Je me devais d'être silencieuse, tout le temps. On me répétait qu'il fallait que je me montre insaisissable, inatteignable.
Se taire était la première des leçons...Après tout je n'étais qu'un ornement, un joyeau de plus à la couronne. Le silence avait entouré mon enfance et mon adolescence, je devais me taire même si je voulais dire quelque chose, me taire si j'avais mal, peur, si j'étais joyeuse...ou triste...
Lorsque ma mère était morte, on ne m'avais pas autorisée à la pleurer. Ce qui m'avait fait passer pour une princesse froide et sans coeur... Rien ne m'avais plus blessée.
J'avais la position de la potiche silencieuse et sans cervelle...alors que j'aimais l'art, la littérature et tout autre forme de sport intellectuel. Mais une princesse ne devait pas "étaler sa science".
Et puis je suis partie.
Je suis partie à l'aventure pour échapper au silence, hurler avec des pirates, chanter à tue-tête sur le chemin, me battre comme un homme, chevaucher en riant...
Je n'étais plus la princesse muette...J'étais la princesse libre.
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