Chapitre 43

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Point de vue de Patrick ( père de Rachel )

Rachel s'étant endormit, j'avais proposé à Sylvia d'aller prendre un café à la cafétéria histoire de faire passer le temps. Lukas avait décidé de rester auprès d'elle avant de devoir rentrer chez lui. Je voyais dans ses yeux qu'il était très amoureux et que cette situation était aussi compliqué pour lui. Il souffrait de voir la fille qu'il aimait allongé dans un lit avec un mental de fillette qui ne se souvenait plus de lui. J'avais beaucoup de peine pour lui. Nous étions en train de parler de l'avancer de l'enquête quand je vis Lukas s'approcher de nous avec un sourire sur le visage. Pourquoi revenait-il maintenant ? Il avait laissé Rachel seule dans cette chambre immonde ? Pourquoi souriait-il comme ça ? Rachel avait-elle retrouvé la mémoire ?

-Bah mon garçon qu'est ce qui t'arrive ? Il y a un problème avec Rachel ? Le questionna Sylvia.

-Non elle va très bien. Enfin je pense.

-Tu l'as laissé toute seule ? Lui lançais-je un peu trop sèchement.

-Oh non non elle n'est pas toute seule, elle est avec sa mère.

A l'entente de sa phrase, ma première réaction fut de recracher la gorgée de cappuccino que j'avais dans la bouche. Puis une multitude d'émotions m'assaillit, l'incompréhension, le choc, le doute, la tristesse, la colère mais par dessus tout la haine. Elle était plus forte que toutes ces humeurs, mon ex femme était là. Mais était-ce vrai ? Lukas ne s'était-il pas trompé ? Comment cette femme d'une cruauté jamais égalé pouvait se trouvait avec ma fille ? Je ne pouvais plus arrêter de me questionner mais au lieu de rester assis à cogiter je me levais précipitamment et partis en direction de la chambre de Rachel. En entrant dans la pièce j'eus l'horreur de découvrir qu'elle était vide. Putain. Où étaient-elles parties ? Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je cognais dans tout ce que je trouvais, les murs, le lit, la table jusqu'au triple vitrage de la fenêtre qui me fit crier. J'y avais été tellement fort dans les coups que mes phalanges étaient sanglantes, ma main gonflait à vue d'œil, elle prenait de sales couleurs violette et noire, un de mes os était sorti. La douleur de cette blessure n'était rien comparé à celle de mon cœur, ma fille, ma princesse avait disparu avec mon ex-femme.

Il fallait que je retrouve Rachel avant que le cauchemar qu'elle avait vécue pendant toute son enfance ne se reproduise, de plus sa perte de mémoire ne pourra pas l'aider à se méfier de sa génitrice. Je cherchais un moyen de retrouver Rachel quand j'entendis des pas dans mon dos. Une voix rauque mais cassée me parvins aux oreilles. C'était Lukas.

-Monsieur Robinson, je suis sincèrement désolé, j'ignorais totalement ce qu'il s'était passé avec votre ex-femme par le passé. Votre ex-belle-mère vient de tout me raconter et je...

Il allait continuer mais je l'interrompis en me retournant vivement. Il fronçait les sourcils en signe qu'il ne comprenait pas mon comportement. Mais moi j'étais dans l'incompréhension la plus totale, comment Sylvia pouvait-elle être au courant ? Que savait-elle exactement ? Je ne lui avais jamais dis que sa fille frappait violemment sa petite-fille, elle aurait eu honte et aurait culpabilisé inutilement.

-Qu'est-ce que Sylvia t'a dit exactement ?

Il allait me répondre mais il fut coupé par une voix tremblante.

-Je sais tout Patrick. Je sais que Stéphanie battait Rachel.

Elle avait les larmes aux yeux et voir dans ses prunelles cette lueur de culpabilité me fit horriblement mal au cœur, j'adorais ma belle mère.

Je la pris dans mes bras en lui chuchotant que rien n'était de sa faute, que c'était la mienne, que j'aurais dû voir plus vite que ma fille souffrait.

-Sylvia il faut absolument que je la retrouve je ne veux pas qu'elle reste autant de temps avec Stéphanie, c'est clairement pas bon pour son mental et je n'ai pas envie qu'elle subisse les mêmes violences qu'elle a connu. Tu as une idée d'où elles auraient pu partir ?

-Je regrette je n'en sais rien du tout mais je t'aiderais de mon mieux pour que tu la retrouves.

-Moi aussi Monsieur je vais vous aider.

-Non je regrette tu restes en dehors de tout ça, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, ma fille ne me le pardonnerais jamais.

-Non, je viens avec vous où que vous irez je vous suis. J'aime votre fille et rien ne me fera changer d'avis. Je veux me rendre utile vous n'avez pas d'autre choix que d'accepter.

Je soufflais de mécontentement mais je savais que plus j'aurais de l'aide et plus vite on reverrait Rachel. Je pris mon téléphone de service et contactais le poste de police. Mon bras droit répondit et je lui ordonnais de lancer deux avis de recherche, un pour Rachel ainsi qu'un pour mon ex-femme. J'allais raccrocher quand je vis Lukas tourner la tête une dizaine de fois, il cherchait quelque chose. Je dis à mon adjoint de patienter que je le reprenais tout de suite et calais mon téléphone sur mon épaule le temps de questionner Lukas.

-Tu cherches quoi mon grand ?

-Quand vous êtes venus à l'hôpital vous avez apporter un sac de vêtements à Rachel que vous aviez posé sur la chaise n'est ce pas ?

Je lui fis un signe de la tête. Je regardais la dite chaise et remarquais que son sac n'était plus là.

-Oui il n'est plus là et alors ? C'est logique puisque mon ex a kidnappé ma fille, elle a donc pris son sac à dos pour partir.

-Ce n'est pas le sac en lui même qui m'intéresse mais plutôt ce qu'il contient.

-Comment ça ?

-Son téléphone était dedans.



La mécanique du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant