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xɪᴀᴏ  






Il y a du sang partout, vraiment, partout.

Ils n'y sont pas allés de main morte.

Le corps de mon père flotte au milieu de la pièce, sur le rouge. Je ne suis pas surprise, encore moins choquée, il fallait bien que cela arrive au jour, entre mafia et trafic de drogue, mon papa n'a fait que les mauvais choix.

Je saisis l'arme au sol, je la nettoie et la charge, je récupère aussi l'argent qui restait caché, ces enfoirés ont tué sans trouver le magot, bande d'incapables, ou bien, était-ce un règlement de comptes ? C'est vrai qu'avec ce bar, mon paternel empiétait sur le territoire ennemi. C'est terrifiant ce monde. Il n'y a que le rouge, où est donc passé le rose ?

« Youpi, me voilà orpheline. »

Maintenant, il faut que pleure en public pour rassurer ma conscience, faire en sorte d'entretenir cette sensibilité qui me délaisse un peu plus chaque jour, qu'est-ce que j'aimerai pleurer de tristesse, encore mieux, de joie.

Mes genoux sont tâchés, je n'ai pas fait attention.

Je me vois, mourante dans ce bureau à la place de mon père, je le vois lui qui reproduit les même gestes que moi, qui passe sans m'accorder le moindre regard, qui récupère l'argent et s'envole dans l'oubli.

Le sursaut m'emporte loin de ce cauchemar. Je me réveille dans une chambre inconnue, on dirait un motel, à mes côtés, deux mecs qui ronflent. Mes genoux sont toujours tâchés.

« Ah. T'es réveillée. »

Je reconnais la danseuse principale de notre bordel, Irene. C'était elle qui nous rapportait gros, comment vais-je lui annoncer que son supplice ainsi que son gagne pain vont trouver une fin ?

« Père est mort. Le temps que la police le trouve on peut encore filer se construire autre chose. Enfin, ça, c'est si la police n'est pas liée aux manigances du groupe ennemi, sinon c'est ok. On a tout notre temps.

- C'est une blague ? Exprime la femme avec le visage froissé.

- Bah non. J'ai l'air de blaguer ? Souris-je niaisement.

- Tu fais flipper. Crache l'autre.

- C'est pas gentil... Rétorquai-je en faisant la moue. »

Je ne suis que le résultat de ce monde, mon âme d'enfant aimait les sports traditionnels de Chine, l'art, la campagne, les chats, le raisin français et les dessins tortues de ma mère.

Quand je nous regarde tous les quatre dans cette pièce aux murs jaunâtres, je ne vois que des naufragés. Les même traits inscrits sous nos yeux, la même peur sur nos lèvres, les même mots soufflés sans ambition. J'ai envie de pleurer, d'une tristesse réelle.










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ʀᴇʜᴏᴍɪɴɢ, ɴᴏᴜs sᴏᴍᴍᴇs ᴅᴇs sᴛᴀʀs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant