[❌ Arrêtée ❌] Kilgrave passe à la Guillotine

Chapitre 6 : A l'hôpital

New York, Metro General Hospital, chambre 23 B.

Jeanne venait tout juste d'entrouvrir les yeux que des éclats de voix retentirent dans le couloir. Elle était encore dans le flou, elle n'arrivait pas à les reconnaître. Mais apparemment, ce n'était pas gentiment qu'elles se criaient dessus.

La rouquine, d'un coup d'œil, balaya sa chambre d'hôpital. Une télévision devant elle, un lavabo sur le côté, une table, une chaise, une perfusion... Sur la table, il y avait le costume de Guillotine, ainsi que l'épée. Elle prit alors conscience qu'elle n'avait plus son masque sur le visage. Et qu'elle avait des douleurs un peu partout, surtout à la nuque. Elle grimaça à la sensation aiguë; et reposa la tête contre le gros oreiller que comportait son lit. Elle regarda le plafond sans prêter attention aux hurlements derrière sa porte, ni à la perfusion à son bras droit, ni à son visage libre d'être vu par tout le monde.

Elle se remémora ses derniers souvenirs. Une morgue...l'épée...une explosion...Tony Stark. Tout lui revenait petit à petit. Elle avait protégé Stark d'une explosion. Il espérait seulement qu'il allait bien.

Qu'elle n'aie pas été hospitalisé pour un rien, quand même. 

- Bonjour, Jeannine ? Comment te sens-tu ? 

Jeanne fut surprise de la douceur de son épée. Elle lui avait parlé à haute voix, et elle ne lui avait jamais parlé sur ce ton. Du moins, pas sincèrement.

- ça peut aller... Qu'est ce que j'ai manqué ? 

Elle eût un léger sourire, essayant de détendre l'atmosphère dans laquelle elles étaient toutes les deux.

- L'explosion était minime. Normal, pour une grenade. Iron Man et Daredevil t'ont amené ici. Ils n'ont rien. Et c'est actuellement eux qui offrent un magnifique spectacle aux infirmières devant ta chambre.

La français adressa un sourire de remerciement à la Fleur du Mal. Son collègue et l'autre n'étaient pas blessé, tant mieux. A présent, elle se demandait ce qui allait se passer. Est-ce que Stark allait les arrêter tous les deux ? Ou est-ce qu'il allait les laisser continuer ? 

- Vous êtes un inconscient. 

- Et vous, un ingrat ! Je fais ce que je peux pour vous aider et c'est ainsi que vous me remercier ?!

- Si vous n'aviez pas été là, Jeanne serait indemne !!

- Si vous ne l'aviez pas appelé, elle serait en ce moment chez elle en parfaite sécurité.

- Elle a choisi de venir... Bon sang Stark... ELLE N'EST PAS UNE ENFANT !!

- Un avocat contre une grande gueule... Tu paries combien qu'ils vont jouer les prolongations jusqu'à demain l'aube ? 

Elle rit de bon coeur, mais fut plus que surprise de l'élan de sympathie de la lame. A croire qu'elle lui avait manqué.

- Jeannine, il faut que tu te débarrasse de tes "soupirants". Et rapidement... Avant qu'ils ne se retournent contre nous.

- Et voilà, ça recommence...

Elle soupira.

- Tu ne m'as vraiment pas manqué. Tu sais bien que je ne te verserai pas le sang de bonnes personnes.

L'épée ricana. Le rougeoiement de ses orbites clignotaient, comme si elle était actuellement prise d'un fou rire.

- Parce qu'un incitateur presque harceleur et un traître sont de bonnes personnes, à tes yeux ? 

- ... Traître ?... Que veux-tu dire ? Viens-en au fait au lieu de me faire tourner en rond !

- Daredevil a signé les Accords. Il a rejoint Stark. Tu as toujours confiance en lui, maintenant ?

La française écarquilla les yeux de surprise. Elle n'en revenait pas. Elle aurait voulu ne pas croire la lame, dire que c'était faux, tout nier... Mais l'épée n'avait pas le droit de mentir à son porteur.

Daredevil dépendait maintenant des Nations Unies. Il ne pouvait plus l'aider. Elle était seule.

Elle enleva la perfusion à son bras, et malgré sa douleur, elle s'assit en tailleur. Elle joignit les doigts et réfléchit à toute vitesse. Soit elle continuait seule. Mais c'était le plus risqué. Si elle finissait sous l'emprise de Kilgrave, elle savait qu'elle allait devenir une véritable machine à tuer. Une véritable Guillotine.

L'autre solution serait d'appeler Nigel Higgins alias Outlaw, et les autres Champions d'Europe. Ses collègues. Mais elle n'avait pas de temps à perdre, et à part Peregrine, aka Alain Racine, et ses ailes, aucun de ses coéquipiers ne pouvaient aller bien vite. 

Elle se leva en un bond. Et retint un gémissement de douleur.

- Doucement. Nuque, dos, jambes.  Tu as de sévères brûlures. Ta tête a été ouverte suite au choc contre le sol. Oh, et ta cheville est bien tordue et tu as une belle blessure sous l'œil.

- Merci, ça m'aide beaucoup... C'est pas comme si je le sentais, hein.

Elle ne prêta pas attention à ses blessures, et prit et revêtit son costume le plus rapidement possible. En s'habillant, elle continua de réfléchir. Et elle savait quoi faire, maintenant. Mais elle devait y aller avant que l'on remarque qu'elle était réveillée.

- Tu es sûre que c'est une bonne idée ?

- La seule que j'ai. Ou plus exactement, la seule faisable sans gros risques. Et arrête de lire mes pensées, c'est malaisant.

Elle attrapa son épée, et fit quelques mouvements avec. Elle avait quelques muscles irrités, mais rien de cassé. ça devrait aller. 

- Ravie de te revoir, Guillotine.

Elle ferma brièvement les yeux et se contenta de ceindre sa lame à sa ceinture sans répliquer. Elle approcha ensuite de la fenêtre et l'ouvrit. Deux étages. C'était faisable. Elle enjamba la fenêtre et s'apprêta à sauter.

- Jeanne ! Attends !

Elle sursauta et se retourna. Elle fit face à Daredevil. Il était bouche-bée et semblait surpris. La rouquine se contenta de lui offrir un sourire en coin, et elle sauta de la fenêtre.

Elle atterrit sur le genou, et retint un couinement de douleur. Mauvaise idée, l'atterrissage super-héroïque. 

Elle entendit un bruit de réacteur dans les parages. Elle leva les yeux au ciel tout en se relevant, et courut du plus vite qu'elle pouvait. Elle se cacha alors dans une ruelle, et attendit de ne plus entendre ce réacteur qui indiquait la présence d'Iron Man dans les environs pour sortir de sa cachette.

Elle alla le plus vite possible dans un immeuble miteux. Elle prit l'ascenseur. Elle finit par en descendre, et marcha jusqu'au bout d'un couloir, vers une porte défoncée, avec la vitre brisée et presque inexistante, à présent. Seuls subsistaient des éclats de verre, et un morceau de carton cachait l'intérieur. Sur ce carton était marqué deux mots : Alias Investigations. 

Sans hésiter, la française, haletante, entra. Sans prendre la peine de toquer.

- Jessica ? Jess, tu es là ?