Paradoxe Humain

90

12 Décembre 2016

Mon album est sorti y a maintenant dix jours et je suis toujours autant aux anges. Yannis ayant d'ailleurs un vrai lien avec ce projet; il s'endort tous les soirs en écoutant "'Nekketsu" et avant-hier il a fait que me réclamer ses tontons. C'est quelque chose qu'il fait souvent et d'habitude je les appelle en facetime quand je sais qu'on peut pas se voir; mais là j'ai trouvé l'alternative de mettre "Besoin de sens". Mon projet est littéralement son album de contines préférés. Ce qui m'arrange; mes propres streams me ramènent de l'argent après tout.

Mais j'avoue que c'était un peu gênant quand Axelle est passée dans la semaine pour me rendre un t-shirt que j'avais zappé chez elle puis pour nous voir au passage et qu'elle nous a retrouvé dans le salon, mon fils dans mes bras, moi en train de me déhanché sur "Mauvaise graine" tandis que mon fils riait à gorge déployée tandis que je rappais mon son en live. Ça paraissait littéralement narcissique de mon point de vue, mais après avoir échangé sur le sujet; elle m'a confiée que c'était surtout adorable selon elle.

Pour ce qui est d'aujourd'hui, Yannis joue en étant assis par terre, il a mit un bordel monstre dans le salon mais bon, c'est pas très grave je rangerai plus tard. Tandis que de mon côté, Axelle est allongée entre mes jambes, sa joue reposant sur mon torse alors qu'elle regarde la télé. J'ai une de mes mains posée sur sa cuisse tandis je ne tiens rien étonnamment. Normalement j'ai toujours mon téléphone en main, surtout depuis la sortie de l'album. Depuis ce moment-là je reçois énormément d'sms de proches que ce soit d'amies, de potes ou même de personnes du milieu des paillettes pour me féliciter. J'ai donc pris l'habitude de le garder proche de moi pour y répondre rapidement et ne pas accumuler une tonne de messages. Mais aussi pour rester proche de l'avis de mon public. Pour ça je passe pas mal de temps sur Twitter a liker un maximum de tweets qui me font chaud au coeur du matin au soir. Comment ne pas être heureux quand on reçoit de l'amour par millier sans arrêt sérieux ?

Je souris alors après un bruitage plutôt drôle de la part de Yannis. En ce moment il essaye un maximum de trucs et même si j'essaye de faire de mon mieux : je ne peux empêcher un rire de sortir de ma gorge ou un rictus amusé de s'installer sur mon visage quand je le vois faire.

-Chou, ton téléphone

Je grogne suite au surnom que vient d'employer ma châtaigne. Ça faisait un moment quelle cherchait un surnom pour concurrencer celui que je lui ai trouvé et elle en a trouvé deux. Celui-ci, et "chaton". Autant dire que les deux sont horribles et me font ronchonner dans mon coin à chaque fois. Je lui ai dis que ça fait couple niais à la con mais elle s'en fout pas mal de ce que j'en pense je crois. Après tout elle s'est bien adaptée au surnom "châtaigne" alors je dois peut-être faire un effort pour les siens, non ?

Malgré tout je me contorsionne pour choper mon phone sur la table basse qui vient de vibrer. Pour être un minimum tranquille j'ai mis toutes les applis en silencieux, il vibre donc juste quand on m'appelle ou qu'on m'envoie un message. Une fois replacée correctement dans le canapé mes sourcils se froncent tandis que je me crispe totalement. Pour le coup, c'est un message; et pas de n'importe qui.

Axelle doit sentir que je me suis tendu sous-elle car elle me demande ce qui ne va pas, relevant la tête vers moi pour observer ma gueule.

-Rien t'inquiète souriais-je le plus naturellement possible alors que je suis à deux doigts d'me pisser dessus

Elle abdique d'un signe de tête avant de se concentrer de nouveau sur la télé. Amen.

Putain, sérieusement ? Un message d'elle, maintenant ? Alors qu'elle a eut plusieurs jours pour me donner possiblement un signe de vie et où j'étais seul pour recevoir son sms mais non. Elle s'est décidée maintenant, alors que ma châtaigne est contre moi et que mon fils mets un énième jouet à la bouche tandis que la télé diffuse un film choisit par les soins d'Axelle, un bail à l'eau de rose qui m'intéresse que très peu, je me dois de l'avouer.