et je ne peux être qu'admirative de leur gentillesse. Malgré ce que m'a dit Benjamin sur sa mère, il semble qu'elle m'ait accepté enfin... j'en ai eu l'impression.

Après dix minutes, je sors de la salle de bain habillée et coiffée et descend pour rejoindre la salle à manger où doivent se trouver les joueurs les plus matinaux. À ma grande surprise, Antoine et Paul sont déjà là et ils me font de grands signes de main pour que j'aille les rejoindre.

-Alors Madame Pavard, comment s'est passée la rencontre avec tes futurs beaux-parents? Me demande Paul avec un grand sourire.

-Ne m'appelle pas comme ça! Mais sinon, ça s'est très bien passé, ils sont tous les deux très gentils.

-Bah, tu vois, tu fais maintenant partie de la famille Pavard! Donc je peux t'appeler Madame Pavard!

Je le tue maintenant ou j'attends encore un peu? Je décide d'ignorer les remarques de Paul et me concentre sur mon café qui est subitement devenu très intéressant.

-Vas te trouver une petite-amie au lieu d'emmerder Maria, lui dit Florian en s'asseyant devant moi.

Paul fait semblant de bouder mais pour moi, il ne sera jamais plus mignon que Benjamin donc j'arrive facilement à l'ignorer.

-Comment tu fais pour lui résister? Il est trop mignon! Me dit Antoine en tapotant avec sa main le crâne de Paul.

-Rien ne peut être plus mignon que Benjamin qui dort.

-Ravi de le savoir.

Je sursaute et me retourne pour voir Benjamin dans l'encadrement de la porte. Je me met à rougir et les trois autres se mettent à rire. Benjamin vient s'asseoir à côté de moi et m'embrasse doucement.

-J'ai été déçu en me réveillant de ne pas t'avoir à mes côtés, me chuchote-t-il à l'oreille pour ne pas que les trois autres entendent.

-Ça, je crois l'avoir compris, j'ai pris plus de vingt minutes pour me dégager de tes bras sans te réveiller.

Il se met à rire et reporte son attention sur les autres.

-Ça s'est bien passé avec vos familles? Leur demande-t-il en se servant du café.

Je ne pensais pas que ce sujet était dangereux mais maintenant, je le sais. Antoine a passé plus d'une demi heure à nous parler de sa femme et de sa fille, pas que ça me dérange, loin de là mais ça pouvait se résumer à: J'ai vu ma femme et ma fille, elles m'ont manqué, je les aime.

Je croise le regard de Florian qui en a autant marre que moi et on se met à rire comme deux idiots. Benjamin, Antoine et Paul nous regardent comme si nous étions des aliens ce qui accentuent notre fou rire. Après plusieurs minutes, nous finissons par nous calmer et je décide de retourner dans ma chambre pour écrire l'article de cette semaine, à ma grande déception.

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Il est 15 heures et les joueurs sont partis à l'entraînement depuis plus de trente minutes. Au début, je voulais finir mon article même si il est loin d'être intéressant, selon moi mais j'ai reçu il y a à peine cinq minutes un mail de mon directeur de journal m'indiquant qu'il n'y avait pas d'article cette semaine mais que ça n'avait aucun rapport avec mon travail, ils ont juste reçu une 'nouvelle' qui, selon eux, raviraient leurs lecteurs. Je ne sais pas pourquoi mais depuis que j'ai reçu ce mail, je ne fais que le relire, ayant un mauvais pressentiment sur cette 'nouvelle', si elle remplace ma rubrique sur le foot, c'est que ça doit aussi avoir un rapport avec le foot et peut-être sur un des garçons de l'équipe...

Je soupire et sors de ma chambre pour aller prendre l'air. Une fois dehors, je décide d'aller voir l'équipe s'entraîner, ayant une autorisation de Didier pour les voir. Je vais rejoindre ce dernier sur le banc et il me sourit.

-Tu sembles soucieuse, me dit-il simplement en reportant son attention sur les joueurs.

-Mon... journal a décidé d'annuler mon article cette semaine parce qu'ils ont autre chose de plus 'croustillant' à mettre à la place mais j'ai un mauvais pressentiment là-dessus.

-Effectivement, tout le monde a les yeux braqués sur nous et la Coupe du Monde est dans tous les esprits si ils ont remplacés le seul article de leur journal parlant de foot par un autre, il sera sûrement sur le foot aussi et là, on n'aura aucune emprise dessus, aucun moyen de contrôler cet article, tu as raison de t'en faire.

Bon, au moins, l'entraîneur est du même avis que moi, c'est déjà un bon début. Je regarde les joueurs s'entraîner et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je ne les ai jamais vu aussi concentré qu'aujourd'hui... remarque, depuis qu'ils savent qu'ils vont affronter l'Uruguay en quart de finale, ils sont encore plus motivés que jamais malgré le fait que Cavani ne puisse peut-être pas jouer ce prochain match.

Une fois leur entraînement terminé, je vois Benjamin courir puis il me prend dans ses bras en me serrant fort contre lui. J'aime beaucoup ces petites marques d'affections mais... Je ne suis pas trop d'accord pour qu'il me prenne pour une serviette afin d'essuyer sa sueur. Paul rigole en me voyant grimacer et il me saute dessus immédiatement après que Benjamin m'ait lâché. Je me débat et pars en courant en voyant qu'Antoine a la même idée que Paul.

-Foutez-moi la paix et allez vous doucher bande de dégueulasse!

Paul me tire la langue pendant que les autres joueurs rigolent. Je crois que je vais devoir prendre à nouveau une douche.

Alone // Benjamin PavardWhere stories live. Discover now