Chapitre 42

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Point de vue de Stéphanie ( mère de Rachel )


Deux ans. C'était le nombre d'années où j'avais pu profiter pleinement de ma vie, enchaîner les sorties en boîtes mais aussi les coups d'un soir. Mais ma vie venait de prendre un nouveau tournant quand ma mère, avec qui je n'avais plus de contact depuis mon divorce, m'avait appelé. Elle m'avait informé en larmes que l'écervelé qui me servait de fille avait eu un grave accident de bus et qu'elle avait été dans le coma. Je n'en avais strictement rien à faire de ce qu'elle avait pu avoir. Mais quand ma mère m'informa qu'elle avait perdu une partie de sa mémoire j'avais vu une occasion en or se présenter à moi, celle d'enfin me débarrasser d'elle en utilisant ses souvenirs enfantins. Je pourrais me faire passer pour la mère aimante en retournant l'image qu'elle avait de son père contre lui. La voilà ma vengeance. Après avoir fais ma valise, je pris les clés de ma voiture et me mis en route. Le trajet entre Portland et Miami avait été interminable mais je savais qu'au bout de ma destination j'avais ma récompense, celle de détruire la vie de ceux qui furent autrefois ma famille. Arrivée devant l'hôpital que m'avait indiqué mon écervelé de mère je me dirigeais vers la secrétaire de l'accueil tout en essayant de paraître terriblement inquiète pour être crédible. Au fond de moi je n'en avais strictement et royalement rien à faire que Rachel se trouvait entre la vie et la mort il y avait quelques semaines. Tout ce que je souhaitais c'était me venger pour ces années de soumission et de calvaire quotidien. Je m'approchais rapidement de la secrétaire.

-Bonjour Madame en quoi puis-je vous aider ?

-Bonjour, je suis venue voir ma fille elle a été victime de l'attentat du bus. Elle s'appelle Rachel Robinson elle est née le 14 juin 2001. Pouvez-vous vous m'indiquez la chambre où elle se trouve ?

-Chambre 473 mais il y a déjà pas mal de monde dans sa chambre, il faut qu'elle se repose. Évitez toutes paroles brusques ou contrariantes. Surtout pour son mental, c'est pas recommandé.

Je hochais la tête pour lui faire croire que je suivrais ses instructions mais il n'en était absolument rien. 

Quelques minutes plus tard je me retrouvais devant cette fameuse porte. Je frappais faiblement et ouvris lentement la porte. Malgré ma fierté mal placée j'étais pas rassurée à l'idée de revoir mon ex mari ainsi que ma mère. Je priais intérieurement pour qu'aucun des deux ne soient présents pour le moment. Quand je fus rentrée à l'intérieur de la pièce je vis ma fille recroquevillée en boule dans ce minuscule lit au côté d'un beau jeune homme brun que je ne connaissais pas. Quand il me vit il se redressa rapidement tout en fronçant les sourcils. Il s'apprêtait à parler mais je le coupais en levant la main.

-Je suis sa mère, tu peux t'en aller maintenant. J'ai besoin de me retrouver seule à seule avec elle.

Il me regarda avec un sourire aux lèvres pensant que ma présence ici ne pourrait faire que du bien à Rachel mais il avait tout faux.

Cette idiote était vraiment contente de me voir mais en même temps comment pouvait-elle réagir de manière différente puisqu'elle ne se souvenait pas des années qui s'étaient écoulées.

-Maman ! Tu es venue me voir. Quand ezt ze que je pourrais rentrer dans la maison ?

Je devais la jouer fine si je voulais que mon plan fonctionne. Je devais être tendre et attentionnée envers elle, du moins le temps qu'on quitte l'hôpital.

-Ma chérie comme j'ai eu peur pour toi. Tu vas bien ? Dis-je tout en la prenant dans mes bras.

-Ze veut partir maman, z'en ai marre d'être izi.

-Alors dans ce cas là on va y aller. Je prends ton sac à dos et on y va.

-Oh oui ! Est ce qu'on pourra manzer une gaufre et aller au parc ?

Je lui fis seulement un sourire hypocrite et lui pris la main pour partir le plus vite possible avant que Patrick ne revienne.

Une fois hors du bâtiment, je la fis monter dans la voiture et démarrais en m'éloignant de la limite de la ville.





La mécanique du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant