Une micelle singulière

Abbynedict

Précédemment: Abby et Benedict levaient le voile sur l'origine de leur amitié si particulière. Alès en était bouleversé car c'était extrêmement beau et tellement singulier la façon dont ça avait débuté. Je pense aussi qu'il aurait voulu que ça lui arrive.

Aldérick était arrivé au cours du récit de Benedict et Abby. Il avait donc entendu pratiquement toute l'histoire. Pendant que Alès séchait ses larmes, il en profita pour demander, complètement hilare : 

-"T'as vraiment pissé dans ton froc Abby ?"

Il rigolait, mais d'un rire un peu moqueur, ce qui eut le don d'énerver Benedict.

-"Hé ! C'est bon, ce genre de chose ça arrive à tout le monde !" Défendit Benedict.

-"Relax, je rigolais." Dit Aldérick détendu.

-"Ne t'inquiètes pas, je sais me défendre." Dit Abby à Benedict en lui adressant un clin d'oeil malicieux. 

-"Je me fais peut être pipi dessus mais contrairement à toi je me lave. De plus, je ne suis pas bête au point de penser que le déo est une solution pérenne pour le nez de tous. Personne ne te le dis mais le déo que t'utilises est loin de masquer l'odeur de transpiration et de testostérone qui émane de ton corps."

Aldérick était tout rouge et Benedict mort de rire. 

-"Excellente déduction petit scarabée." Dit Benedict en se marrant de plus belle.

-"Et tu sais Aldérick, tous les garçons font ça." Renchérit Benedict en jubilant.

Abby était cinglante verbalement quand on s'attaquait à elle ou à un de ses amis. En plus d'avoir de la répartie, elle possèdait un esprit très scientifique et était extrêmement intelligente, on pourrait la qualifier de petit génie (étant donné son jeune âge) elle avait 11 ans et était en quatrième. Disons qu'elle illustre parfaitement l'image d'Épinal que se fait l'esprit collectif concernant les enfants surdoués. Elle était excellente à l'école. Heureusement il y avait Benedict pour contrebalancer l'image des surdoués. En effet quand il avait extirpé Abby de sa tristesse et de cette torpeur scolaire, elle était quant à elle devenue la lumière qui l'avait guidé hors de la cellule mentale et sombre dans laquelle il était enfermé jusqu'alors. En effet Benedict avait redoublé deux fois et était en échec scolaire, les professeurs pensaient qu'il était déficient intellectuel. Mais au début de sa relation avec Abby, cette dernière avait vu de quoi il était capable. Il observait les gens et pouvait déduire des tas de choses sur leur vie, qui se révélaient souvent vraies, et lorsque ça ne l'était pas ça en été tout de même très proche. Il avait une mémoire exceptionnelle, lui appelait ça :  "palais mental", dans lequel il stockait toute sorte de connaissances lui permettant de faire ses déductions. Et surtout à cette époque il avait une lubie pour les microscopes, et Abby s'était vite rendu compte qu'il en connaissait un rayon en ce qui concerne l'optique géométrique et qu'il était en train de construire un microscope tout seul dans son coin sans que personne ne le soupçonne. Abby en avait parlé à sa mère. La mère d'Abby avait donc décidé d'en discuter avec la mère de Benedict. Mais elle avait décidé de ne pas lui raconter tout ce qu'Abby lui avait dit, elle voulait plutôt voir si la mère était au courant des aptitudes de son fils. Elles ont discuté toute une après-midi et à la fin de cette conversation la mère d'Abby avait suggéré à la mère de Benedict de faire passer à ce dernier un test de QI :

-"Ecoute Lena, je sais que mon fils est moins intelligent que les autres, et je crois qu'il en souffre assez comme ça !" Répliqua la mère de Benedict à la mère de Abby.

-"Non Solange je ne pense pas qu'il soit moins intelligent, en fait je soupçonne même le contraire..." Répondit Lena d'un ton calme. 

-"Quoi ?! Tu veux donner de faux espoirs à mon fils, il sait qu'il est nul à l'école, et il me dit tout le temps qu'il n'y comprend rien. Pourquoi tu veux lui donner de faux espoirs ? Mon enfant a besoin de réconfort et de chaleur humaine, pas d'une étiquette froide avec un nombre dessus qui lui collera à la peau toute sa vie." Dit Solange agacée et au bord des larmes.