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26 Juin 2016

Quasiment une semaine est passée et comme celle qui s'était conclue pour la faire commencer : j'ai couru partout. En profitant pour être un maximum en studio avant les fêtes de fin d'année car même si ça paraît loin, ça ne l'est pas tant que ça à mes yeux.

En plus dans mon planning imaginaire j'aimerais bien sortir mon second album avant 2017, ça me paraît un peu impossible mais, après tout, y a 8 piges quand je m'imaginais en haut de l'affiche du rap fr, ça me paraissait encore plus impossible alors ça doit être largement faisable. Une fois ce petit point finit je me lève du canapé, attrape mon paquet de clopes ainsi que mon carnet avec un bic noir et viens me poser sur le balcon. Je laisse quand même la porte-fenêtre entre ouverte au cas où Yannis commencerait à pleurer tandis qu'une fois posé, sur la petite table du jardin, face à mon carnet ouvert; je n'arrive à rien. Je reste bloqué sur les feuilles vides un moment avant de froncer les sourcils.

C'est vrai que je suis totalement perdu en ce moment. Et cela se ressent évidemment dans mon parcours créatif.

La tournée approche à très grands pas, et pourtant, ma période de lucidité sur Jel est comme finie, faisant de l'ombre à Axelle. Je savais qu'à un moment je retomberai de la sorte, mais je ne pensais pas que ça allait tomber maintenant, c'est clairement pas le moment. Fin, après tout, y a jamais de bons moments pour bad sur des trucs comme ça.

Des fois, quand je m'endors le soir, je sens comme quelqu'un se glisser à mes côtés, j'ai l'impression de pouvoir sentir son parfum, et de nouveau ressentir comme si elle se blottissait contre moi. Je deviens dingue, totalement dingue. Encore plus cette semaine, pour cause ?  J'ai rêvé d'un bail érotique, non en compagnie d'Axelle, mais bien en compagnie de Jelena. J'ai la sévère impression de me faire troller par mon être entier, comme si un mois il me dit : "aller sois positif, va de l'avant" et le mois d'après il m'enfonce dans ce genre de ressenti et de rêves, je suis à deux doigts de craquer et de totalement imploser.

En jetant de nouveau un regard sur mon carnet, finissant par observer Paris de nuit durant un moment; ça ne fut que la goute d'eau qui fait déborder le vase. Je souffle alors un bon coup, agacé, observe de nouveau mon carnet ainsi que ma main qui tient déjà mon stylo. Sans grand étonnement, je craque, raturant sévèrement les pages de mots que je suis incapable de lire actuellement et j'ose imaginer comment ça sera quand je vais retomber sur ça dans plusieurs jours. Mais sur le moment, ce n'est plus mon problème, seul l'impression des pages qui se remplissent de noir me soulagent et j'en viens à oublier le sujet principal de mon débat interne pour écrire jusqu'à en avoir mal à la main, dépassant cette douleur pour continuer d'écrire comme si cela allait me permettre de sauver le monde. Je sais pas ce que je veux, je sais plus ce que je veux, je me sens m'enfoncer dans un bail de douleurs et étouffer de l'intérieur. Ayant seulement ma main en dehors de tout ça pour pouvoir écrire ce qui me bouffe de l'intérieur. Je me sens mauvais, je me sens mal, je me sens égoïste, je me sens horriblement laid, que ce soit extérieurement ou intérieurement. Tout me bouffe, je ne sais même plus qui je suis. Je sens l'énervement, la tristesse et mes envies suicidaire me graille les organes et ça me fait mal, tellement mal que j'en pleure. Je pleure de douleurs. Car j'en ai trop ressenti, et que je me dois de pleurer pour de bon. Je ne sais pas si la douleur est mentale et je me fais la ressentir physiquement ou si elle est réellement physique, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus ni sur quoi je m'attarde pour le moment.

Je rature seulement ce que je pense et je suis incapable de penser autre chose que mon envie de mourir qui est bien trop présente. Toutes autres pensées possible n'arrivent pas dans mon crâne, je suis comme obnubilé par la mort.

Je finis par crier les nerfs qui m'habitent sans même m'en rendre compte avant de réaliser ce que je viens de faire, mais quel con.

Je suis sur mon balcon, et je viens de crier, quasiment en pleine rue : la honte.

Paradoxe HumainWhere stories live. Discover now