[❌ Arrêtée ❌] Kilgrave passe à la Guillotine

Chapitre 5 : la Morgue

Les deux justiciers arpentaient les différents pièces de ce lieu sinistre.

Guillotine se trouvait dans une pièce empestant la mort. Une table en inox se trouvait au centre. Sur une autre table se trouvaient plusieurs ustensiles, parmi lesquels un scalpel. Il n'était pas difficile d'en déduire que c'était ici que le médecin légiste recevait ses patients. La rouquine fronça du nez. Ce qu'elle imaginait la répugnait.

Elle balaya la salle du regard. N'y trouvant rien d'important, elle passa à la salle d'à côté. Un bureau très sale. A l'image de son occupant, sûrement. Elle entreprit de fouiller. Peut être il y avait-il un dossier sur Kilgrave, ou des affaires lui appartenant... Après tout, c'était ici qu'il avait été conduit, après sa ''mort''.

{ - Bien joué, jeune fille, et comment feras-tu pour trouvé son dossier si tu ignores son véritable nom ? Tu ne trouveras rien portant l'étiquette Kilgrave, je pense. }

Elle avait parlé en français, avec une voix mielleuse, comme si elle s'adressait à un enfant. Si elle lui parlait ainsi, c'était pour l'énerver, ou pourquoi pas la faire sortir de ses gonds ? Ce serait très drôle à voir. Elle essayait encore et encore, mais en douze ans, elle n'avait jamais réussi son petit jeu. 

Guillotine ne fit qu'adopter un sourire en coin, et lui répondit en français.

{ - T'as raison, p'pa. }

{ - Au fait, où est ton nouveau petit copain, "princesse" ? }

{ - Daredevil explore de son côté. Et cesse de dire des idioties, ce n'est pas digne de toi. }

{ - Tu devrais t'approcher de lui. Et le tuer. Les petites plaies ne me suffisent pas et tu le sais très bien... J'ai soif. }

Guillotine jeta un coup d'oeil derrière elle, puis voyant qu'elle était seule, elle saisit la Fleur du Mal par la lame, la tint devant elle et planta son regard dans les orbites rougeoyantes.

- Ça suffit. Parles moi encore ainsi, et tu passeras le reste de ton éternité enfermée dans le coffre dans lequel je t'ai trouvé pour la première fois. 

Bien qu'elle n'était pas vraiment énervée, elle avait perdu patience. Elle n'en pouvait plus et en avait assez de ce démon envahissant qui se croyait pouvoir lui faire la morale. Elle planta son épée dans un dictionnaire posé au sol. Le crâne de la lame lui arrivait au menton. 

- Réfléchis à tes actions. Et en attendant, je ne veux pas entendre ta voix nasillarde dans ma tête. 

Elle prit alors un air insolent et fit une révérence digne d'un aristocrate du XVII ème siècle.

- Mes respects, madame.

Elle reprit par la suite son sourire en coin, rajusta sa capuche et quitta le bureau. Bien qu'elle se sente soulagée d'un poids, elle savait qu'il faudra qu'elle vienne la récupérer. Elle n'avait pas le choix. Elle s'efforça de ne pas y penser, et elle reprit ses recherches.

Et alors qu'elle était penchée sur des photos d'autopsies dans un autre bureau, un bruit mécanique se fit entendre.

La française releva instantanément la tête. Impossible que ce soit Daredevil, il était beaucoup trop discret. Ce ne pouvait être qu'une machine, ou une autre personne. Un intrus. Qui pouvait très bien être envoyé par Kilgrave pour effacer toute trace de son existence. Après tout, Kilgrave était avant tout vu comme une légende urbaine.

La justicière prit alors compte qu'elle était démunie de son épée. Elle était toujours heureuse d'avoir eu le dernier mot sur elle et de s'en être séparée pour un moment, mais en cet instant, il aurait été mieux qu'elle en soit armée.

A défaut de sa lame, elle prit la dague qu'elle avait à sa ceinture, et sans hésiter, elle sortit du bureau, et se retrouva dans le couloir. Elle resta là, en garde, prête à attaquer. Elle aurait voulu appeler son coéquipier, mais comme toute bonne stratège, elle savait qu'il était suicidaire d'émettre le moindre son lorsqu'une menace planait. Elle ne bougea donc pas, tenant sa dague à deux mains.

Elle sentit alors une main se poser sur son épaule. Elle sursauta, fit volte-face et plaça sa dague sous la gorge d'un Tony Stark médusé. Celui-ci eût alors un sourire et c'est en lâchant l'épaule de la rouquine qu'il parla d'un ton amusé, sans se soucier de la dague qu'il avait près de son cou.

- Touché ! 

Il eût un rire muet. Guillotine le dévisagea avec dureté. Elle n'était absolument pas d'humeur. Surtout pour ça. Pour lui. Elle écarta la dague puis repoussa l'Avenger loin d'elle. Il recula dans un bruit mécanique. Il était vêtu de son armure, sans son casque. Le bruit de tout à l'heure était résolu.

- J'aurai pu vous tuer.

- Mais tu ne l'as pas fait.

Un regard taquin affronta alors un regard glacial. L'homme de fer finit par briser cet échange en prenant la parole, gardant un air décontracté.

- Je dois m'excuser pour ça.

Un morceau de métal noir quitta l'armure de la française pour atterrir dans la main du génie. Celui-ci eût un léger sourire désolé. Et son interlocutrice leva les yeux au ciel. Un mouchard. Elle aurait dû y penser.

Elle fit volte-face et se dirigea vers un petit laboratoire en ignorant un maximum la présence de Stark. Mais il la suivit.

Si elle n'avait rien eu de mieux à faire, elle l'aurait sûrement assommé après lui avoir jeté au visage tout ce qu'elle pensait. Mais elle n'avait pas vraiment de temps à perdre. Elle se pencha alors vers un carton rempli de paperasse et de dossiers qu'elle commença à examiner. Mais elle ne pouvait ignorer le milliardaire qui restait debout derrière elle, et une question en particulier dérivait dans sa tête...

- Vous comptez m'arrêter, Mr. Stark ?

- Ça ne dépend que de toi. Si tu t'arrêtes tout de suite ou non.

- Vous connaissez déjà ma réponse. 

Elle continua de chercher un quelconque dossier qui parlerait d'une personne douée de capacités psychiques, sans jamais se retourner pour le regarder dans les yeux.

- Jeannine, sois sympa. Je veux t'aider. Me rends pas la tâche compliquée.

Elle soupira d'agacement. Il ne savait donc pas ce que c'était, un "non" franc et massif ?

- Eh puis, c'est inutile de chercher un mec qui n'existe pas, tu trouves pas ?

- On disait également que les démons n'existaient pas. Et pourtant j'en ai un dans mon épée.

Elle avait été très sèche, elle en avait conscience. Mais elle n'avait vraiment pas la patience, sur le moment. Elle continua de fouiller le carton puis s'attaqua à un second en laissant l'Avenger débiter un monologue qu'elle écoutait à peine.

Elle avait presque vidé le carton. Et son coeur manqua de faire un bond hors de sa poitrine. Elle fit soudain volte-face, courut vers Stark et se mit devant lui, en le poussant loin du carton.

- GRENADE !

Au moment où elle cria, l'explosion retentit. Elle eût tout juste le temps de pousser le génie à l'abri derrière une table renversée. 

Elle fut projetée violemment contre le mur, puis tomba tout aussi violemment au sol. Un goût de sang commença à imprégner sa bouche. Elle sentait une odeur de brûlé et fût prise d'une douleur intense. Elle avait la tête qui tournait.

Avant de s'évanouir, elle entendit trois voix qui criaient la même chose. Son prénom. Ou plutôt son surnom. 

Jeanne.